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Critique de MinervaEmerson


Rarement une lecture m'aura autant plongée dans la perplexité que celle du premier tome du Royaume de Séraphin…
Dimitri, dix ans, est atteint de TDAH (Trouble Déficitaire de l'Attention avec Hyperactivité). Il est harcelé à l'école et en dehors, les adultes ne le comprennent pas, voire le rejettent. Désespéré, il décide de mettre fin à ses jours et va se retrouver dans le Royaume de Séraphin.
L'auteur, Mélodie Ducoeur, a choisi de décliner son histoire en trois versions (pour adulte, pour 9-13 ans et un album illustré pour les 3-9 ans). de mon côté, j'ai choisi de lire celui qui touche mon univers de prédilection, celui des 9-13.
Le premier chapitre nous présente Dimitri - le narrateur -, son quotidien sur terre, son mal-être et le déclencheur qui le poussera vers son geste fatal.
L'écriture nous permet de facilement rentrer dans l'histoire et de croire à ce petit bout d'homme malmené par la vie. le langage est assez juste pour un enfant de dix ans : ni trop « adulte » ni trop enfantin.
En revanche, cette justesse trébuchera au long des chapitres et parfois, on pourra oublier que le narrateur n'a que dix ans et pas vraiment la maturité d'un jeune adulte…
Il y a de jolis moments comme par exemple celui où Dimitri va faire apparaître un arc-en-ciel pour faire sourire sa maman et d'autres plus sérieux comme lorsqu'il assiste sur terre à une séance de sensibilisation menée par sa maman dans une école.
Mais, ce qui m'a le plus dérangé, je pense, c'est la vision que donne Mélodie Ducoeur de ce « Royaume » dans le ciel et le sous-entendu qui découle au fil des pages que « finalement, la mort, c'est vachement mieux que la vie ».
Dimitri est accueilli par une dame très belle aux cheveux blancs dans une robe blanche portant une couronne sur la tête qui répond au doux nom de Séraphine et qui a pour époux ( ? ce n'est pas clairement dit dans le roman) un vieux monsieur à la barbe blanche, lui aussi couronné s'appelant Séraphin. Si dans ce Royaume toutes les mamies sont mandatées pour s'occuper des enfants, on y trouve des humains de tout âge affairés à des tâches bien définies comme sur terre : pompiers, infirmerie, école et même prison. Bref, la terre au paradis, les ailes et la bienveillance en plus.
Et malgré les passages où Dimitri repense à son geste fatal, à sa maman qui lui manque ; malgré les histoires aussi très dures de ses compagnons, l'ambiance qui domine tout au long du récit est celle d'une grande cour de récréation où tout le monde est aimé, compris, écouté (il y a des mamans psychologues) et accompagné avec un amour infini. Ça étouffe finalement les sujets plus délicats et je suis loin d'avoir ressentie comme le cite la quatrième de couverture « une ode à la vie » mais plutôt une ode à l'après-vie.
Ce qui ne me gêne pas en soi, mais je suis persuadée que ce n'était pas le but de l'auteur et c'est tout de même assez dérangeant de se dire que la lecture de ce roman peut être mal interprétée par les plus jeunes.
Une lecture jeunesse qui rate son objectif, c'est vraiment dommage.
Je tiens à remercier Média Livres via le site SimPlement Pro pour cette découverte.
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