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Critique de Seraphita


Félix Ferrer s'en va : il quitte le domicile conjugal après quelques années de bons et loyaux services, de rituels répétés à l'infini qui ont fini par tracer en toile de fond l'ennui le plus abyssal. le voilà en partance vers d'autres horizons : le froid et la solitude glacée des pôles, en quête d'un trésor caché. La canicule et le désert estival parisien ensuite, à la recherche désespérée du trésor douloureusement conquis puis… dérobé par des mains peu scrupuleuses. Ferrer est décidément incorrigible : son cardiologue lui avait bien dit de ne pas s'exposer à des températures extrêmes…

Dans « Je m'en vais » (Goncourt 1999), Jean Echenoz brosse le portrait d'un drôle d'homme d'une plume tout aussi drôle : un humour à la fois tendre et corrosif. Cet homme, c'est Félix Ferrer, un marchand d'art sur le départ, parvenu à un point de non-retour. Sauf qu'à l'arrivée, une boucle habile s'opère en guise de clin d'oeil au début, sous forme d'une nouvelle fin. Une fin-départ, une nouvelle fin, le terme se réitère… à l'infini. L'espace et le temps tissent la toile de fond de ce roman, s'appelant mutuellement, se conjuguant çà et là, à l'occasion de descriptions du temps qu'il fait.
« le reste du temps c'est dimanche, un perpétuel dimanche dont le silence de feutre ménage une distance entre les sons, les choses, les instants mêmes : la blancheur contracte l'espace et le froid ralentit le temps. » (p. 36.)
C'est l'occasion pour l'auteur de rappeler que le temps passe et use mais n'émousse pas la quête de l'autre, humain ou objet. le départ porte aussi l'empreinte de son auteur, le désir d'un ailleurs, d'un autre, la lente émergence d'un soi, malgré les ambiguïtés qu'il recèle. « Je m'en vais » : point de départ, point de clôture. Point, simplement.
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