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Citations sur La crise de la masculinité : Autopsie d'un mythe tenace (58)

L'homme est en crise, dit-on, quoi que fassent ou non les femmes. L'homme est en crise si elles exigent respect, sécurité, égalité et liberté. L'homme est en crise si elles touchent un salaire.
L'homme est en crise si elles sont mères et s'occupent seules des enfants. L'homme est en crise si elles sont entreprenantes sexuelle-ment. L'homme est en crise si elles ne lui sont pas disponibles,
sexuellement.
Or, le féminisme appelle justement à la crise d'une société injuste et inégalitaire, et c'est ce qui dérange tant les hommes. Même s'ils ne sont pas en crise, ils font des crises quand des femmes refusent le rôle de sexe qui leur est assigné, quand elles transgressent les normes de sexe, quand elles résistent et contestent. Les hommes font des crises, car ils ne supportent pas d'être contredits et contestés, de ne pas avoir ce à quoi ils pensent avoir droit, en particulier des femmes à leur service.
Les hommes ne sont pas en crise, mais ils font des crises, réellement, au point de tuer des femmes.
En termes de justice et d'injustice, le problème aujourd'hui n'est pas que la masculinité soit en crise, mais bien qu'elle ne le soit pas encore. Cette crise qui n'est pas encore là, les femmes l'ont trop longtemps attendue, puisque nous y avons trop longtemps résisté. Il est donc temps d'arrêter de discourir sur la crise de la masculinité, et de tout faire pour qu'elle advienne, enfin.
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Déjà à Rome en 195 av. J.-C., Caton l'Ancien réagissait à la mobilisation de Romaines contre une loi leur interdisant de conduire des chars et de porter des vêtements colorés. Il affirmait que "Les femmes sont devenues si puissantes que notre indépendance est compromise à l'intérieur même de nos foyers, qu'elle est ridiculisée et foulée aux pieds en public".
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Purement interprétative et spéculative, la notion de la "crise de la masculinité" peut donc être invoquée à chaque fois que l'on cherche à expliquer et justifier l'inaction ou l'action de tous les hommes d'une même nation, tout le temps et partout, sans nécessiter la moindre réflexion sur les processus de prise de décision : qui décide concrètement de lancer une guerre et qui a la capacité de forcer des millions d'hommes à tuer et à mourir en uniforme ?
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L'homme est en crise, dit-on, quoi que fasse ou non les femmes. L'homme est en crise si elles exigent respect, sécurité, égalité et liberté. L'homme est en crise si elles touchent un salaire. L'homme est en crise si elles sont mères et s'occupent seules des enfants. L'homme est en crise si elles ne lui sont pas disponibles, sexuellement.
[p312]
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Comme le rappelait la féministe Marilyn French, aux États-Unis:
[l]e maître mot quand il est question des femmes est "trop". Les femmes ont une voix trop forte ou trop douce, elles sont trop agressives ou trop passives, trop négligées ou trop pomponnées, trop vieilles ou trop jeunes. [...] Les femmes qui ont des enfants et qui ont recours à l'aide sociale pour les nourrir sont jugées coupables, ainsi que les femmes qui divorcent, qui sont battues et ne ripostent pas, ou qui sont battues et qui ripostent. On reproche aux femmes d'être trop libres ou trop "coincées" au niveau sexuel; on leur reproche d'être violées. [...] La société blâme les femmes de montrer de l'ambition, ou d'en manquer; d'être riches ou pauvres, grosses ou maigres, d'avoir un métier ou de rester chez elles.
[p311-312]
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[...] sommes-nous prêts à ce qu'il n'y ait plus de différences entre les sexes en termes de pouvoir, richesse, ressources, travail, etc. Sommes-nous prêts à ne plus être des hommes, mais seulement des êtres humains comme les autres qui ne seraient pas supérieurs en raison de leur sexe? Sommes-nous prêts à considérer la combativité, l'autonomie, la solidarité et l'entraide comme des valeurs ou des attitudes humaines, et non pas masculines ou féminines? Sommes-nous prêts à considérer que les tâches de travail ne sont pas assignées à des sexes, mais à des capacités humaines que les hommes comme les femmes peuvent avoir, ou pas?
[p300]
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la violence conjugale sert souvent à restreindre l'autonomie et la capacité d'affirmation des femmes dans le but d'assurer aux hommes le contrôle de leur conjointe et de leurs enfants.
[p281]
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La psychologisation de la violence des hommes contre les femmes permet de la présenter comme une perte de contrôle de ces hommes en crise, alors qu'il s'agit en réalité d'une prise de contrôle et d'une (ré)affirmation de la domination masculine.
[p278]
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[les pères divorcés ou séparés] devraient abandonner la rhétorique des "droits" pour enfin parler de leur "responsabilité" quant à la prise de soins (care) des enfants.
[p261]
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En conclusion, la proposition des masculinistes de valoriser la masculinité conventionnelle peut nuire aux garçons, plutôt que les aider. Comme le souligne une experte, "[m]oins les modèles de genre sont contrastés dans le milieu familial, plus les jeunes s'affranchissent du carcan des stéréotypes de genre, mieux ils réussissent à l'école et dans leurs études (en général, on trouve une moindre différenciation des rôles de sexe dans les milieux favorisés)". Il faut aussi s'inquiéter de cette insistance à valoriser les garçons dans leurs comportements agressifs et violents. La violence ne semble pas être un atout pédagogique et les garçons brutalisés par leurs camarades et blessés physiquement et psychologiquement seront possiblement moins motivés pour l'école, voire auront peur de l'école.
[p238]
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