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Les sciences politiques sous faible gravité !

Effectivement Cérès et Vesta est un roman dense assez méticuleusement exploratoire de l'espace profond et il est à ce titre très dépaysant et à lire minutieusement.
Le roman porte sur deux petits mondes qui font deux univers situés sur deux petits astéroïdes , qui se projettent des vues en miroir déformant des uns et des autres .
Un peu comme dans ,Les dépossédés, de Ursula le Guin où deux mondes tirent leur conscience politique d'une vision fantasmée et déformée de leurs voisins et prochains ,si proches et si loin , voisins au sens plus ou moins large ).
Les univers de ce court roman sont denses et ils ont une grande portée romanesque , très fonctionnelle. A cette petite échelle de peuplement l'auteur rend visible les ficelles qui installent dans les habitudes sociales la stigmatisation ,de minorités dont la condition renvoie à des besoins social , crées par nécessité quasi fonctionnelles .
Des luttes politiques clandestines ou non , du côté pratique de la lutte et de l'évasion des serres d'un régimes contraignant , de l'accueil de réfugiés , de la défense , de la philosophie politique .
Comment se tissent alors les destins , les vies au jour le jour dans un univers porté à stigmatiser avec une franchise aussi certaine que ambivalente et alambiquée certains habitants.
C'est un sujet difficile que l'auteur traite sans pathos exagéré ou pénible et avec nuances et peines avec suspens et rebondissement avec des développements qui vont crescendos jusque la fin .

Un bon roman , un space opera politico-sociologique , et politique- politicien rusé et solide quant à l'univers ,sans être pour autant de la hard science à la mode de l'auteur.
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Belle occasion que m'offrent Masse Critique et les éditions le Bélial' de lire mon troisième opus de la jeune collection « Une Heure-Lumière ». Occasion couplée à celle de retenter ma chance avec Greg Egan, un auteur qui m'attire mais me laisse frustré à chaque fois. le format court nous réconciliera-t-il ? Je crois, oui.

Ce qui me frustre chez Egan, c'est qu'il possède cette faculté formidable de construire des univers imaginaires à l'énorme potentiel d'évasion et qu'il la « gaspille » en se concentrant trop sur les atermoiements psychologiques de ses personnages. C'est une question d'équilibre en fait. Et pour moi la balance penche trop d'un côté.
Mais dans cette novella, l'équilibre est quasi parfait.

Le sujet du texte est avant tout sociétal et terrible. Il invoque la mémoire d'un passé pas si lointain de la première partie du 20ème siècle, quand on assistait à la libération de manière légale de sentiments de xénophobie ou de racisme ; quand les gouvernants et le vote démocratique autorisaient le peuple à haïr, voire à massacrer, une minorité désignée. Comment ne pas penser à l'affaire Dreyfus ou aux premières années du gouvernement nazi en Allemagne en lisant Cérès et Vesta ? Greg Egan n'oublie aucune composante de ces combats, en intégrant les tentatives de résistance de la minorité, la solidarité d'une partie modérée mais effrayée de la population et la pression politique imposée sur une nation étrangère prête à accueillir les réfugiés. Ce qui est horriblement bien décrit ici, c'est que la stigmatisation est organisée de manière légale, et que la résistance morale s'exerce illégalement, renommant spontanément les « résistants » en « criminels ».
Bien sûr, le texte sert aussi de signal d'alarme : ces tendances sont en train de réapparaître de nos jours, en particulier en Europe, en particulier chez nous.

Mais Greg Egan n'a pas oublié de soigner l'écrin SF de son histoire. La relation commercialo-symbiotique entre les astéroïdes Cérès et Vesta, le troc spatial qui les associe, sont étonnants et marquent l'imagination. Cela va d'ailleurs au-delà de l'emballage, car la relation qui unit les deux plus gros rochers de la ceinture d'astéroïdes intervient comme l'un des ressorts principaux de l'intrigue.

Des reproches cependant ? Disons que j'ai trouvé que par moments la technologie prenait trop de place dans les descriptions et en réduisait la force. La fin est aussi abrupte ; je ne peux pas m'empêcher de me demander comment ont évolué les relations entre Cérès et Vesta après ça. A mon avis, quelque chose a cassé.
Je n'irai cependant pas reprocher le fait d'avoir souffert à cause du thème et de la façon dont il est développé. le venin dystopique a pénétré mon sang et mis très mal à l'aise. le plaisir n'est pas le but ici ; c'est d'ailleurs une constante de la collection « Une Heure-Lumière » il me semble.

