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Critique de Christophe_bj


En 1835, le jeune Maurice de Barthèle, fraîchement marié à la jolie Clothilde, se meurt d'amour pour sa maîtresse, Fernande, courtisane que tout Paris s'arrache et qui a rompu avec lui. Craignant pour la vie de son fils et à la demande de son médecin, Mme de Barthèle mère se décide, contre tous les usages, à faire venir Fernande dans le château familial de Fontenay-aux-Roses. Deux jeunes fats, amis de Maurice, sont chargés de l'y conduire en prenant pour prétexte la visite d'une maison de campagne à vendre. Maîtresse et femme légitime vont donc être réunies sous le même toit, tandis qu'une cousine médisante et envieuse, Mme de Neuilly, arrive elle aussi et que le comte de Montgiroux, pair de France, amant de toute une vie de Mme de Barthèle, oncle de Clothilde et père caché de Maurice, est lui aussi présent. ● J'ai été surpris de découvrir sous la signature de Dumas (co-écrit avec son collaborateur Hippolyte Auger) ce roman d'analyse psychologique et social très sophistiqué : on est loin des Trois Mousquetaires et de Monte Cristo. A première vue, il s'agit de ce genre de roman que Paul Valéry détestait et à propos duquel il laissait entendre que la phrase « La marquise sortit à cinq heures » constitue une sorte d'emblème. L'histoire se déroule en effet dans le grand monde et les faits et gestes des personnages paraissent stéréotypés. Disons que le roman est très bavard ; il y avait peut-être matière à une longue nouvelle ou à une pièce de théâtre (les trois unités classiques sont presque respectées), mais sans doute pas à un roman où les analyses psychologiques, fort nombreuses, n'en finissent pas. D'ailleurs, Dumas le dit lui-même : « [N]otre récit n'est pas une histoire d'événements, mais un drame d'analyse. » ● Ce qui est assez curieux, c'est que le livre commence comme une pièce de boulevard avec la présence de deux triangles amoureux (Maurice, Clothilde et Fernande d'une part, Mme de Barthèle, feu son mari et M. de Montgiroux d'autre part), puis, lorsque Fernande raconte sa vie, se métamorphose en roman libertin (on songe aux Liaisons dangereuses), pour renouer avec le vaudeville dans une fin très moralisatrice qu'on voit arriver à des kilomètres. L'épilogue, ensuite, est charmant. ● La trame du récit n'est pas inintéressante, mais elle se trouve engloutie sous ce déluge d'analyses, c'est dommage.
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