"Penser le genre revient à questionner la trame qui structure l'organisation de notre vie sociale et à ne pas prendre pour acquis ce qui nous a souvent été inculqué comme une vérité absolue."
Mémoire d'Andrée-Ann Frappier, Par-delà le rose et le bleu : l'expérience des parents d'enfants transgenres, Université de Montréal. Papyrus. Département de sociologie Faculté des arts et des sciences, 2018.
Vous savez, les genres féminin et masculin sont les deux extrêmes d'un état mais chacun est libre de mettre le curseur où il veut, où il peut. Certains ne choisissent pas. D'autres peuvent changer ou être les deux à la fois.
J'ai des colères à laisser éclater, des pages à noircir, des nuits à blanchir.
J'ai entendu que la transphobie et l'homophobie découlaient du sexisme. [...] Les minorités de sexe et de genre peuvent travailler ensemble pour être plus fortes.
Je m'appelle Anne, Anne Marbot. J'ai 42 ans. Au fil de mes lectures, j'ai appris que j'étais une personne « cisgenre », vivant dans une société binaire et profondément normée.
Être une femme cisgenre signifie que mon genre féminin assigné à la naissance me convient.
Aujourd'hui certain·e·s disent plus justement que nous ne naissons pas fille ou garçon mais que nous sommes assigné·e·s fille ou garçon à la naissance.
J'ai confiance en celui que je suis devenu. Mon existence n'est pas matière à débat. Elle n'est pas un ressort de blague graveleuse. Elle ne justifie aucune insulte, aucune agression.
Je commençais ce que j'ai appelé plus tard ma propre transition. La première étape de ma transition était de m'engager réellement pour mon enfant.
L'identité de genre fait référence au genre auquel une personne a le sens profond d'appartenir. Ce n'est pas la même chose que le sexe d'une personne.
- J'ai découvert que le mot "cisgenre" n'est pas nouveau. En réalité, il est utilisé depuis 1994.
- Ah bon ? Moi, je ne savais même pas que j'étais un homme cisgenre il y a encore quelques mois...
"A mon insu, j'avais projeté et imaginé un avenir pour ma fille." p.34