Je vais d'ailleurs enchaîner avec un bon vieux roman de Leigh Brackett pour me doucher la tête.
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Retour vers Greg Egan, qui m'avait bien impressionnée avec son recueil "Axiomatique".
De nouveau on plane dans les stratosphères de la SF (voire dans l'intersidéral, mdr !).
Le thème de l'ostracisme pour cause de "race différente" et la propension de l'être humain à trouver un bouc émissaire à ses soucis (ici c'est pire, c'est à son ennui, en plus...) est bien évidemment à la base de ce court récit.
C'est donc dans un contexte épouvantable que G. Egan développe son histoire. Au début, les allers retours dans le temps sont un peu perturbants, on a des flash-backs nombreux et non signalés. Ce qui donne une lecture heurtée, qui m'a fait penser à une sorte d'accouchement. Et en fait, c'est un peu la métaphore qu'on a avec cet exil forcé d'une frange de la population qui refuse une loi totalement inique basée sur le délire d'un imbécile. Exil au départ de Vesta, encocooné pendant des années de transfert, pour revivre sur Céres... Comme souvent avec Egan, j'ai eu un mal fou à visualiser ce qu'il raconte, ses histoires d'échanges de cubes de pierre et de glace entre les deux astéroïdes sur des "voies automatiques" où elles se télescopent parfois, c'est quand même un truc assez balaise, mon imagination a été rudement mise à mal.

Il n'empêche que ça n'enlève rien à la force du récit, au fait qu'on est à peu près aussi mal à l'aise qu'Anna, la « Ceresienne », qui doit gérer, alors qu'elle est toute fraîche émoulue au poste, le débarquement d'une cargaison de ces exilés d'un ferry poursuivi par un autre vaisseau armé en provenance de Vesta. La prise de tête est assurée, la migraine aussi, et le constat que la débilité de l'être humain « en général » est plus forte que sa sagesse « en général » plutôt pessimiste, ce qui correspond bien à ce que j'en pense, toujours en général, lol. Greg Egan, c'est le "prends-toi ça dans ta goule" de la SF, il a l'art de pointer là où ça fait très mal... (Thomas Day est un autre auteur doué dans ce genre).
J'aurais juste apprécié que ce soit un peu plus long, qu'on aille un peu plus loin avec ces personnages.

Bref, cette collection « une heure lumière » de le Belial' fait partie de mes « must-have », que ce soit en papier ou en ebook...
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Autant le dire tout de suite, en tant qu'amateur de la collection "Une heure lumière" de chez le Bélial, je suis assez déçu de ma lecture.
Pourquoi ? Certainement car le récit prend des chemins difficiles dans lesquels on se perd entre les personnages, les politiques et même les lieux.
De gros points noirs qui m'ont gâché la lecture alors que pourtant il y a un fort potentiel.

Le dernier tiers du livre lui est juste épique et du coup cela est d'autant plus frustrant quand on a pas compris les deux premiers tiers de l'histoire pour cause de confusion. Je pense qu'il va falloir que je relise le début pour tout comprendre correctement, c'est une chose qui n'est pas normale et ne devrait pas arriver sur un simple texte de SF de 100 pages.

Pour conclure, vous pouvez vous lancer dans l'aventure mais prenez votre temps pour le lire en prenant soin de réfléchir à chaque détail sous peine de frustration.

Voir la chronique sur mon blog :
Lien : http://unbouquinsinonrien.bl..
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Aléas.

Cérès et Vesta sont deux astéroïdes colonisés par l'homme. Sur Vesta une partie de la population est mise au ban. la situation devient progressivement intenable pour les Sivadier. L'exode vers Cérès s'organise malgré le danger.

J'avais eu d'excellents échos sur Greg Egan. Cette novella ne se contente pas de les confirmer, en effet, elle est brillante dans sa construction et son raisonnement. Je pensais lire un énième récit sur la discrimination et le rejet d'une population, j'ai lu un récit sur la décision et la prise de risque qui en découle.

Comment réagir en cas de crise ? Il faut réussir à prendre une décision rapidement, si possible en minimisant les risques. Mais cela n'est pas toujours possible, des considérations éthiques pouvant entrer en jeu. Parfois aucune décision ne semble bonne. Cela permet juste de limiter les dégâts.

Ce questionnement a d'autant plus d'impact que le développement des personnages occupe une grande place dans le récit. Nous découvrons leurs doutes, leurs peurs, mais aussi leurs amours et leurs espoirs.

