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Critique de DianaAuzou
Babélio - Masse critique privilégiée**
Bouddha – Sachi Ediriveera
lecture octobre 2023
J'attendais ce livre avec grand intérêt et curiosité, car l'histoire de Bouddha est loin d'être banale et pour la rendre en mots et en images il faut, me semble-t-il, à part la connaître et la sentir profondément, un sacré talent de tisserand pour nouer harmonieusement les fils d'une vie avec ceux d'un immense symbolisme.
Ma déception fut à la hauteur de mes attentes.
Quand je lis un livre, qu'il soit livre d'art, romanesque, historique, polar, BD, SF, et la liste est loin d'être exhaustive, je cherche des idées et des façons de nous les présenter par un style littéraire et/ou plastique, par une histoire dont le fil conducteur m'égare, me laisse me perdre, pour me rattraper bien plus loin et d'une manière à laquelle je n'aurais jamais pensé, m'étonne aussi, me provoque, me contrarie, me pose des questions, appelle mon imagination à s'envoler sans filet, me touche, éveille une émotion, douce ou forte, même une douleur ancienne que je crois cicatrisée. Et cette façon je l'assimile avec le talent de l'auteur.
L'histoire est celle du prince Siddhartha, à qui le père interdit la sortie du palais, pour le protéger de tout ce que la vie pourrait lui infliger. Mais le jeune a envie de connaître le monde et, quand un jour il arrive à sortir de sa cage dorée, il découvre que la vie est aussi misère, souffrance, maladie. L'expérience est choquante et le désir de comprendre ce que c'est la vie, de chercher son sens, la vérité, le poursuit des années après, jusqu'à ce qu'il le fasse abandonner son palais, sa famille, sa femme et son fils pour embrasser la vie spirituelle à laquelle il était destiné.
Un tel chemin peut être tout sauf paisible, tout sauf bien aligné, anticipé, pavé à l'avance, et le texte, assez médiocre, tente de nous faire redécouvrir la philosophie de la vie, naissance mort renaissance et le dépouillement du désir pour arriver à une haute spiritualité.
Le chemin de Bouddha raconté par Sachi Ediriweera dans sa BD est plutôt un relief plat, où le texte, sec, sans modulations, sans absences ni silences, est accompagné de dessins qui, par manque d'expression et de souplesse dans le graphisme, arrivent à peine, en tout cas pour moi, à rendre le cheminement et la transformation profonde du personnage. le texte est plutôt du côté de la morale et du dogme que du côté de la réflexion, la transformation, le cheminement.
Les planches se succèdent, ainsi que les cases dans une suite d'images où le bleu gris et l'ocre, qui pourraient créer des harmonies infinies, des transparences et des entrelacements à couper le souffle et à arrêter les mots, sont ici bien encadrées dans la ligne pure plutôt bétonnée, outrageusement voleuse de toute surprise, toute émotion, et accompagnées, comme il se doit, de courts textes-discours pour que le lecteur comprenne le sérieux de l'aventure. Quelques volutes, plutôt simple décoration que fin symbolisme, tentent sans succès de rendre le travail de la spiritualité. La monotonie des dessins, lignes et coloriage, enlève au récit et aux images toute vie, tout rythme, toute envolée, toute surprise, toute envie de continuer. le dogme aspire à la célébrité mais sa lourdeur l'empêche de monter sur le podium. La BD Bouddha, je la boude, elle manque tristement de force et d'un léger humour qui trouve toujours sa place quelle qu'elle soit l'histoire. L'humour peut créer, comme le silence ou le moment de pause, une belle respiration où il se passe des choses où se révèlent des alchimies.
Tant pis pour la BD car l'idée est intéressante, elle a fait son histoire, mais ici le texte et les images ne l'ont pas honorée. C'est mon humble avis.
En dépit de tout ça je remercie la Masse Critique Privilégiée de Babelio et les Editions Vuibert de m'avoir offert cette expérience de lecture qui a sa valeur.
