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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je ne le formulerais pas mieux que cette mention en 4ème de couverture : "Isabelle Duquesnoy écrit dans une langue époustouflante, entre préciosité du XVIIIe siècle et démesure rabelaisienne".

Ce roman est étonnant, insolent, je dirais même mieux : culotté ! Cette histoire, ces personnages, il fallait les trouver ; il fallait oser. Et cette écriture, ce style qui ne cherche pas à plaire et qui colle si bien à cette "monstrueuse" Pâqueline qu'effectivement, on se surprend à détester et à aimer à la fois.

Aucun laisser-aller, aucun à peu près non plus, dans les détails relatifs au contexte historique de l'affaire. Il est clair que ceux-ci ont fait l'objet de recherches appliquées.

Un grand bravo à Isabelle Duquesnoy ! Elle m'a épatée et, bon sang, comme ça fait du bien de sortir des sentiers battus.

Je tiens à remercier sincèrement les Editions La Martinière pour cet envoi gracieux.
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La Pâqueline ! Un sacré personnage et un roman ébouriffant!


Très dépaysant, même si l'histoire se déroule entre Paris et la Normandie : nous sommes au dix-huitième siècle ! Autres temps, autres moeurs et on en apprend à chaque page, de l'art de vivre (c'est du second degré) dans les villes et les campagnes du siècle des Lumières.

La construction est aussi originale, puisque la Pâqueline, que l'on découvre au début du roman, veuve et bannie de son village, rejoint Paris alors que son fils croupit en prison pour un crime très moche, et dont la victime ne se sera pas plainte et pour cause. C'est sur les murs de la demeure de son gredin de fils que la dame décide de conter son histoire…

Outre l'intérêt historique, qui permet de se faire une idée de la vie quotidienne de cette époque, et on doit reconnaitre le talent de l'auteur pour que les leçons délivrées s'intègrent plutôt bien dans l'histoire, c'est aussi un roman truculent et drôle, rythmé par des dialogues hauts en couleur. de quoi enrichir également un lexique en insultes originales qui, de datées, pourraient avec bonheur devenir cultes.

La Pâqueline ne mérite certes pas le bon dieu sans confession, mais elle croise un certain nombre de personnages qui, eux, mérite de griller en enfer sans passer par le purgatoire.

Découverte de cette autrice et bien envie d'en savoir plus et de découvrir ses autres romans.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Après un premier tome savoureux à souhait, un vrai coup de coeur, dans lequel j'avais pu goûter l'écriture inimitable d'Isabelle Duquesnoy, j'avais envie de retrouver son humour pince-sans-rire.
Comme dans « l'embaumeur », le charme incontestable de ces deux romans vient de son héroïne, Pâqueline, une femme à la fois ignominieuse et terriblement attachante que j'ai adoré détester.
Dans ce second tome, l'histoire s'éloigne de Victor Renard pour s'attacher à Pâqueline.

*
Nous sommes à la fin de l'année 1798.
Le procès de son fils Victor Renard vient de s'achèver. La Pâqueline sort médusée et blessée par toutes les horreurs proférées par son fils à son encontre. Car, lors des auditions, Victor, devenu embaumeur par hasard, n'a ni mâché ses mots, ni ménagé ses efforts pour reculer le moment fatidique du jugement pour lequel il risque la peine de mort.
Ses longues confessions font de ce roman historique un récit particulièrement instructif et captivant.

L'auteure, historienne, prolonge dans ce livre, cette plongée dans le Paris brutal, insalubre et miséreux du XVIIIème siècle, révélant d'autres pratiques autour de l'exploitation des cadavres humains. Ces descriptions détaillées truffées d'anecdotes « monstrueuses » s'intègrent bien dans l'intrigue et rendent le récit authentique, riche et prenant.
*
Sans logement, Pâqueline s'installe sans aucune vergogne, dans le logement luxueux de son fils qui n'en a plus besoin. Bien évidemment, il est en prison et ne risque pas de sortir d'ici tôt !
Et pour se venger de son humiliation pendant le procès, elle entreprend de rédiger ses mémoires sur les murs de l'appartement qu'elle saccage allègrement.

« Je vais déshabiller les murs de cet appartement pour les couvrir de mes écrits. Des secrets qui m'ont gangrené la vie, et que j'ai si longtemps gardés. »

Le rythme est donné par l'alternance entre le récit en cours et les souvenirs de Pâqueline. Elle n'épargne rien à son fils, et par la même occasion au lecteur.

