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♫Amour sacré de la Patrie
Conduis, soutiens nos bras vengeurs !
Liberté ! Liberté chérie,
Combats avec tes défenseurs !
Sous nos drapeaux que la Victoire
Accoure à tes mâles accents !
Que tes ennemis expirants
Voient ton triomphe et notre 𝖌𝖑𝖔𝖎𝖗𝖊 ♫
- La Marseillaise - couplet VI - 26 𝓂𝑒𝓈𝓈𝒾𝒹𝑜𝓇 𝒶𝓃 𝐼𝐼𝐼 -
---♪---♫---🐬---⛵---🐬---♫---♪---

Messidor dans les bras de Morphée
Alors quand rêverai-je mon petit village !?
Une quête qui recommence, le début d'un voyage
Suivre le Thrace, la table des bien nés
L'épée d'Eraste, pour tout bagage
chez les grecs, va te faire enclumer
Mais qu'allait-t'il faire dans cette trière !?
Nos vies sont une guerre
Ton apparence, pas marrant tous ces mirages.
A couple ment, trouver la reine
Dauphins de borée à corps de femme
Sirène, comment trouver la mienne !?
Pique épique et collait Priam
Devant tant de beautés j'en suis réduit au silence
Grand yeux de chouette, ceux de ton Athéna
Puis-je avouer un amour pour tes dieux
quand devant l'Homère t'as ?
Bye bye KLEOS LESBOS Rhapsodique
Merci Ed. Grand Angle pour cet épisode unique
Eacersall- Latapy- Causse et bien sûr à Masse critique

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Club N°51 : BD non sélectionnée
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j'ai été séduit par la couverture de cette BD.

Le dessin est agréable mais on a du mal à s'attacher au personnage un peu trop lisse.

Samuel
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Série se déroulant durant la Grèce antique.

Un jeune pêcheur ne rêve que de gloire, il part donc à l'aventure après le pillage de son village pour faire justice.

Très belle couverture !!

En attente du tome 2 qui donnera son verdict sur la qualité de cette série.

Aaricia
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Le scénario hésite au bord de l'humour mais ne franchi pas le pas donc reste dans un entre deux assez décevant.

Gwen
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Quand on est un jeune grec vivant sur une petite île régulièrement pillée par une peuplade voisine et qu'on a été biberonné à la poésie épique d'Homère, quoi de plus naturel que de nourrir des rêves de vengeance, d'aventures et de gloire en partant pour une expédition punitive contre ces insolents malandrins qui pensent pouvoir se servir sur son île chaque fois qu'ils le désirent ? C'est le doux songe que caresse Philoklès oubliant dans cet illustre fantasme sa plus que modeste condition de chétif fils de pêcheur.
Mais parfois les planètes s'alignent et pour se débarrasser de ce blanc-bec utopique qui risque – l'arrogant – de mettre des idées guerrières dans d'autres juvéniles cervelles, la gouvernance de l'île lui fournit bateau (coque de noix plutôt, soyons précis) et denrées en lui souhaitant bonne chance dans son entreprise vengeresse et Philoklès, s'imaginant déjà de retour en vainqueur et auréolé de gloire, prend la mer en direction de son héroïque destinée.

Si le célèbre Ulysse lui-même a rencontré mille misères durant une décennie de guerre et mis encore dix ans à rentrer chez lui, le jeune Philoklès aurait dû se douter que tout ne se passerait pas au mieux pour lui et que les rêves s'ils se distinguent autant de la réalité ce n'est peut-être pas pour rien. Après des aventures auxquelles ils n'aspirait pas : battu, blessé et laissé pour presque mort, le voilà esclave des ennemis qu'il était venu combattre. C'est à partir de là qu'il va mettre ses glorieuses aspirations de côté et songer sérieusement à s'enfuir.

