AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Fandol


La sécheresse, la soif, la souffrance, la quête constante et oppressante de l'eau sont omniprésentes dans cet excellent roman de Marc Durin-Valois, une formidable leçon de courage et de vie.

Rahne est instituteur et a déjà été victime d'un drame familial alors qu'il vivait en ville. Il raconte. Nous sommes dans un petit village africain. Si le pays n'est pas précisé, il est vrai que l'actualité nous rappelle, hélas, que là-bas, la sécheresse, la faim et la soif déciment toujours autant de populations. La pluie n'étant plus tombée sur le village depuis de longs mois, il faut maintenant 4 heures pour aller chercher de l'eau et revenir. D'ailleurs, ce dernier puits se tarit et ne donne plus qu'une eau grise que Rahne rapporte avec sa chamelle. Il a dû économiser pendant six mois pour l'acheter. La seconde famille de Rahne est composée de Mouna, sa femme, de trois garçons dont Ravil, l'aîné, a 12 ans. Enfin, il y a la petite dernière, Sasha. Tous les habitants du village, une cinquantaine de personnes, sont conscients de la nécessité de partir mais ne sont pas d'accord avec Rahne qui veut aller vers l'est et non vers le sud, chercher un lieu où il est possible de subsister.
Toute la famille part de nuit emmenant tous ses biens : les chèvres, les brebis et Chamelle qui fournit encore un lait âcre et chaud. Seule, la famille d'Assambô les suit. Ils rencontrent des centaines d'autres personnes chassées par la guerre, la sécheresse et la faim. Quand ils obtiennent la protection des militaires, cela implique toujours une contribution à verser. Les ravages de la soif et la fatigue qui s'accumule sous un soleil écrasant, commencent à causer des dégâts. Tout contact avec d'autres êtres humains est synonyme de danger. Il y a bien ces humanitaires et ces journalistes qui leur donnent de l'eau mais une famille en perdition, cela ne les intéresse guère.
Alors que Rahne et sa famille avancent encore et encore, les drames se succèdent mais aucun puits ne se trouve sur leur chemin. La présence de Chamelle est une véritable assurance-vie tout au long de cette progression hallucinante dans le désert.
« le soleil carbonise ma peau, fait éclater mes lèvres, c'est une fournaise insupportable ». Marc Durin-Valois écrit simplement, son style est efficace et très prenant. Malgré la dureté de ce que le lecteur découvre au fil des pages, le livre est passionnant de bout en bout.

Même si « dans la misère, l'homme isolé est toujours perdant, quelque voie qu'il prenne », l'histoire ne se termine pas dans le néant.
Commenter  J’apprécie          100



Ont apprécié cette critique (9)voir plus




{* *}