« Mon fils.
Je voulais ici te jeter à la face mes quatre vérités, mais je sens bien que je me les lance à moi-même, en pleine figure.
Parfois quand j'écris le mot « fils », ma plume voudrait le prolonger jusqu'à « fistule ». Mes doigts la retiennent, à moins que ce ne soit mon coeur qui l'en empêche. Plus j'écris sur les murs de ton appartement, moins j'ai le courage de poursuivre. »

Et en même temps que les murs se noircissent des révélations sur sa vie et son enfance saccagée, son récit impudique et cru montre un autre visage plus émouvant et moins abject. Et je me suis prise à m'attacher à la petite fille qu'elle a été, simple, sincère, vive et innocente.

« J'aimais la géographie, le latin et la poésie ; on m'enseigna la couture, l'hygiène et comment traverser un salon sans trébucher sur les coins de tapis. »

L'auteure dresse un portrait touchant et plein d'émotions de Pâqueline. Malgré tous ses propos affligeants, j'ai eu de l'empathie pour sa vie âpre et misérable. Je n'ai pas pu la détester, la trouvant même profondément humaine.
Les révélations qu'on y lit change notre regard, sans toutefois complètement l'excuser. Cette femme est certes odieuse et détestable, mais on comprend le ressentiment et le dégoût qu'elle exprime vis à vis de son fils.

« Nourrisson, tout en lui la répugnait déjà ; son haleine de lait caillé, ses renvois qui giclaient sur les oreillers, ses bras potelés et blafards. Pâqueline avait à peine quinze ans et elle observait les autres mères s'extasier sur le ventre de leur enfant. le « petit bidon », comme elles disaient. Celui de Victor glougloutait, comme s'il abritait une créature marine ; il était pâteux, surmonté d'un nombril ressorti, pareil aux verrues sur le nez des sorcières. »

*
Isabelle Duquesnoy est une fabuleuse conteuse qui sait inscrire ses personnages dans une époque fascinante.
Pâqueline et son fils sont particulièrement bien campés. L'auteure ne ménage pas ses efforts pour nous présenter une Pâqueline fragile, mais aussi mordante, ironique, inflexible. Elle surmonte les tracas de la vie avec philosophie et audace.

*
Le récit est assez sombre, sans aucune concession, mais l'humour constant et caustique ne le rend pas glauque, sordide. L'écriture belle, lyrique et surtout les dialogues, souvent grossiers, rustres et incisifs, forment un contraste saisissant et ajoutent à cette ambiance surprenante et originale.

*
Voici donc une histoire pleine de verve, de cynisme et d'intelligence qui m'a beaucoup plu par son style singulier, drôle et ses personnages hauts en couleur. J'ai été un petit peu moins séduite par ce second tome, l'effet de surprise étant passé, mais il n'en reste pas moins un très bon roman que j'ai pris plaisir à lire.
Pâqueline est le personnage fort de ce roman et j'ai aimé cette ambivalence des sentiments à son égard, mélange d'attirance et de répulsion.
« L'amour de son fils lui collait des convulsions du front jusqu'aux orteils. »

Ce roman est certes centré sur son destin, mais il est aussi une magnifique fresque de la société du XVIIIème siècle.
Une très belle suite qui permet de rapprocher les deux points de vue, celui de la mère et du fils.
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Isabelle Duquesnoy m'avait impressionnée par la qualité et la richesse de son roman "l'embaumeur".
Il ne faisait donc aucun doute que j'allais me procurer la suite "La Pâqueline" rapidement,mais comme beaucoup de Babeiotes ma PAL prend des proportions gigantesques et j'ai mis du temps avant de le prendre en main. Et voilà aujourd'hui il va être reposé puisque lu avec ravissement.
L'écriture de Isabelle Duquesnoy est truculente, c'est un vrai régal. le vocabulaire, les expressions et le style dans son ensemble font de ce roman un moment jubilatoire.
le sourire aux lèvres ne nous quitte pas beaucoup. Langage fleuri mais aussi désuet. Qui sait encore ce qu'est, par exemple, un tâtez-y ? bien moi je ne connaissais pas. C'est "un noeud brillant ou bijoux que l'on accroche entre les seins afin d'attirer l'attention sur le décolleté."
Ou encore qui aurait l'idée de dire qu'une personne chauve qui porte une perruque ressemble "à un étal de charcutier : il porte une perruque pour cacher qu'il n'a plus de chapelure sur le jambonneau "
Avouez que c'est insolite et c'est bien ce qui fait le charme de ce roman.
Mais ce n'est pas tout, la Pâqueline que l'on apprend à mieux connaître ne cesse de nous surprendre par sa cruauté mais aussi par sa vie qui n'a pas été, loin sans faut, une vie sans histoire. Cela n'excuse pas tout mais on comprend mieux d'où vient cette aversion pour son fils Victor qu'elle aime appeler Victordu. Alors oui cette Pâqueline détestable arrive à nous émouvoir et même à nous surprendre à la trouver presque attachante. En tout cas le rejet total de son être à la fin de l'embaumeur et au début de ce roman se transforme progressivement et elle peut être assurée que nous n'allons pas garder d'elle que sa cruauté...
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Oyez, citoyens!
Voici le récit d'une détestable et odieuse mère, génitrice d'un fils non désiré qu'elle exècre.

