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Critique de OuvrezLesGuillemets


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Ma découverte du portfolio « Les Indiens d'Amérique du Nord » de Edward S. Curtis aux éditions Taschen m'a donné envie d'en apprendre plus sur ce photographe qui a consacré 30 ans de sa vie, parcouru l'équivalent de 125 fois les Etats-Unis pour rencontrer et photographier 80 tribus amérindiennes.

Avec ma critique du portfolio je publie donc celle de la biographie « L'attrapeur d'ombres : La vie épique d'Edward S. Curtis » de Timothy Egan.
A noter le roman « Au loin, quelques chevaux, deux plumes... » de Jean-Louis Milesi met en scène un Edward S. Curtis avant qu'il ne se lance dans son travail sur les tribus amérindiennes.
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Avec la biographie « L'attrapeur d'ombres », Timothy Egan nous éclaire sur la vie et le travail d'Edward S. Curtis, auteur de l'encyclopédie « Les Indiens d'Amérique du Nord ».

« La Grande Idée » de Curtis et qui l'aura obsédé durant trente années est de « photographier toutes les communautés indiennes intactes d'Amérique du Nord, saisir l'essence de leur vie avant qu'elle ne disparaisse ». Chaque chapitre du livre se concentre sur les étapes importantes de la genèse de l'encyclopédie. On y apprend de nombreuses choses sans que cela ne soit trop didactique, j'ai même trouvé le récit plutôt vivant et passionnant.

Il faut dire que la vie d'Edward S. Curtis est assez romanesque et faite de rencontres qui sortent de l'ordinaire : Princesse Angeline la fille du chef Sealth qui a donné son nom à la ville de Seattle, Geronimo, chef Joseph, le président Theodore Roosevelt, le banquier John Pierpont Morgan ou encore le cinéaste Cecil B. DeMille et le naturaliste John Muir.
Mais Timothy Egan met l'accent aussi sur des rencontres certes moins « prestigieuses » mais tout aussi déterminantes pour Curtis, celles de ses amis qui l'auront soutenu, épaulé et accompagné tout au long de son travail.

Il est tout aussi intéressant de voir l'évolution des sentiments de Curtis sur son projet. Si au départ, on sent que c'est le défi et le côté aventureux qui sont ses principaux moteurs, on le voit progressivement s'attacher de plus en plus à défendre la cause des amérindiens et à critiquer ouvertement l'assimilation forcée qui leur a été imposée.

C'est une véritable course contre la montre à laquelle est confrontée Edward S. Curtis. En ce début de XXème siècle, la population amérindienne a fortement chutée, victime des maladies, des guerres et des famines. La plupart des tribus ont dû quitter leurs terres ancestrales et s'installer dans des réserves. Elles sont en outre soumises à des lois qui leur interdit de pratiquer leurs cultes, de parler leur langue. Les jeunes sont envoyés dans des pensionnats dans lesquels l'objectif était de « Tuer l'indien pour sauver l'homme ».
Le chapitre consacré à Alexander Upshaw, un ancien élève de pensionnats et qui deviendra par la suite l'ami intime de Curtis est touchant. Il dresse le portrait d'un homme perdu entre deux cultures, « parfaitement éduqué et résolument non civilisé » comme le dira Curtis.

Ce projet d'encyclopédie est aussi une épreuve longue et difficile pour Curtis. Toujours à la recherche de financements pour avancer dans ses travaux, il a multiplié les projets annexes pour trouver les fonds nécessaires et a souvent frôlé la faillite. Chaque volume nécessitait en outre de longs mois loin de chez lui et de sa famille. le récit met bien en avant sa volonté, sa détermination à toute épreuve, mais aussi les sacrifices personnels qu'il a faits pour finaliser au bout de 30 ans son oeuvre.

Une biographie intéressante et très complète d'Edward S. Curtis. J'ai beaucoup apprécié de pouvoir feuilleter en parallèle de ma lecture le portfolio des éditions Taschen dans lequel on retrouve l'ensemble des photos de l'encyclopédie.
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