Bref, mon premier Greg Egan et certainement pas le dernier.
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Même lorsqu'il ne fait PAS de Hard SF, Egan reste intéressant et pertinent

Avec cette novella, Egan, que tout le monde attend, logiquement, sur un registre Hard SF, surprend, en ne mettant que le strict minimum de science (le corollaire étant que du coup, c'est vraiment lisible par tout le monde) et en utilisant l'aspect SF, l'ailleurs et le demain, comme une allégorie de problèmes de société, notamment liés à l'immigration et aux discriminations, ayant forcément une forte résonance actuellement. Et dans ce registre « social », il se révèle très à l'aise et pertinent, même si j'ai personnellement trouvé la fin un poil abrupte.

Au final, Cérès et Vesta reste un grand texte de SF « intelligente » et humaniste, mais, pour quelqu'un qui ne connaîtrait pas encore l'auteur australien, il faut bien avoir conscience qu'il n'est pas représentatif du reste de son oeuvre, qui s'intéresse plus aux sciences « dures » qu'aux sciences sociales et plus à la posthumanité qu'à faire une allégorie futuriste de l'humanité d'aujourd'hui. C'est encore bien, bien plus prononcé que dans Zendegi qui, s'il était peu Hard-SF, était en revanche bien plus nettement posthumaniste. Mais bon, quoi qu'il en soit, voilà un texte de plus hautement recommandable dans une collection, Une heure-lumière, qui est incontestablement en train de s'imposer comme une référence en terme de qualité moyenne des textes qui y sont proposés.

Retrouvez la version détaillée de cette critique sur mon blog.
Lien : https://lecultedapophis.word..
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Cérès et Vesta sont 2 astéroïdes du système solaire qui partagent quelques similitudes, mais une vision de la vie divergente. Sur Vesta, l'ostracisme que subissent les descendants des Sivadier est arbitraire et imbécile, incompréhensible même (comme beaucoup de positions de cette nature). Non seulement cette politique publique se traduit par des comportements méprisables, de l'incivilité de base aux insultes, mais en sus une goute de ce sang dans vos veines vous expose à une taxe supplémentaire de 10% des revenus et ce, quelque soit votre position sociale. le pourquoi mérite d'être découvert à la lecture, sachez que le fondement reste mesquin.

Camille fait partie de ces personnes désignées par ce choix politique, aussi subit-elle régulièrement les assauts de la vindicte imbécile des abrutis. Son compagnon, Olivier, la soutient, et tous deux entrent en résistance civile. La tension devient telle que les descendants s'exilent volontairement vers une Terre d'accueil plus agréable et accueillante, la sympathique Cérès. le moyen est à la fois rudimentaire et élaboré, tout en présentant un risque certain ; ils deviennent des surfeurs, et voyagent dissimulés dans des blocs de glace à destination de Cérès.

La structure du récit n'est pas linéaire, et participe grandement à la montée en pression du lecteur. En effet, les chapitres alternent entre le parcours sur Vesta de Camille et de son compagnon pendant cette période, et l'attente de son arrivée par Olivier (qui a surfé avant elle) et Anna, la responsable du port cérésien.

l'émotion dégagée est palpable avec cette « apogée » finale. L'aspect science n'est pas le coeur de Cérès et Vesta, sans qu'il faille écarter d'un revers de la main ce que nous présente l'auteur. La faible gravité est prise en compte et l'immersion dans cette façon de vivre différente est réussie : locomotion, prise en compte de la circulation sanguine,…. La description de l'envoi des blocs de glace est particulièrement séduisante, et j'ai beaucoup aimé cet aspect du texte.

La fin est frappante mais tout est construit pour aboutir à cette ultime étape, histoire de marquer le lecteur. Trop.

Les intentions et les messages sont clairs, nets et appuyés, et la réalisation de l'ensemble un peu trop dichotomique, sans aucune subtilité ou nuance (dans la thématique). du coup, le texte m'apparaît un peu trop consensuel et presque moralisateur. Qui ne souhaite pas la paix dans le monde, le bonheur pour tous, la fin de la misère, l'éradication des maladies ? Hélas, la bonté et la tolérance ne peuvent pas être les seuls moteurs de notre monde.

Certes, l'auteur a le mérite d'aborder des thématiques politiques actuelles et loin de flatter la grandeur de l'homme, mais le format ne convient pas à l'ambition; le texte souffre donc de trop de coups de serpe.