Sur fond d'Iliade et d'Odyssée (Philoklès connaissant cette dernière par coeur), Mark Eacersall et Serge Latapy à leur tour se font aèdes pour nous raconter les petites îles de la Grèce Antique, leurs guerriers, leurs esclaves, leurs femmes et leurs simples citoyens n'aspirant qu'à une vie calme qu'ils ont bien du mal à obtenir. Pour parfaire cette épopée, le dessin moderne et dépouillé d'Amélie Causse loin d'être anachronique nous rend plus vivant encore ces aventures helléniques. Une fluidité ayant pour heureux résultat de voir les 139 pages de cette intégrale (et non simplement du 1er tome comme prévu au départ) englouties en un rien de temps. Philoklès nous captive suffisamment pour qu'on ne referme cet album qu'une fois son histoire intégralement racontée en comprenant bien pourquoi Bamboo Édition a souhaité faire machine arrière sur un découpage en plusieurs tomes et livré cette histoire d'un seul trait (d'où le double post de cette critique afin de rester dans les clous de la Masse Critique, cette décision ayant été prise entre la proposition MC et l'envoi de l'album qui dès lors, ne correspondait plus à ladite proposition) Heureux choix rendant ainsi cette odyssée tellement plus plaisante à dévorer.
Merci donc à Bamboo Édition pour cette découverte ainsi qu'à Babelio qui s'en est fait l'entremetteur.
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CHRONIQUE DE LA VERSION INTEGRALE

Je remercie Babelio et les éditions Bamboo, label Grand Angle, de m'avoir envoyé Kleos de Mark Eacersall, Serge Latapy et Amélie Causse en échange de mon avis.

Il est des récits qui déploient toute leur essence en étant lus d'une traite, Kleos en fait indéniablement partie ! C'est la raison pour laquelle je salue l'initiative de la maison d'édition qui propose aux clients le souhaitant de rapporter, jusqu'à la fin de l'année, le premier tome en librairie lors de l'achat de cette version intégrale. Une belle preuve de la capacité de l'éditeur à prendre du recul et à en tirer les conclusions qui s'imposent.

En tant que lectrice, j'ai d'ailleurs fort apprécié de recevoir l'histoire complète à la place du premier tome annoncé lors de la masse critique Babelio, et en remercie la maison d'édition. Je ne doute pas, en effet, qu'être coupée en plein milieu de l'histoire m'aurait quelque peu frustrée et aurait atténué la portée de cette aventure initiatique qui prend ses racines en Grèce en 499 av. J.-C. Nous y découvrons le jeune Philoklès, fils de pêcheur, plus intéressé par l'idée de se forger un destin glorieux que par les filets de pêche de son père. Et pour cause, bercé par les récits fondateurs de la culture grecque, notre jeune idéaliste se rêve en héros, ou du moins, en pourfendeur de torts. Cela tombe bien puisque des torts, son village tout juste pillé par des pirates, en a à déplorer !

Encouragé par le dirigeant du village ravi de se débarrasser de ce trouble-fête à la langue bien pendue, rappelant aux citoyens le manque de courage de ceux censés les protéger, il prend ainsi le large, la tête remplie des vers de L'Iliade et de L'Odyssée qu'il connaît par coeur. de bien faibles armes pour affronter ce qui l'attend… Car lui qui rêvait de gloire, va connaître les affres d'une réalité à laquelle son statut d'idéaliste et de fils de pêcheur incapable de naviguer ne l'avait pas préparé : naufrages, dangers, humiliations, agressions, viols, esclavagisme… Autant vous avertir tout de suite, Mark Eacersall et Serge Latapy ne nous épargnent rien : ni les dessous d'un monde grec violent et sans concession, ni la manière dont le destin d'un homme peut basculer en un instant dans ce monde dominé par les plus forts.

Au fil de l'aventure, notre apprenti héros va connaître différentes positions, de celle d'éphèbe découvrant les plaisirs de la chair à celle d'esclave, en passant par le statut plus enviable de conteur. Différentes vies, mais aucune ne le rapprochant de celle qu'il s'était imaginée et qu'il avait décidé de se construire en quittant son village. Difficile de ne pas compatir devant la déchéance et les malheurs de Philoklès, mais difficile également de ne pas être atterré par la naïveté avec laquelle il pensait pouvoir devenir un héros sans même avoir suivi un entraînement militaire ! Idéaliste, certes, mais surtout imbus de lui-même, du moins en début de périple, le jeune homme évoluant au gré de ses (mes)aventures. Il apprendra ainsi à choisir ses combats et à poser intelligemment ses pions en fonction de la dure réalité qui s'impose à lui et de ses talents, qui ne sont pas ceux qu'il espérait, mais qui n'en sont néanmoins pas réels et utiles.

