Cent cinquante haïkus

Parfum sucre et miel
Nuage d'avril jusqu'à juin
Là le chevrefeuille

Jeunes giroflées
Foisonnent contre le muret
Tout près du lilas

Tendre galet rond
La douceur lisse et chaude
D'une joue d'enfant

Aurore blonde
Un sourire d'enfant qui chante
Et voici l'amour

Clair et blanc cristal
Petites soquettes en dentelles
Rose de tes joues

Car la seule chaleur
A retenir finalement
Est celle des larmes.

Les pages se tournent
A l'heure venue de si loin
Et nous vacillons.

Le temps ne fait rien
Aux souvenirs accrochés
Délicieux ou pas.

Même en refusant
Le passé nous rattrape
Nous laisse impuissants

La raison du choix
C'était à ce moment là
Le seul des possibles

Son eau sans humeur
Canal bordé de satin
La morosité

La coccinelle rouge
A la chasse sur les fleurs
Va cahin-caha

Printemps de vie
Des yeux, de coeur ou d'amour ...
Et puis c'est fini

Loin dans les années
En recherche d'absolu -
Cherchera toujours

Dans la soucoupe
L'eau tiédie par le soleil
Abreuve les guêpes

Par-devant la porte
Les fleurs brûlées par le gel
Petit hortensia

Le cerisier blanc
Rondes abeilles gourmandes
Le soleil si pâle

C'était un peu vite
Dans un lit de sagines
Le premier printemps