Bouddha – Sachi Ediriveera
lecture octobre 2023
J'attendais ce livre avec grand intérêt et curiosité, car l'histoire de Bouddha est loin d'être banale et pour la rendre en mots et en images il faut, me semble-t-il, à part la connaître et la sentir profondément, un sacré talent de tisserand pour nouer harmonieusement les fils d'une vie avec ceux d'un immense symbolisme.
Ma déception fut à la hauteur de mes attentes.
Quand je lis un livre, qu'il soit livre d'art, romanesque, historique, polar, BD, SF, et la liste est loin d'être exhaustive, je cherche des idées et des façons de nous les présenter par un style littéraire et/ou plastique, par une histoire dont le fil conducteur m'égare, me laisse me perdre, pour me rattraper bien plus loin et d'une manière à laquelle je n'aurais jamais pensé, m'étonne aussi, me provoque, me contrarie, me pose des questions, appelle mon imagination à s'envoler sans filet, me touche, éveille une émotion, douce ou forte, même une douleur ancienne que je crois cicatrisée. Et cette façon je l'assimile avec le talent de l'auteur.
L'histoire est celle du prince Siddhartha, à qui le père interdit la sortie du palais, pour le protéger de tout ce que la vie pourrait lui infliger. Mais le jeune a envie de connaître le monde et, quand un jour il arrive à sortir de sa cage dorée, il découvre que la vie est aussi misère, souffrance, maladie. L'expérience est choquante et le désir de comprendre ce que c'est la vie, de chercher son sens, la vérité, le poursuit des années après, jusqu'à ce qu'il le fasse abandonner son palais, sa famille, sa femme et son fils pour embrasser la vie spirituelle à laquelle il était destiné.
Un tel chemin peut être tout sauf paisible, tout sauf bien aligné, anticipé, pavé à l'avance, et le texte, assez médiocre, tente de nous faire redécouvrir la philosophie de la vie, naissance mort renaissance et le dépouillement du désir pour arriver à une haute spiritualité.
Le chemin de Bouddha raconté par Sachi Ediriweera dans sa BD est plutôt un relief plat, où le texte, sec, sans modulations, sans absences ni silences, est accompagné de dessins qui, par manque d'expression et de souplesse dans le graphisme, arrivent à peine, en tout cas pour moi, à rendre le cheminement et la transformation profonde du personnage. le texte est plutôt du côté de la morale et du dogme que du côté de la réflexion, la transformation, le cheminement.
Les planches se succèdent, ainsi que les cases dans une suite d'images où le bleu gris et l'ocre, qui pourraient créer des harmonies infinies, des transparences et des entrelacements à couper le souffle et à arrêter les mots, sont ici bien encadrées dans la ligne pure plutôt bétonnée, outrageusement voleuse de toute surprise, toute émotion, et accompagnées, comme il se doit, de courts textes-discours pour que le lecteur comprenne le sérieux de l'aventure. Quelques volutes, plutôt simple décoration que fin symbolisme, tentent sans succès de rendre le travail de la spiritualité. La monotonie des dessins, lignes et coloriage, enlève au récit et aux images toute vie, tout rythme, toute envolée, toute surprise, toute envie de continuer. le dogme aspire à la célébrité mais sa lourdeur l'empêche de monter sur le podium. La BD Bouddha, je la boude, elle manque tristement de force et d'un léger humour qui trouve toujours sa place quelle qu'elle soit l'histoire. L'humour peut créer, comme le silence ou le moment de pause, une belle respiration où il se passe des choses où se révèlent des alchimies.
Tant pis pour la BD car l'idée est intéressante, elle a fait son histoire, mais ici le texte et les images ne l'ont pas honorée. C'est mon humble avis.
En dépit de tout ça je remercie la Masse Critique Privilégiée de Babelio et les Editions Vuibert de m'avoir offert cette expérience de lecture qui a sa valeur.