Je ne me suis pas attachée à lui, mais j'ai été révoltée par les coups qui lui sont portés, les humiliations qu'il subit et j'ai été impressionnée par sa pugnacité, son instinct de survie, son intelligence des situations et cette maturité nouvellement et difficilement acquise. Ainsi, s'il reste toujours ce grand amoureux des récits fondateurs qui ont formé sa personnalité, il développe également une force de caractère plus prosaïque, lui permettant d'arracher, si ce n'est à coups d'épée, à coups de paroles et de ruse cette liberté qu'on lui a si violemment dérobée. de fil en aiguille, les enjeux de cette quête initiatique changent, poussant Philoklès à tronquer ses rêves de gloire de jeune homme idéaliste au profit d'une lutte acharnée pour sa survie. Un domaine dans lequel il se révèle plutôt doué !

Le scénario arrive à créer l'exploit de prendre son temps tout en allant vite, les auteurs faisant preuve d'une redoutable efficacité et implacabilité dans le déroulé de leur histoire. On ressort donc comblés de cette lecture, a fortiori quand l'on découvre une fin qui ne manque pas d'ironie, mais qui, surtout, s'impose à nous comme une fulgurance. Après tout, il ne peut y avoir de mythes et de légendes sans personne pour les écrire et les partager… Mark Eacersall et Serge Latapy nous offrent ainsi une vibrante ode aux conteurs et à une oralité qui s'est quelque peu perdue dans nos sociétés, mais qui semble ici fédératrice et source d'enjeux dépassant notre simple mortalité. À cet égard, la fin prend tout son sens et dévoile toute sa puissance, nous prouvant qu'aucune place n'a été laissée au hasard et que la boucle est admirablement bouclée.

J'ai, en outre, apprécié les multiples références à L'Iliade et L'Odyssée, toujours utilisées avec pertinence ainsi qu'une certaine modernité dans la manière d'aborder l'histoire. Au-delà du scénario, cette BD peut s'appuyer sur le magnifique travail d'illustration d'Amélie Causse, qui a insufflé la dose parfaite de poésie et de sensibilité à ses dessins pour contrebalancer la dureté des événements. La violence est toujours dépeinte avec justesse mais sans insistance, tout passant par la suggestion plutôt qu'une âpre démonstration. Ainsi, si la BD n'est pas tout public, elle n'en demeure pas moins accessible aux adolescents et aux lecteurs désirant être immergés dans un monde grec réaliste où le pire n'est pas occulté, mais jamais glorifié.

Pour ma part, j'ai été saisie par les expressions des visages, le jeu sur la lumière, les effets de mouvement de l'eau, les teintes chaudes offrant un contraste intéressant entre le fond et la forme, le cadrage et le découpage dynamique du récit, permettant de suivre l'action même quand la narration se fait oublier. Les auteurs ont, en effet, opté pour un scénario peu bavard et pourtant efficace qui permet à l'illustratrice d'exprimer son art avec une grande liberté et aux lecteurs de laisser parler leur imagination. Une imagination qui, portée par une ambiance graphique saisissante et particulièrement expressive, vient naturellement s'approprier des silences porteurs de sens.