Notez que je ne juge ici que le texte, non l'auteur, ni les thématiques abordées.

Magnifique couverture d'Aurélien Police.

Critique plus compléte sur mon blog
Lien : https://albdoblog.com/2017/0..
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Greg Egan est un fantôme dont un des loisirs est de jouer au football quantique et un autre de pondre des textes de Hard-SF. Dans Cérès et Vesta, il a pensé aux pauvres lecteurs allergiques à ce genre et a évité de mettre des théories scientifiques dont même les noms vous filent des maux de tête. Merci Greg.

Sur des thématiques qui m'interpellent, stigmatisation, racisme, immigration, implication personnelle, militantisme et engagement, j'ai pourtant pris mon temps avant de me décider à lire cette novella. Première raison : l'auteur est réputé écrire ses romans comme des formules mathématiques, pas de fioritures ! Deuxième raison : mon flair ! Alors, qu'en est-il ?

Au final, nous avons un très bon univers cohérent qui nous plonge dans ce futur éloigné. Chaque objet de ce futur nous fait vivre pleinement le quotidien, la vie sur Cérès et Vesta nous semble plausible et les images sortent des mots de l'auteur. La narration est entrecoupée de flashbacks réguliers de la vie sur Vesta. Nous suivons deux femmes, deux hommes pris dans le maelstrom de la vie et de ses inévitables choix. Autant l'immersion dans ce futur galactique est réussie, autant je n'ai jamais eu d'empathie avec les différents protagonistes. Sur des questions humanistes, cela m'a posé problème. L'auteur a voulu je pense éviter une approche sentimentale des sujets abordés, cela aurait pu donner un point de vue intéressant de notre actualité, mais le résultat n'a pas été convaincant pour moi.
Assez binaire dans sa réflexion (une volonté de l'auteur encore ?), cette novella reste à mon sens trop caricaturale sans être manichéenne, il y manque clairement tout le volet diplomatique et politique qui aurait pu l'ancrer dans le réel. (Sur le fameux dilemme, comment une directrice de spatiosport peut prendre seule une telle décision sans en référer au plus haut niveau ?)

Un texte politique, engagé, soulevant de nombreuses questions et réflexions, mais qui aurait gagné à une meilleure humanité des personnages et à un récit plus long pour éviter un effet légèrement caricatural des problématiques.
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Cérès et Vesta est une novella de Greg Egan, parue le 23 février 2017 aux éditions du Bélial' dans leur collection Une Heure Lumière.

Greg Egan, je n'avais jamais lu, c'est chose faite. C'est un auteur de science-fiction australien, assez réputé, qui a obtenu de nombreux prix. Ses textes sont souvent qualifiés de « froids », des textes de Hard-SF avec un traitement des personnages très secondaires. de plus, il entretient le mystère autour de lui, aucune photo, aucune apparition en public.

Quoi qu'il en soit, il est lu et apprécié.

« Cérès et Vesta » est l'histoire de deux planétoïdes se situant dans la ceinture intérieure et colonisés par l'Homme.

Cérès et Vesta sont interdépendants. le premier fournit de la glace au second qui lui fournit, en retour, de la roche. Les ressources transitent dans un ballet orbital entre les deux objets célestes.

Tout se déroulait pour le mieux, même s'il est facile d'imaginer que la vie sur un astéroïde ne doit pas être des plus agréable.

Jusqu'au jour où une frange de la population de Vesta est victime de discriminations. Les Silvadier, les fondateurs, en quelque sorte, ceux qui ont apporté la matière grise sur la colonie. Ils sont accusés de tous les maux, trop riches, trop de privilèges, basés sur des brevets leur appartenant.

La haine et les attaques à l'encontre des Silvadier montent crescendos. . La situation va vite devenir intenable.

Des Silvadiers décident de surfer sur les blocs de pierre envoyés à Cérès, pour y migrer et fuir les persécutions. le tout se fait dans un gel cryogénique, collé à un gros bloc de roche. Autant vous dire que c'est aussi agréable que de traverser la méditerranée en Zodiac.

Cérès, face à cet afflux de migrants, doit prendre des décisions, forcément, ça déséquilibre tout et c'est d'autant plus exacerbé par les lieux exiguës dans lesquels ils vivent.

Pour couronner le tout, Vesta est contre l'accueil des Silvadiers et fait pression sur Cérès.

