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Critique de Ziliz


Le sous-titre est : « Il est encore temps d'éviter le pire... ».
Il faut faire vite quand même ! Et je ne suis pas certaine que les pro-bleu marine liront cette BD. En fait, comme le premier opus, elle sert surtout à conforter dans leurs idées ceux qui flippent déjà, et éventuellement à informer nos ados majeurs indécis, qui auraient décidé de ne pas se déplacer ou de voter blanc...

Nous sommes fin 2021 et déjà, Marine Le Pen s'inquiète pour sa ré-election en 2022, puisque les sondages placent le candidat musulman Mohamed Labbes en tête. C'est doublement bon signe : Le Pen n'a pas encore réussi à supprimer le suffrage universel, et les Français affichent une préférence pour le parti 'Fraternité' !
Pour le reste, la situation est plutôt catastrophique, comme on peut l'imaginer si on est déjà contre son programme : traque des étrangers, et plus particulièrement des maghrébins, recul des libertés des individus et de la presse, flicage accru de la population grâce à des technologies toujours plus performantes... Et, au niveau international : alliance avec d'autres présidents aux politiques similaires, renforcement des grandes puissances occidentales au détriment de l'Afrique, de l'Asie, de l'Amérique du Sud qui s'appauvrissent encore davantage...

Cet album ressemble beaucoup au précédent, tout aussi sombre et néanmoins réaliste. Publié fin 2016, il tient compte des derniers événements politiques, donc résonne plus avec notre actualité (le premier datait de 2015, et on a eu quelques surprises depuis) : Brexit, montée du populisme en Europe et aux Etats-Unis...
Ce deuxième volet m'a semblé plus simple que le premier, notamment sur la partie économique, et j'ai apprécié que l'intrigue se ré-oriente, que les auteurs évacuent rapidement le complot de politique-fiction un peu outré qui terminait le premier opus.
La fin laisse attendre une suite. On espère que tout ce petit monde y sera évincé de la scène politique, on a hâte de respirer...

■ Les derniers mots à l'auteur du scénario, François Durpaire, historien, qui s'explique en préface :
« Le genre que nous tâchons d'initier - la science-fiction civique - a pour objectif de prendre un temps d'avance sur le temps politique, en s'arrachant au flux imposé par l'immédiat. En cela, la culture est une lanceuse d'alerte. Elle ouvre la voix à une meilleure maîtrise de notre destin commun.
Nos démocraties, sous les coups de boutoir du terrorisme, sont déstabilisées et assistent à la montée des nationalismes d'exclusion. D'une part se développe une aspiration à l'autoritarisme et au repli identitaire dans un contexte de mondialisation. D'autre part, le progrès des technologies offre des moyens d'intrusion dans la vie privée inégalés au cours de l'histoire. »
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