Une symbiose entre le fond et la forme qui donne toute sa force à cette grande aventure initiatique, mais aussi humaine que je conseillerais à tous les amateurs de textes dans lesquels un homme se bat contre vents et marées avant d'embrasser sa destinée ! Un destin qui n'était pas celui qu'il espérait, mais un destin pour lequel il était fait… et qui rappelle qu'une histoire, même glorieuse, n'est rien sans celui qui la raconte. Kleos est une belle BD que je vous invite à découvrir dans sa version complète pour l'apprécier à sa juste valeur, d'autant que l'objet-livre en lui-même est de toute splendeur.
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Philoklès vit sur une ile. À l'époque où l'on narre encore à la veillée l'histoire de ces guerriers valeureux, voire fils de dieux. Achille aux pieds légers. Ulysse aux mille ruses. Philoklès est fils de pêcheur et ne se satisfait pas de sa morne existence. Il s'ennuie et se voit un autre avenir. Comme tout jeune homme il espère mieux. Il pérore devant les jeunes filles en arguant de son courage. Il se moque des soldats qui ne défendent pas l'île ni le village contre les pirates; nombreux, venus piller leurs maigres richesses. Il rêve de gloire et d'exploits.
Un jour, lassé de le voir contester son autorité, le chef de la troupe lui donne l'occasion de venger le village, de montrer sa vaillance. Il part, seul, à l'aventure. Il va chercher les pirates qui ont attaqué son village. Mais, tel Ulysse, il finira par s'échouer et rencontrer de jeunes femmes.

Kleos est avant tout beau. C'est un beau livre, au dessins léchés, aux couleurs agréables (avec de superbes variations sur certaines couleurs, sur certains tons, comme les ocres et oranges pendant les scènes de banquet). le dessin est expressif: les personnages sont rapidement caractérisés, repérés. À leur expression, à leur posture, on devine aussitôt leur état d'esprit. Et, pour ajouter dans les louanges, le découpage, même s'il reste sage et classique dans l'ensemble, se montre efficace, avec une belle variété de plans et d'angles de vue.
Quant au scénario, lui aussi est beau. Ce jeune garçon, esclave de ses rêves, c'est un peu nous à son âge. Tout empli des paroles de l'aède, il ne peut que vivre à travers elles et tenter de leur ressembler. Son destin est écrit d'avance. On est bien dans une tragédie grecque. le héros, plein d'hubris, va être puni dans son orgueil démesuré. Se comparer à des héros, fils de dieux, n'est pas anodin. Il devra, d'une manière ou d'une autre, être châtié. C'est triste, mais c'est beau. Et tellement bien amené.

Je remercie vivement les éditions Bamboo (Grand angle) et Babelio pour cet envoi. le voyage a été immédiat et entier. Je ne peux que conseiller cet ouvrage.
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Heureux comme un lecteur qui
Par une masse critique, a reçu un magnifique ouvrage.
Qui au delà du tome 1, regroupe l'histoire complète
Où comme cestuy là est un bel objet
Que Babelio et les Éditions Grand Angle en soient remerciés


"Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son aage !"

On connaît tous ces 4 vers de Joachim du Bellay, et bien c'est un beau voyage qui nous est proposé dans ce roman graphique, dont la beauté rend hommage aux vases grecs sur lesquels étaient contes en images les exploits des héros, telles des" bandes dessinées" avant l'heure....

On a tous dans notre inconscient une image du stamnos d'Uysse et des sirènes.
Ces récipient qui servaient à conserver le vin, avec ce style si caractéristique par un dessin ayant la couleur de l'argile rouge sur un fond de vernis noir.

La couverture du tome 1 représentait Philokles tel Narcisse face à son reflet, la seule différence étant que son reflet était un guerrier...
La couverture de l'intégrale le représente, cette fois, se mirant dans un casque de guerrier.
Le casque comme un miroir, l'eau comme un miroir....

Nous faisons donc dans la connaissance de Philokles, pêcheur sur l'île d'Amorgos. Doit on y voir un clin d'oeil à la langue grecque qui littéralement si on traduit son prénom veut dire celui qui aime les clés.
Car il y a d'autres clin d'oeil dans cet ouvrage... On peut même jouer avec le mots en grec.... A chacun de les découvrir

Les clés qui ouvrent la vie car il s'agit d'un voyage initiatique ;
Les clés qui ouvrent la connaissance car il va apprendre tout au long de cette aventure  ;
Les clés qui ouvrent la gloire, car notre héros simple pêcheur rêve de gloire ;
Les clés qui ouvrent la Kleos aphththon, la gloire éternelle....

