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Critique de Junie


Junie
12 décembre 2017
Je ne connais à Lawrence Durrell que d'éminentes qualités.
Son pedigree britannique lui a conféré des gènes qui marient l'élégance anglaise à la la fantaisie irlandaise. Son éducation a fait le reste: la famille a juste ce qu'il faut d'excentricité pour lui permettre de devenir diplomate et voyageur, écrivain brillant, après avoir été pianiste de jazz. Je ne serais pas étonnée d'apprendre qu'il fit aussi de l'espionnage au service de Sa Majesté, ou qu'il parlât couramment le grec, le sanscrit et l'arabe.

Il nous dit qu'il se découvrit taoïste comme M. Jourdain faisait de la prose. Une évidence pour un garçon imprégné de culture indienne, féru de philosophie comme de poésie, ouvert à la spiritualité des lamas tibétains.
Fort heureusement, ce cher Lawrence ne cherche pas à nous convaincre, encore moins à nous convertir à quelque doctrine. Pour lui le Tao est une démarche, une expérience, un mode de vie, un mystère qui échappe à toute définition; et de même que les mots ne peuvent décrire une fresque de Giotto ou une toccata de Bach, le Tao ne s'explique pas. Il se pratique, il nous habite, il se trouve dans l'eau d'une source, le regard d'un bébé, dans une pierre ou le vol d'un oiseau. Il est là quand nous sommes unis avec la nature, avec les pensées d'un ami, avec l'amour d'autrui, avec l'infini du ciel.

Laissons lui la parole pour conclure:
"Mais les confusions ont-elles bien disparu? Quelle sotte conclusion que celle-là, puisque, tant que j'écris, je dois continuer de supposer qu'elles existent. A des milliers de kilomètres de Kasyapa au sourire énigmatique, je travaille encore à faire le point et à tenir mon humble journal de bord. La Poésie, elle, crée de limpides impératifs comme: ne pas penser trop fort, ou: laisser les battements de son coeur briser le chiffre enchâssé dans les voyelles. La quête continue, poème après poème....."
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