Qu'elle est insupportable, cette Pâqueline Renard !
Rongée de haines recuites, ruinée et conspuée, elle macère des rancoeurs solides envers ses contemporains et déteste encore plus un fils contrefait, embaumeur pervers, emprisonné pour actes licencieux sur cadavres.

Le contexte est fleuri, le propos égrillard et paillard, la légèreté décapante.
Le décor du Paris du Directoire est posé, avec ses rues qui grouillent, parfumées de pestilence, peuplées d'individus qui puent, pètent, vocifèrent et s'injurient. L'argument narratif se décline en deux parties imbriquées, entre souvenirs de la Pâqueline jeunette et attachante, et son quotidien de veuve, rusée et malhonnête.

Dans un style rabelaisien, par une tonalité d'humour et d'exagération dans l'exécrable et le monstrueux, et par le raffinement décalé d'une écriture 18ème siècle, la vie de la mégère s'apparente à une tragicomédie qui se déguste sourire aux lèvres, non sans se délecter de la solide érudition sur l'époque, ses us et coutumes.

Faisant diptyque avec L'embaumeur, précédent opus tout aussi truculent, Isabelle Duquesnoy, toujours très inspirée, nous offre un revigorant roman historique !
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Terrible et jubilatoire

Dans la 2ème moitié du 18ème siècle, à Paris et dans la campagne normande, la mère dénaturée du malheureux Victor Renard dévoile sa pitoyable histoire.
Dans un monde nauséabond, rempli de monstres de foire, de pauvres gens, de rustres et de scélérats, Pâqueline s'affranchit de toute moralité pour laisser libre cours aux desseins les plus noirs.

Digne suite de "L'embaumeur", "La Pâqueline ou les mémoires d'une mère monstrueuse" nous offre à nouveau une histoire d'amour extraordinaire... qui fleurit dans la fange.

Isabelle Duquesnoy régale son lecteur d'écoeurantes descriptions, plus glauques les unes que les autres.
Plus son propos est scabreux, plus sa langue est raffinée.
Son érudition n'a d'égal que son humour.
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Un roman truculent, écrit par Isabelle Duquesnoy, autrice de l'embaumeur, spécialiste du 18è siècle, qui nous raconte ici l'enfance de Pâqueline, la mère de Victor Renard. Nous sommes en 1798 à Paris. Tout y est: un peu roman historique, beaucoup d'ironie et d'humour. Pas de concession pour son héroine que l'on comprend un peu mieux dans ce livre et qui est finalement attachante malgré tout. Un tour de force d'Isabelle Duquesnoy qui permet à ses lecteurs de lire ses deux ouvrages l'un après l'autre ou l'autre après l'un sans que cela gêne la lecture ( très, très fort!). Un de mes romans préférés de la rentrée 2021!
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Quelle odieuse mère que cette Pâqueline ! Elle fait froid dans le dos cette vieille dame ! Mais une chose est sûre : vous allez l'adorer autant que vous détesterez son manque d'amour maternel pour sa progéniture ! Partout où la Pâqueline passe, elle ne laisse pas indifférent !

