Nestor est plus que gros.
Il est obèse, à tel point qu'il ne peut lasser ses chaussures.
Et il entretient cette obésité avec des repas conséquents artistiquement préparés.
Son obésité, c'est sa carapace pour lutter contre la mort imminente de sa femme, son exil d'Argentine, les drames de sa vie.
Son armure pour se protéger du monde qu'il n'a plus envie d'affronter.
Avec sa belle écriture,
Clara Dupont-Monod nous fait entrer dans l'intimité de Nestor, dans ses tourments.
Il n'est pas spécialement sympathique, mais on s'attache à lui malgré tout.
Il ne se passe pas grand chose dans ce roman, à part les visites quotidiennes de Nestor à sa femme dans le coma.
Pourtant, pas d'ennui en lisant.
Le portrait de cet homme est juste, poignant, dérangeant.
La marginalité, on y est parfois confronté et Nestor nous amène à réfléchir sur notre attitude et nos réactions.
Clara Dupont-Monod ne choisit jamais des sujets mièvres ou ordinaires.
C'est le propre des bons auteurs, surtout quand l'écriture va de paire.
Ici, elle nous propose trois fins possibles.
Je choisis la première qui me semble la plus plausible, la deuxième étant pourtant la plus sympathique pour Nestor.