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Critique de Arakasi


Georges Munier a dix ans quand il voit son père subir un affront inoubliable. Pierre Munier, riche propriétaire terrien mais mulâtre, vient de mener une charge triomphale contre les anglais quand le commandant blanc, Monsieur de Malmédy, s'empare du drapeau britannique si durement gagné. Non content de l'humilier, son fils Henri blesse aussi Georges au visage alors que l'enfant tentait de protéger le trophée de son père. Offense impardonnable mais commune à l'Île de France où sévit l'esclavage et où les préjugés raciaux sont plus vivaces que jamais. Quatorze ans plus tard, Georges a vingt-quatre ans. C'est un beau jeune homme, généreux et courageux, que son éducation parisienne et son sang naturellement chaud ont rendu aussi chatouilleux qu'un aristocrate blanc. Après des années d'exil, il revient à l'Île de France déterminé à venger l'affront fait à sa famille et à combattre pour ses idées. Comme il le dit lui-même, « J'ai un préjugé à combattre. Il faut qu'il m'écrase ou que je le tue. »

Alexandre, tu m'embarrasses… Vraiment. Oh, je sais que tu es parti d'une très bonne intention : écrire un grand roman sur la cause raciale, apporter ta brique à l'oeuvre anti-esclavagiste comme Hugo et d'autres avant toi. Et par la même occasion, saluer la mémoire de ton papa adoré, le général Dumas. Mais fallait-il vraiment le faire avec tant de maladresse, tant de pompe et surtout tant de douteux préjugés ? Rappelle-toi le bon vieil adage : avant de critiquer la paille qui est dans l'oeil de ton voisin, prend garde à la poutre qui est dans le tien. Car certains passages de ton « Georges » sont franchement gênants. Notamment, la révolte d'esclaves de l'Île de France où les noirs renoncent à la lutte pour s'abreuver aux tonneaux de vin ingénieusement mis en perce par le gouverneur. Car le noir, c'est bien connu, « préfère l'alcool à la liberté ». Oh Alexandre, je te jure que j'en rougis à ta place de t'entendre sortir des énormités pareilles. Et note bien que je te dis ça parce que je t'aime, hein !

Vous l'aurez compris, « Georges » ne rentrera pas à mon avis au panthéon des grands oeuvres de Dumas. Classons le plutôt généreusement dans ses erreurs de parcours. Il faut dire que ce bon Dumas n'a jamais été comme Hugo un croisé de la cause abolitionniste et que cette faible tentative est pour le moins… mollassonne idéologiquement parlant. Quelques jolies descriptions dépaysantes (et encore, je trouve maladroit de s'étendre sur la douceur de vivre dans un pays esclavagiste) et une bataille navale réjouissante viennent heureusement sauver son « Georges » de la débâcle. Je ne regrette pas pour autant de l'avoir lu – un peu de culture général est toujours bonne à prendre – mais…. Ben, je suis gênée, quoi. A la revoyure, Alexandre, je suis sûre que tu feras mieux la prochaine fois !
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