Je me sentais étrangère à ce monde et tout de ce monde m'était étranger: cette terre, ce ciel, ces arbres. C'était comme si je déambulais dans un monde irréel, sans que je lui appartienne, sans qu'il m'appartienne...Faire ce que l'on veut et ne pas faire ce que l'on ne veut pas ! Liberté de n'appartenir à personne, volupté de se détacher de l'univers ! Se sentir une femme indépendante, parmi d'autres êtres indépendants ! Ne subir le pouvoir d'aucun homme et ne se plier ni aux lois du mariage, ni à celles de l'amour ! Vivre en dehors du temps, en dehors des lois, en dehors même de l'existence ! (p. 138)
Les femmes les moins trahies sont les prostituées, et c'est par le mariage, par l'amour que la femme se voit infliger les châtiments les plus lourds.
J'ai aimé la lecture: dans chaque livre, je découvrais quelque chose de neuf. J'ai connu les pharaons, j'ai connu les Persans, les turcs , les Arabes. J'ai lu sur les crimes des rois et des gouvernants, sur les guerres, sur les révolutions des peuples, sur la vie des révolutionnaires. J'ai lu des romans d'amour et des poèmes érotiques. toutefois je préférais lire des textes sur les hommes au pouvoir, plutôt que sur l'amour. (p. 53)
Je n'ai pas senti un seul instant que je n'étais pas une femme honnête. Je savais désormais que mon métier est une invention des hommes, eux, les tyrans de ce monde -ci et de l'au-delà. Je savais que ce sont les hommes qui obligent les femmes à vendre leur corps pour de l'argent, et les femmes qui reviennent le moins cher sont les épouses. (p. 144)
Le crime se nourrit essentiellement de virilité!
J'opposais mon refus d'aller chez n'importe lequel d'entre eux; car mon corps est mon bien à moi, puisque la terre de la patrie est leur bien à eux. (p. 143)
La vérité était que je préférais être une prostituée qu'une femme vertueuse mais dupe. Tous les femmes sont dupes. Les hommes t'infligent la trahison, puis ils te punissent parce que tu es trahie. Les hommes te forcent à descendre aux abîmes, puis ils te punissent parce que tu te trouves au fond des abîmes. Les hommes te contraignent au mariage, puis ils te punissent par des coups, des insultes et la corvée quotidienne.
Laissez-moi parler, et ne m’interrompez pas car je n’ai pas le temps de vous écouter
Je ne veux rien. Je n'espère rien. C'est pour ça que je suis libre. Parce que, tout au long de notre vie, ce sont nos désirs, nos espoirs, nos craintes qui nous asservissent.
- Tout le monde est malheureux dans l'amour!