" - Ne t'inquiètes pas, les Américains n'ont pas ces idées-là sur les Juifs !
- Ils sont plus intelligents alors ?
- Je ne sais , ils ont leur propre idiotie : ils sont très racistes avec les noirs et les Indiens ; rien n'est jamais idéal, l'imbécillité est encore très forte, partout dans le monde. Il faut espérer que ta génération fera mieux à l'avenir."
- Mais tu n'es pas son père, gronde papa. Je trouve que tu lui en as déjà dit bien plus qu'on ne peut en entendre à douze ans.
- Je ne suis plus un bébé, papa ! s'offusque Sacha
Sacha ne comprend pas toute cette violence. Il est tout seul au milieu de la cour déserte, avec son chagrin, les larmes au bord des yeux. Au bout de quelques minutes, sa mère vient le chercher. Elle sent que ça ne va pas et, sans dire quoi que ce soit d'inutile, elle le prend dans ses bras et le serre très fort. Il se laisse aller à sa tristesse avec de gros sanglots, tandis que Jacob glisse une main dans la sienne. Tous les trois forment un petit noyau de tendresse rassurante.
Sacha se repasse ces dernières semaines dans la tête, se rappelle les insultes des voisins, de Valentine qui s'est mise à le bouder du jour au lendemain, de ce mot de "rat" qu'il a entendu si souvent dans la cour de l'école. [...] Il pense à Anja, il se demande comment une grand-mère aussi gentille peut être victime de racisme.
- Ils nous détestent... mais je n'ai rien fait !
" - (...)", tandis que Shere Kahn pousse la porte et vient se lover aux pieds de Sacha, au risque de faire basculer le lit de camp.
Un homme adulte ne fait pas exactement le même poids qu'un chat !
" - Je ne suis pas un chat, je suis un tigre," peste le fou, comme s'il avait deviné les pensées de Sacha.
" - Les enfants, je vous présente Néfertiti, Louis XIV, Victor Hugo, Napoléon Ier et Napoléon Ier et, dans le fauteuil, Shere Khan.
- Tu oublies Earl Grey, intervient Maud, en désignant la petite femme recroquevillée sur la table.
- Je suis une théière... On ne présente pas la vaisselle, si ?"