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Critique de Malavella


On pense que ce sera délicieux à lire : un carnet de voyage de personnes qui passent un mois entier sur une autoroute française. Elles ne quittent jamais l'autoroute. Elles continuent à l'habiter dans leur van Volkswagen transformé en mobile home et, entretemps, écrivent ce livre. En regardant ce livre, le lecteur potentiel est déjà en train de rêver de la France, iel voit les autoroutes dans ses souvenirs, les toilettes françaises, etc. et prend ce livre pour voyager un peu en pensée !


Un voyage personnel et intérieur des auteurs
La désillusion arrive bientôt. Les auteurs semblent avoir écrit ce livre uniquement pour eux-mêmes. Ils permettent à peine au lecteur d'entrer dans leur monde. Il peut y avoir une bonne raison à cela : ils étaient tous deux atteints d'un cancer avant de se lancer dans ce voyage, et mourront tous deux de cette maladie deux ans après ce livre, ce qu'ils avaient peut-être pressenti.
Vivre sur l'autoroute n'est pas très pénible, c'est un voyage et une longue période de repos loin du monde – eh oui, au milieu d'une autoroute il y a une solitude tandis qu'on est en plein dans la société -, et ils ont désespérément besoin de cette ‘solitude' et de ce repos, de ce voyage, après tous les traitements médicaux et les émotions qu'ils ont subi. En même temps, ils peuvent aussi utiliser cette période sur le plan philosophique, pour se situer, explorer la vie et la mort. Et le mieux est de faire cela sans personnes autour. Pas même les lecteurs. Ils y parviennent aussi. Ils restent d'une gaieté ininterrompue tout au long du voyage, qui s'achève dans la plus grande joie. Nul doute que le voyage les a rendus très heureux. Mais pas les lecteurs.


Ennuyeux
Et quand quelquefois les auteurs admettent les lecteurs dans leur monde, il n'y a pas grand-chose à découvrir. On visite l'un parking gris après l'autre, c'est primordialement ennuyeux. de belles descriptions de paysages ne sont guère présentes (la vue sur l'autoroute est pourtant tellement imprenable parfois !), il y a de nombreuses références aux démons et à la spiritualité, mais celles-là ne sont pas réussies.
Et bien que les auteurs essaient toujours de faire preuve d'un grand sens de l'humour, et qu'ils soient convaincus qu'ils sont de grands humoristes, leur humour échoue, en ce qui me concerne. Ils m'ont semblé être égocentriques, imbus d'eux-mêmes, hautains, vaniteux (par exemple, ils se trouvent délicieusement dérangés d'avoir entrepris ce voyage loufoque, mais ils en sont trop fiers et le répètent tout le temps).

C'est Cortazar, bien sûr.
Bien qu'il ne soit pas intéressant en termes de contenu, j'ai continué à lire ce livre parce qu'il est bien écrit, et aussi parce que certaines des contributions sont sympathiques, drôles dans leur contenu. Bref, j'ai continué à lire de peur de passer à côté de quelque chose d'agréable malgré tout. Mais c'était un travail fastidieux et ennuyeux de terminer le livre.

Cortazar, cependant, fut un auteur brillant. Par nostalgie, on peut le relire. Mais peut-être que son style fonctionnait en son temps, et plus maintenant. Ou encore, le style de Dunlop n'a pas fait du bien.
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