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Critique de Tatooa


Retour vers Greg Egan, qui m'avait bien impressionnée avec son recueil "Axiomatique".
De nouveau on plane dans les stratosphères de la SF (voire dans l'intersidéral, mdr !).
Le thème de l'ostracisme pour cause de "race différente" et la propension de l'être humain à trouver un bouc émissaire à ses soucis (ici c'est pire, c'est à son ennui, en plus...) est bien évidemment à la base de ce court récit.
C'est donc dans un contexte épouvantable que G. Egan développe son histoire. Au début, les allers retours dans le temps sont un peu perturbants, on a des flash-backs nombreux et non signalés. Ce qui donne une lecture heurtée, qui m'a fait penser à une sorte d'accouchement. Et en fait, c'est un peu la métaphore qu'on a avec cet exil forcé d'une frange de la population qui refuse une loi totalement inique basée sur le délire d'un imbécile. Exil au départ de Vesta, encocooné pendant des années de transfert, pour revivre sur Céres... Comme souvent avec Egan, j'ai eu un mal fou à visualiser ce qu'il raconte, ses histoires d'échanges de cubes de pierre et de glace entre les deux astéroïdes sur des "voies automatiques" où elles se télescopent parfois, c'est quand même un truc assez balaise, mon imagination a été rudement mise à mal.

Il n'empêche que ça n'enlève rien à la force du récit, au fait qu'on est à peu près aussi mal à l'aise qu'Anna, la « Ceresienne », qui doit gérer, alors qu'elle est toute fraîche émoulue au poste, le débarquement d'une cargaison de ces exilés d'un ferry poursuivi par un autre vaisseau armé en provenance de Vesta. La prise de tête est assurée, la migraine aussi, et le constat que la débilité de l'être humain « en général » est plus forte que sa sagesse « en général » plutôt pessimiste, ce qui correspond bien à ce que j'en pense, toujours en général, lol. Greg Egan, c'est le "prends-toi ça dans ta goule" de la SF, il a l'art de pointer là où ça fait très mal... (Thomas Day est un autre auteur doué dans ce genre).
J'aurais juste apprécié que ce soit un peu plus long, qu'on aille un peu plus loin avec ces personnages.

Bref, cette collection « une heure lumière » de le Belial' fait partie de mes « must-have », que ce soit en papier ou en ebook...
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