AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de OliZ


Une nouvelle bande dessinée sur le thème de la guerre. Celle qui presque cent ans après fait encore couler beaucoup d'encre. Entre imaginaire et réalité, cette histoire troublante évoque les gueules atrophiées de la grande guerre à la manière d'un docu-fiction. Une histoire dans L Histoire, pour ne pas oublier...

Peu ou pas abordé, ce sujet des hommes aux visages maculés, comme horrifiés par les erreurs de la guerre, est également le travail de Sophie Delaporte, Maître de conférence à l'Université de Picardie Jules Verne et auteur du livre Les Gueules cassées de la Grande Guerre (Agnès Vienot Editions). Dans sa postface très riche, on apprend notamment que certains personnages secondaires du roman ont été inspirés de photos ou témoignages réels.

Un livre dans les Livres, Gueule d'amour illustre et suit la vie de l'un deux.

Mais qui sont-ils vraiment, et comment vivent-ils avec ce différent marqué directement sur le visage... Héros malgré eux ou héros malgré tout ?...

Entre objet de curiosité pour les uns et franc dégoût pour les autres, il est impossible de rester insensible face à ces gueules atrophiées : bouches distendues, nez manquants, oeil disparu. Ces visages monstrueux témoignent des atrocités subies durant la guerre des tranchées... mais pas que !

Dans cette histoire un jeune protagoniste livre ses pensées brutes au lecteur. Il nous fait part de sa vie, détruite, et/ou de sa vie nouvelle. Il semble que ça soit le début d'un nouvelle aventure faite de rencontre, de joie, et de tristesse.

Les auteurs vont s'attarder sur la sexualité de ces laissés pour compte de la victoire. Attention, pas de voyeurisme pour autant. Juste de l'expressionnisme dans un noir et blanc révélateur des émotions. Une profondeur déconcertante, surprenante où le style graphique Delphine Priet-Mahéo compte énormément. Son critérium ne découpe pas, ni ne biseaute les personnages, il est juste en adéquation avec le ressenti, l'étonnement.

Et si le récit est fictif, c'est sans compter sur le rythme imposé habilement par le scénario d'Aurélien Ducoudray, qui s'accompagne d'un trait féminin sans doute plus approprié pour les situations évoquées (l'impossibilité d'une vie sexuelle, l'attachement oedipien à l'infirmière...).

Un travail de recherche documentaire autour du livre de Sophie Delaporte est retranscrit avec amour pour donner un roman graphique qui a vraiment de la gueule !

Lien : http://alamagie-des-yeux-dol..
Commenter  J’apprécie          20



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}