J'avais dévoré l'histoire de son fils Victor Renard, Isabelle Duquesnoy partait donc avec des bons points dans les poches ! En ouvrant les premières pages de ce roman, je retrouve le style piquant et parfois grinçant de l'auteure qui me fait sourire et parfois hurler de rire. C'est hilarant mais en même temps cruel… Vous commencez à lire un chapitre et la Pâqueline vous attrape la main pour ne plus la lâcher avant que vous ayez entendu toute son histoire qui fait froid dans le dos. Ici, on côtoie les bordels parisiens, on découvre ce qu'est une personne « Bouc et bique » et on frôle les attouchements par un vieil alcoolique revenu des Indes. On voyage, on soupire, on espère mais rien à faire, la Pâqueline n'a pas une belle vie, toute rose, sans épines !

Isabelle Duquesnoy fait partie des auteurs qui ont un style inimitable et que les lecteurs reconnaitront à coup sûr. le langage est parfois grossier mais sans en faire des caisses, juste ce qu'il faut pour faire rire, le style est vif et complétement débridé. Je n'ai pas vu les pages défiler, j'ai accroché à toute cette folle histoire et j'avoue que j'aurai eu envie de reprendre une centaine de pages de l'histoire de cette odieuse mère !

Une soupçon de délicatesse, un soupçon d'obscénité, la recette est parfaite et, si j'ose, un peu rabelaisienne. Bref, une très belle lecture que je vous recommande chaudement et c'est décidé, je veux un paon comme animal de compagnie !
Lien : https://ogrimoire.com/2022/0..
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1798, La Pâqueline, 36 ans, veuve, se voit mise au ban de la communauté et assiste à la destruction de sa maison à cause de son fils, 22 ans, embaumeur en prison pour avoir "mignoté" un cadavre de femme.
Elle décide de s'installer dans le bel appartement de son fils, de vendre tout ce qui a de la valeur, de le dépouiller de son commerce d'embaumeur pour l'exercer à sa manière bien peu orthodoxe appliquant la maxime "dans le cochon, tout est bon" mais en l'adaptant aux cadavres qui lui sont confiés. Elle entreprend aussi de raconter ses souvenirs en les écrivant sur tous les murs de l'appartement.
Et ainsi s'alternent deux temporalités : le présent de 1798 avec une Pâqueline voleuse, dépouilleuse de cadavres, détestant son fils qu'elle a toujours rejeté, violente, sans pitié pour personne et sa vie passée avec son enfance dans un bordel où officiait sa mère puis sa vie dans le bocage normand où sa mère a suivi un homme qui souhaitait une femme dans son logis, la compagnie de Johann, le neveu du maître de céans.
Le passé jette une lumière plus douce sur l'enfant que fut la Pâqueline, orpheline à 11 ans, vivant des moments de bonheur avec Johann qui deviendra son mari et qu'elle aimera sincèrement jusqu'à sa mort dix ans auparavant.
Le passé nous montre une enfant attachante, sincère, aimante que les horreurs de la vie vont transformer en mégère, en sorcière, en incarnation du mal; elle n'a pas pu échapper au déterminisme social de sa naissance et survit en écrasant plus faible qu'elle.
Ce roman atypique, par le personnage de la Pâqueline, l'est également par la description sans complaisance du Paris de la fin du XVIIIème siècle, pauvre, sale, dangereux, lieu de tous les trafics pour survivre, et de la vie en campagne, dure, miséreuse, loin de l'idéal champêtre de notre époque. Il l'est, enfin, par la "jactance" normande truculente, le vocabulaire paillard particulièrement fleuri, les innombrables et improbables images stylistiques à la sauce du peuple parigot.
Bref, une lecture jubilatoire, qui sort des sentiers battus et qui inscrit La Pâqueline au panthéon des personnages qui laissent une trace dans notre imaginaire.
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Énorme coup de coeur pour ce roman d'Isabelle Duquesnoy qui détonne dans le paysage littéraire ! Je dois dire que Pâqueline est un personnage féminin que je ne suis pas près d'oublier. En effet, cette femme truculente, brillante d'intelligence m'a captivée ! Son langage fleuri, ses manières rustaudes, même effroyables, font rire mais la fragilité et l'humanité qu'elle laisse apparaître dans sa confession émeuvent et en font un être de fiction incroyable ! Je ne connaissais pas l'oeuvre de cette écrivaine mais cette lecture m'a tant enchantée que je vais m'appliquer à découvrir ses autres romans.
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