"Moi aussi je mourrai et serai enseveli. Mais si tel est mon destin que ce soit dans l'éclat de ma gloire" (Iliade, Chant XVIII)

Ses rêves sont peuplés des exploits des héros de l'Iliade et l'Odyssée, transmis par les aedes

Mais pour ce jeune pêcheur, résolu a venger son village comment évoluer dans un monde violent.
Il connaîtra diverses aventures qui ne sont pas sans nous rappeler ce qui nous a été conté par Homère...
De pêcheur il deviendra Doulos (esclave) puis Outis (personne).... Voilà qui nous rappelle un épisode de l'Odyssée

Mais la gloire n'est rien sans la voeux du poète, qui seule donne l'immortalité.
"Je ne mourrai point sans lutte ni gloire, ni sans grand exploit dont se souviendront les générations futures" (Iliade, Chant XXII)

C'est un hommage à ces récits, considérés à juste titre comme, fondateurs. A l'époque transmis à l'oral par des aedes puis à l'écrit à l'être de la Renaissance et qui continue à vivre au travers de traductions nouvelles. Traductions, réinterprétations, mise en abyme comme un révélateur d'universalité et de modernité.
Ces récits dans lesquels les richesses ne cessent de se révéler au gré des lectures et relectures.
Alors oui notre jeune héros se retrouve confronté à la dure réalité de la vie. Mais ces récits auxquels il rêve vont le porter, et qui sait le sauver...

Et si les histoires, qu'elles viennent du fond des âges ou qu'elles soient plus proches de nous et qui sont encore vivantes aujourd'hui, pouvaient sauver l'humanité ?
Voilà un bien vaste sujet car ces récits mythologiques contrairement à une idée reçue, la mythologie ne se réduit pas à une succession de « contes et légendes », de récits d'aventures plus ou moins fantastiques avant tout destinés aux enfants. Elle représente au contraire une tentative grandiose pour apporter des réponses à l'antique question du sens de la vie.
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"Kleos - Celui qui rêvait de gloire - tome 1/3" de Mark Eacersall est une découverte telle une pépite dans l'univers de la bande dessinée. Dès les premières pages, nous sommes captivés grâce à la fluidité des dialogues et des dessins. Nous sommes transportés dans un univers antique, où la gloire, la place dans la société et le fonctionnement de celle-ci sont prégnant.

L'histoire elle-même ressemble à un voyage épique. Nous suivons Kleos, un jeune grec en quête de gloire et de reconnaissance, comme ces histoires qu'ont comptés les Rhapsodes. Sa cité a été pillée par des pirates, et il cherche, malgré le peu de collaboration qu'il suscite auprès des soldats, à les combattre, soutenu par le peuple. Les inclusions des chants d'Homère tout le long de la BD ajoute à une évasion déjà présente. L'intrigue est bien construite, son rythme est soutenu, ne laissant pas le lecteur de côté, qu'il s'agisse de la contemplation des planches de dessin, ou des dialogues qui ne nécessitent pas de longues phrases. Les rebondissements et les découvertes s'enchaînent, sans jamais perdre le fil conducteur de l'histoire.

L'auteur a créé des personnages authentiques et attachants, et c'est en grande partie grâce à la fluidité des dialogues et la capacité par le choix des dessins et des couleurs que cela passe. Les échanges entre les protagonistes, qu'il s'agisse d'un esclave, d'un soldat ou femmes de rang sont crédibles, percutants et empreints d'émotions diverses que vient renforcer le dessin. On se laisse aisément emporter par les interactions, et cela contribue à rendre l'histoire encore plus immersive et prenante : on plonge avec Kleos dans l'aventure.

Le style graphique est tout aussi attractif. J'ai beaucoup apprécié le manque des traits noirs entourant les cases des dessins. Cela aère les pages, tout en donnant une impression de liberté et d'évasion. Les dessins sont d'une grande finesse, le choix des couleurs soigné permettant d'intensifier cette immersion. Les scènes sont dynamiques ou au contraire d'un calme amenant à la contemplation du paysage : le coucher de soleil, la nuit étoilée, les actions épiques des grands Héros, ce qui rend la lecture d'autant plus captivante.

