Les exploits d'Emile Zatopek, s'ils n'ont pas exactement bercé mon enfance, m'ont en tous cas laissé un souvenir marquant car « la locomotive tchèque » a tout de même pulvérisé pas moins de 18 records du monde.
Dans ce petit opuscule, très vite lu,
Jean Echenoz évoque le parcours d'un athlète attachant et hors norme, un simple ouvrier qui découvrit
la course par hasard et devint un coureur extraordinaire, en même temps que l'icône du parti communiste tchécoslovaque avant d'être discrédité par ce même parti.
Emile Zatopek est encore considéré comme l'un des plus grands coureurs de tous les temps et s'est imposé, sans vraiment l'avoir cherché, avec calme et gentillesse, tout en révolutionnant les méthodes d'entrainement.
Echenoz ne s'attarde pas sur ses prouesses mais plutôt sur son désir de
courir, son coté brouillon et dilettante et son opiniâtreté.
En toile de fond, le rideau de fer, la guerre froide et le parti communiste tchécoslovaque, seul décisionnaire du programme de Zatopek, et qui n'hésitera à le broyer lorsqu'il soutiendra Doubcek…
J'ai beaucoup aimé le style dépouillé et sans artifice d'
Echenoz qui sert à merveille la vie passionnante d'un homme simple et touchant.