La déception a été à la hauteur de l'attente. Sans doute avais-je lu trop de bonnes critiques. J'ai été profondément déçue. le roman n'est pas mauvais, il est seulement long, lent et finalement ennuyeux. Tous cet univers qui n'est en fait qu'un calque du nôtre un peu décalé ne m'a pas séduite. Il est d'ailleurs assez mal amené et j'ai tourné les pages du début en sautant des paragraphes tant j'avais envie de savoir de quoi on allait enfin me parler.
Et pourtant, j'aime les descriptions, j'aime les univers hors normes et j'adore
Ursula le Guin à laquelle on a comparé l'autrice, mais inventer un monde avec des lois, des paysages et des personnages ne suffit pas à le rendre vibrant.
Ici, on a un voyage dans un papier peint. Je suis d'autant plus désolée que je trouve un réel potentiel à ce roman. J'avais vraiment envie de l'aimer et j'avais adoré la couverture. Sans doute aussi que si le style avait été meilleur, les descriptions seraient mieux passées. En général, un style faible ne me dérange pas si la narration me prend. Ici, elle est fade. Probablement en raison de la mollesse des personnages, même dans les moments de tension. tout se passe comme dans un rêve lent et subaquatique : on ne voit rien nettement et tout est assourdi.
C'est un choix que je respecte et apprécie même parfois, quand il correspond au fond du texte. Mais il faut quelque chose pour soutenir le papier peint et là, ça ne prend pas.
J'ai eu l'impression d'une fresque sans réel enjeu : la fin d'un empire était pourtant une occasion extraordinaire de mettre en avant des événements forts. Mais tout est mou, un peu affadi, parfois mièvre, comme passé.
À chaque chapitre je me disais "ça va démarrer, il va y avoir quelque chose". Et non, ça n'arrivait jamais. Même les querelles intestines, les moments de grand changements ( je ne précise pas pour ceux qui voudront lire le roman) me paraissaient molles. Et toute cette bien-pensance... Je ne sais pas pourquoi, mais le merveilleux n'a pas fonctionné sur moi.
Je le conseille donc plutôt aux personnes qui ont envie d'une rêverie dans un univers qui se rapproche un peu du conte de fée mais sans tension.
Devant l'avalanche de critiques positives, je n'exclus cependant pas de réessayer plus tard, à un moment où j'aurai envie de quelque chose d'un peu suranné (ça m'arrive). Mais pour l'heure, je vais aller relire
la main gauche de la nuit d'Ursula le Guin, qui m'avait passionnée. Ça c'est de la fantasy "anthropologique" qui dépote.
Voilà ce que c'est que de penser qu'on va lire un super roman !