Vous l'aurez compris il s'agit d'une novella qui traite de l'immigration, de la discrimination et de la persécution. Il n'y a qu'à regarder la politique de l'Australie dans le cadre de la crise des migrants pour comprendre, peut-être, la position de l'auteur.

Sans taper sur son pays, il suffit de regarder tout simplement la méditerranée. Bref, le coeur du sujet est là.

Le décor planté par Greg Egan est intéressant, ces deux corps interdépendants, minuscules et isolés, offrent un parfait laboratoire des tensions que peuvent provoquer des attaques contre des minorités, la migration et l'accueil de ces dernières.

La montée en puissance des attaques contre les Silvadiers, via des discours, des phrases lâchées, des pamphlets, est bien amenée. Jusqu'à organiser des Flash Mobs punitifs ou tout le monde y participe gaiement, puisque tout le monde le fait. Flippant.

Cette situation va forcément amener des troubles, sabotages, révoltes, terrorismes…

Un autre aspect intéressant et le traitement diplomatique et géopolitique (on peut utiliser ce terme dans l'espace ?) des tensions entre Cérès et Vesta. Ce qui permet de ramener un pragmatisme certain, mais cynique.

Concernant le style, j'avais lu que Greg Egan était qualifié d'auteur « froid ». En effet, le traitement des personnages est secondaire. Mais lorsque le récit ne porte pas sur lesdits personnages, mais sur des thématiques fortes ce n'est pas dérangent.

Pour la narration, il y a deux temporalités, qui ne se dégagent pas immédiatement. Au premier abord, ça peut prêter à confusion, mais en prenant le temps de se poser deux minutes, ça passe.

Si vous aviez encore besoin d'être convaincu sur ce sujet sensible qu'est le traitement inhumain réservé aux migrants, lisez-le.

Dans les autres cas, il faut le lire aussi, c'est court (un peu trop?), percutant et efficace et c'est pas cher, 3.99€ en numérique et sans DRM.
Lien : http://lecture42.blog/ceres-..
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Ce livre est la dernière parution en date dans la collection une heure lumière dont j'avais beaucoup aimé L'homme qui mit fin à l'histoire et Un pont sur la brume. Même si ce court roman est d'un bon niveau, je l'ai moins apprécié que les 2 précédemment cités. le thème du livre et la manière de le traiter sont très intéressants mais je suis restée sur ma faim.

Le roman prend comme point de départ 2 astéroïdes colonisés par l'homme. Ces deux astéroïdes vivent en interdépendance, Cérès produisant de la glace dont Vesta est dépourvue, elle qui produit de la roche. Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si un problème de société et politique ne surgissait pas sur Vesta. Un problème important prenant ses sources dans d'obscures raisons et qui équivaut à du racisme: Les Sivadier (du nom d'un fondateur de la civilisation sur l'astéroïde) sont victimes de leurs origines et subissent différentes brimades puis injustices flagrantes. La technologie de l'époque permet de reconnaitre facilement les personnes faisant partie des Sivadier qui par conséquence fuient en grand nombre sur Cérès. Ce sujet est brillamment traité par l'auteur qui transpose un problème actuel dans le domaine de la science-fiction. Cette transposition permet à la fois de prendre du recul et de voir que le sujet est universel. Les personnes victimes de cet apartheid ciblé essayent de se défendre et de s'organiser mais le problème prend des ampleurs inconsidérées. le thème n'est pas un sujet simple et est bien amené par Greg Egan. Cependant, je trouve qu'il y avait matière à faire un roman plus long et c'est dommage que le livre soit si court. J'ai un peu eu l'impression que l'histoire n'était pas finie.

L'univers et l'aspect technologique est intéressant et bien développé. On s'immerge assez facilement dans le roman aidé en cela par l'écriture fluide de l'auteur. le rythme du roman est également bien fait et monte en intensité jusqu'au dénouement final. le roman a beaucoup de points positifs. Par contre, les personnages manquent de profondeur et ne sont pas très intéressants. On sait très peu de choses sur eux ou sur leur histoire, tout juste leur nom pour certains. Cela est assez dommage étant donné le sujet du livre et contribue à mon impression d'histoire pas vraiment finie.

Les thèmes abordés dans cette novella sont intéressants et très bien traités avec un univers bien construit et prenant grâce à des petits détails technologiques bien amenés. Pourtant, des personnages peu étoffés et un récit trop court ont contribué à me donner un sentiment plutôt mitigé et moins enthousiaste que les 2 autres romans de cette collection que j'ai lus.
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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