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Citations sur Le corps clairvoyant : 1963-1982 (120)

Il plonge à travers ses orages,
Le souffle à nouveau vivant.
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Ouverte en peu de mots,
comme par un remous, dans quelque mur,
une embrasure, pas même une fenêtre

pour maintenir à bout de bras
cette contrée de nuit où le chemin se perd,

à bout de forces une parole nue.


(extrait de " La nuit grandissante " in " L'Embrasure ").
.
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Le silence creuse son lit dans la parole jusqu’au cœur de celui qui ne l’attend plus, qui veille et travaille dans la souffrance de sa non-venue. Balle de nul fusil tirée, à nul horizon comparable, elle se loge dans le cœur bruyant, pour l’anéantir, et germer. Nous n’avons plus à dominer la mer, assourdissante, à transcrire le marmonnement du cyclope. Le silence qui reflue dans la parole donne à son agonie des armes et comme une fraîcheur désespérée. Le moindre mot se charge de violence, même celui que sa violence native écartait de nous. Distincte du mouvement des lèvres grises, la parole silencieusement irradie…Trajectoire du crépuscule, météore grandissant…
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Migrations incessantes des mots jusqu'au dernier à travers l'écriture, tentative pour rendre un seul instant visible à leur crête celui qui disparaît déjà. Le sentiment de la perfectibilité de leur marche et de la fragilité de leur liaison tend à me persuader de mon pouvoir d’en finir. A me persuader qu’à la fin quelque chose d’édifié et de rompu affrontera la mort avec des yeux qui ne sont pas les miens. Et manifestera le caractère fortuit, accidentel, insignifiant de ma disparition.
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Ecrire, est-ce un sommeil plus mobile qui s’entoure de comparses ? Ou le mouvement excessif d’une veille qui pulvérise ce qui la supporte, en nous jetant au centre immensément ouvert de sa pupille envenimée ? De cet œil effaré où se concentrent toutes les lueurs de la Loi non écrite, nous subissons l’emprise, et le décollement sismique au-dessus de la mer. Son éternité viscérale, son embaumement dans la lettre et le temps se recommencent dans l’assassinat silencieux que nous différons aussi longtemps que l’écriture nous parcourt et nous rend invisible.
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Une femme en amour devant une fenêtre vide.
Des yeux bleu ardent, bleu lanière.
Un corps arqué sur le désespoir de son nom.
Dehors le grand tumulte harassé des étoiles
contre le ciel semble ne plus s’ouvrir,
ne plus suspendre l’issue de leur perfection
qu’à cette véhémence brouillée de larmes puériles,
qu’à ce gémissement,
qu’à ce silence.
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dans le labyrinthe enfant

le sang des pêches de vigne

poisse mes doigts campagnards

et par le marché aveugle

le nom est ouvert – le corps

agrandi, blessé

autant de boue que de glace

dans l’échancrure des yeux

au bord de nos jeux d’enfants
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la lumière, la perturbation des lignes

un dénouement de forces immatérielles

et le heurt de la terre filante en dessous

elle encore ni perverse ni maillée

une provocation étirant ses stances

aiguisant ses reflets pour s’anéantir

j’ai marché jusqu’au soir couleur sang

j’ai retrouvé sous le pied dans la garrigue

la terre magnifiée par le retour la terre

exiguë la terre odorante et déchirée

dont la nasse ruisselante était avide

de saisir une palpitation animale

et de précipiter ma disparition
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«Serrage desserrage

Serrage desserrage
sur les voies restaurées

sans s'affranchir entièrement en tant que femme
du vague bestiaire qui l'assaille

parmi tant de pieuses incantations
poussées au matin
le soliloque de la boue

roule et grandit

pâle usurpatrice elle dort et me déteste
j'ai négligé sa pauvreté
elle se tient un peu plus haut

ombre illimitée d'une roue de chariot
fortement vivante sur le mur
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Une forêt nous précède

et nous tient lieu de corps



et modifie les figures et dresse

la grille

d'un supplice spacieux



où l'on se regarde mourir

avec des forces inépuisables



mourir revenir

à la pensée de son reflux compact



comme s'écrit l'effraction, le soleil

toujours au coeur et à l'orée

de grands arbres transparents
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