Après la guerre de Cent ans, après la lutte entre Louis XI et le duc de Bourgogne, la fin du XVe siècle et le commencement du XVIe furent pour Amiens une époque de paix relative et de prospérité, qui se traduisit par un mouvement artistique très considérable. Le chapitre de la cathédrale d’Amiens ne fut pas des derniers à favoriser ce mouvement : il comptait dans son sein plusieurs personnages riches, éclairés, amis des arts. Son doyen, Adrien de Hénencourt, acquit à ce point de vue une grande célébrité. Il fut un véritable Mécène. La cathédrale fut somptueusement décorée et pourvue d’une foule d’objets mobiliers de la plus grande beauté, dont plusieurs sont heureusement parvenus jusqu’à nous.
En l’an de grâce 1220, l’oeuvre de cette église fut commencée. L’évêque de ce diocèse était alors Evrard ; le roi de France, Louis, fils de Philippe le Sage. Celui qui fut maître de l’oeuvre s’appelait maître Robert de Luzarches : après lui vint maître Thomas de Cormont, et, après celui-ci son fils, maître Renaud, qui fit placer cette inscription l’an de l’Incarnation 1288.