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Critique de JeanPierreV


Andreï est un pédiatre renommé à Leningrad. Il est spécialiste de l'arthrite juvénile. Un de ses collègues lui demande d'examiner un gamin qui se plaint de son genou. Pas n'importe quel gamin : Goria est le fils de Volkov "Haut placé au Ministère de la Sécurité d'Etat" qui deviendra le KGB. Un homme craint de tous et qui "possède l'un de ces noms qu'on ne prononce que dans un murmure", un de ceux qui font régner la terreur stalinienne dans les années 52.
Andreî diagnostique un ostéosarcome. L'un de ces cancers foudroyants, et difficile à guérir. Seule action possible : amputer la jambe du gamin, qui plus jamais ne jouera au foot.
En lui annonçant le diagnostic, il sait que Volkov gardera de lui le souvenir de l'oiseau de malheur.... Mais le gamin a confiance en Andreï et veut que ce soit lui qui dirige les soins, des soins que seule la chirurgienne Riva Broskaïa, peut assurer sous sa responsabilité.
L'étau vient de se refermer sur lui. Il est désormais coupable de tout ce qui arrivera au gamin.
Le début d'une longue descente aux enfers, pour Andreï, pour son épouse Anna et son frère Kolia, pendant laquelle on guette, la nuit, le bruit des voitures s'arrêtant devant la porte et celui des bottes dans l'escalier.... Tout le dévouement d'Andreï pendant le blocus de Leningrad, ses interventions dans le froid pour sauver des vies, au mépris de la sienne, tous ses engagements passés sont oubliés...il est devenu un traître à la grande URSS, comme la chirurgienne. Les proches d'Andreï devront se cacher.
L'auteure s'est semble-t-il inspirée du complot des blouses blanches, cette conspiration orchestrée par Staline contre des médecins juifs accusés de vouloir éliminer les dirigeants soviétiques. Beaucoup y perdirent la vie, décédés d'une crise cardiaque selon le message transmis à leur famille.... d'autres connurent les camps, tous furent longuement interrogés dans les cachots de la Loubianka
Je n'en dirai pas plus. Ce livre révoltant par bien des aspects met en lumière la vie de ces familles russes rationnées, contraintes de partager des logements collectifs ou des salles de bain. L'angoisse de ceux du dehors est communicative.
Un texte dans lequel on retrouve l'atmosphère décrite notamment par Arthur Koestler dans "Le zéro et l'infini" ou celle décrite par Robert Littell dans "L'Hirondelle avant l'Orage".
Il semble que ce livre fait suite à "la Faim" décrivant la vie des russes, et celle d'Andreï, d'Anna et de Kolia pendant le blocus de Leningrad quelques années plus tôt
Un ouvrage publié quelques semaines avant le décès d'Helen Dunmore. Une belle découverte de cette auteure

Lien : https://mesbelleslectures.co..
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