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Critique de michfred


Un cri, une parole brute, arrachée à la mémoire, hors de toute conscience.

Marguerite attend son compagnon, Robert Antelme, que "Morland" alias François Mitterrand - à qui elle vouera, dès lors, une reconnaissance indéfectible- est allé chercher dans l'enfer des camps, usant de son impact pour faire sortir Antelme de l'infirmerie où il était retenu en quarantaine, condamné à une mort certaine.

Après celui d'une attente fiévreuse, la sienne, Duras fait le récit d'un corps qui se vide de sa mort et tente de se rouvrir à la vie: celui de Robert Antelme , l'auteur magnifique de L'Espèce Humaine.

Elle dit la dysenterie, la maigreur, la nourriture devenant menace de mort.

Elle dit le dialogue impossible entre celle qui a attendu et celui qui est revenu.

Elle dit les mots qui n'existent pas pour parler des camps.

Elle dit les ravages d'une présence vidée de toute énergie, d'une énergie réfugiée dans son silence.

Elle dit La Douleur.

Un grand texte. Unique. Foudroyant. Viscéral.
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