L'univers dans lequel évolue Kleos est richement développé : l'ensemble confère une crédibilité et une profondeur à l'univers de la bande dessinée.

Je suis une amoureuse de l'époque mythologique, et cette BD m'a elle aussi transportée. Et j'ai aimé une histoire d'un personnage lambda, celui qui se rapproche de ses croyances, des Divinités auxquelles il croit. Cela offre une aventure homérique où le lecteur peut se reconnaître, évoluant dans une contrainte permanente : être un « simple humain ». On referme ce premier tome avec l'envie pressante de découvrir la suite tout en voulant revenir au début pour se plonger dans la beauté des planches. Je pense être davantage attirée par les dessins, car ils se suffisent à eux même pour raconter l'histoire. Une belle réussite à mes yeux.

Un grand merci aux 2ditions Grand Angle et à Babélio pour cette belle découverte !
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La fierté mal placée tient à fort peu de choses, ami-lecteur. Par exemple au fait de pouvoir te parler d'une bande dessinée une semaine avant sa sortie… Ouais, je me la joue un tantinet bien que je n'aurais pas eu cette possibilité sans Babelio. Non seulement j'ai reçu Kleos avant qu'il ne soit disponible en librairie, mais au lieu du premier tome que j'imaginais obtenir, c'est l'intégral des deux tomes que j'ai eu la joie de découvrir. Moi qui n'aime pas attendre, ça tombait fort bien…

Passons maintenant à ce qui est le plus important, Kleos. Je pensais sincèrement me retrouver devant un hommage sympa aux récits fondateurs que sont L'Iliade et L'Odyssée. L'histoire d'un aspirant-héros qui surmonterait des épreuves pour son rêve de gloire. Sauf qu'à mon avis c'est bien plus que cela... Les auteurs nous racontent l'importance du récit, de la mythologie et la manière dont ces épopées nourrissent l'imaginaire et les rêves, mais aussi la cruauté du réel. Et les dessins parviennent à merveille à transmettre toute cette complexité. le travail d'Amélie Causse nous offre une palette impressionnante de son talent. D'abord avec de nombreuses planches baignées de lumière qui donne envie d'aller voir la Grèce de plus près... Mais aussi dans sa capacité à nous donner un héros qui semble lui-même rappeler les statues antiques...

le soleil De Grèce n'occulte pourtant pas la tragédie de l'époque : esclavagisme, pillage, pauvreté, viols… Kleos ne cherche pas à romantiser l'antiquité, mais bien à faire vivre les épopées mythiques d'Homère dans la brutalité de la réalité. Roman initiatique, Kleos nous emmène sur des montagnes russes alors qu'en même temps que Philoklès, on se surprend à rêver des exploits improbables pour aller finalement de désillusion en désillusion.

Tu l'auras compris, ami-lecteur, j'ai adoré Kleos, une histoire intelligente et parfois violente dont les dessins à eux seuls permettent d'accéder à de multiples subtilités de lecture. Un coup de coeur. À offrir ou à conseiller aux adultes amateur de bandes dessinées et d'Antiquité.
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Philoklès, qui connait par coeur l'Iliade et l'Odyssée, rêve de gloire et d'exploits. Quand son île est pillée par des pirates, ce fils de pécheur de révolte de l'inaction des soldats sensés les défendre. Il part alors dans une quête pour retrouver les pillards et se venger.
Visuellement d'abord, cette BD est magnifique. le trait est certes classique, mais d'une grande finesse et plein de détails. Les couleurs rendent compte de la simplicité de la vie à l'époque avec une palette naturelle faite dans des tons ocres, verts et bleus.
Côté histoire, les auteurs sont sans concession avec leur héros qui, loin de la gloire dont il rêve, va plutôt enchainer les galères et les coups du sort. Pas de coup d'éclat, pas de réussite dans son entreprise, il va voir son quotidien empirer à chacune de ses étapes.
Je n'ai pas éprouvé de sympathie pour Philoklès, trop orgueilleux pour être attachant, mais j'ai suivi avec beaucoup d'intérêt ses aventures dans cet album de grande qualité.
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