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Citations sur Poésie (22)

Burnt Norton

Le présent et le passé
sont peut-être présents au futur
et le futur au passé.
Si tout le temps est éternellement présent,
tout temps est irremplaçable.
Ce qui aurait pu être est une simple abstraction, ne
restant comme possibilité éternelle
que dans le monde de la spéculation.
Ce qui aurait pu être et ce qui était
pointent vers une seule fin, toujours présente.
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Lune de Miel


Ils ont vu les Pays-Bas, ils rentrent à Terre Haute ;
Mais une nuit d’été, les voici à Ravenne,
A l’aise entre deux draps, chez deux centaines de punaises ;
La sueur estivale, et une forte odeur de chienne.
Ils restent sur le dos, écartant les genoux
De quatre jambes molles tout gonflées de morsures.
On relève le drap pour mieux égratigner.
Moins d’une lieue d’ici est Saint Apollinaire
En Classe, basilique connue des amateurs
De chapitaux d’acanthe que tournoie le vent.

Ils vont prendre le train de huit heures
Prolonger leurs misères de Padoue à Milan
Ou se trouvent la Cène, et un restaurant pas cher.
Lui pense aux pourboires, et redige son bilan.
Ils auront vu la Suisse et traversé la France.
Et Saint Apollinaire, raide et ascétique,
Vieille usine désaffectée de Dieu, tient encore
Dans ses pierres écroulantes la forme précise de Byzance.
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This is the way the world ends
This is the way the world ends
This is the way the world ends
Not with a bang, but a whimper.
— The Hollow Men (last verses)
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Dans le Restaurant


Le garcon délabré qui n'a rien à faire
Que de se gratter les doigts et se pencher sur mon épaule :
« Dans mon pays il fera temps pluvieux,
Du vent, du grand soleil, et de la pluie ;
C'est ce qu'on appelle le jour de lessive des gueux. »
(Bavard, baveux, à la croupe arrondie,
Je te prie, au moins, ne bave pas dans la soupe).
« Les saules trempés, et des bourgeons sur les ronces ―
C'est là, dans une averse, qu'on s'abrite.
J'avais sept ans, elle était plus petite.
Elle etait toute mouillée, je lui ai donné des primavères. »
Les tâches de son gilet montent au chiffre de trente-huit.
« Je la chatouillais, pour la faire rire.
J'éprouvais un instant de puissance et de délire.

Mais alors, vieux lubrique, à cet âge...
« Monsieur, le fait est dur.
Il est venu, nous peloter, un gros chien ;
Moi j'avais peur, je l'ai quittee a mi-chemin.
C'est dommage. »

Mais alors, tu as ton vautour !
Va t'en te décrotter les rides du visage;
Tiens, ma fourchette, décrasse-toi le crâne.
De quel droit payes-tu des expériences comme moi ?
Tiens, voilà dix sous, pour la salle-de-bains.

Phlébas, le Phénicien, pendant quinze jours noyé,
Oubliait les cris des mouettes et la houle de Cornouaille,
Et les profits et les pertes, et la cargaison d'etain :
Un courant de sous-mer l'emporta tres loin,
Le repassant aux étapes de sa vie antérieure.
Figurez-vous donc, c'etait un sort penible ;
Cependant, ce fut jadis un bel homme, de haute taille.
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Faire pousser des arbres de Noël

Il y a différentes attitudes envers Noël,

Certains dont nous pouvons ignorer:

Le social, le somnolent, le manifestement commercial,

La alborotada (bars ouverts jusqu'à minuit)

Et l'enfant - qui n'est pas l'enfant

Pour qui la bougie est une étoile et l'ange d'or

Déployant ses ailes au sommet de l'arbre de Noël

Ce n'est pas seulement une décoration, mais un ange

Le nid s'émerveille devant le sapin de Noël:

Laisse-moi continuer dans l'esprit d'émerveillement

Lors de la fête comme événement non accepté comme prétexte;

De telle manière que le ravissement lumineux, la surprise

Du premier arbre de Noël rappelé,

De telle manière que surprend, se délecte de nouvelles possessions

(Chacun avec son odeur particulière et excitante),

En attendant l'oie ou la dinde

et la peur attendue dans son apparence,

De telle manière que la révérence et la joie

Ils ne sont pas oubliés dans les expériences ultérieures,

Dans une habitude terne, fatigue, ennui,

La conscience de la mort, la conscience de l'échec,

Ou à la merci du converti

Qui peut être corrompu par la vanité

Désagréable envers Dieu et irrespectueux envers les enfants

(Et ici je me souviens aussi avec gratitude

Sainte Lucie, sa petite chanson et sa couronne de feu):

De telle manière qu'avant la fin, le quatre-vingtième Noël

(Par quatre-vingts je veux dire quel que soit le dernier)

Les souvenirs accumulés du frisson annuel

Soyez concentré sur une grande joie

Ce qui sera aussi une grande peur, comme à l'occasion

Dans lequel la peur est venue à chaque âme:

Parce que le début nous rappellera la fin

Et la première venue la seconde venue.
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Dans le Restaurant


Le garcon délabré qui n'a rien à faire
Que de se gratter les doigts et se pencher sur mon épaule :
« Dans mon pays il fera temps pluvieux,
Du vent, du grand soleil, et de la pluie ;
C'est ce qu'on appelle le jour de lessive des gueux. »
(Bavard, baveux, à la croupe arrondie,
Je te prie, au moins, ne bave pas dans la soupe).
« Les saules trempés, et des bourgeons sur les ronces ―
C'est là, dans une averse, qu'on s'abrite.
J'avais sept ans, elle était plus petite.
Elle etait toute mouillée, je lui ai donné des primavères. »
Les tâches de son gilet montent au chiffre de trente-huit.
« Je la chatouillais, pour la faire rire.
J'éprouvais un instant de puissance et de délire.

Mais alors, vieux lubrique, à cet âge...
« Monsieur, le fait est dur.
Il est venu, nous peloter, un gros chien ;
Moi j'avais peur, je l'ai quittee a mi-chemin.
C'est dommage. »

Mais alors, tu as ton vautour !
Va t'en te décrotter les rides du visage;
Tiens, ma fourchette, décrasse-toi le crâne.
De quel droit payes-tu des expériences comme moi ?
Tiens, voilà dix sous, pour la salle-de-bains.

Phlébas, le Phénicien, pendant quinze jours noyé,
Oubliait les cris des mouettes et la houle de Cornouaille,
Et les profits et les pertes, et la cargaison d'etain :
Un courant de sous-mer l'emporta tres loin,
Le repassant aux étapes de sa vie antérieure.
Figurez-vous donc, c'etait un sort penible ;
Cependant, ce fut jadis un bel homme, de haute taille.





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Mélange adultère de tout


En Amérique, professeur ;
En Angleterre, journaliste ;
C’est à grands pas et en sueur
Que vous suivrez à peine ma piste.
En Yorkshire, conférencier ;
A Londres, un peu banquier,
Vous me paierez bien la tête.
C’est à Paris que je me coiffe
Casque noir de jemenfoutiste.
En Allemagne, philosophe
Surexcité par Emporheben
Au grand air de Bergsteigleben ;
J’erre toujours de-ci de-là
A divers coups de tra la la
De Damas jusqu’à Omaha.
Je célébrai mon jour de fête
Dans une oasis d’Afrique
Vêtu d’une peau de girafe.

On montrera mon cénotaphe
Aux côtes brûlantes de Mozambique.
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Si tu venais par là,
Prenant n'importe quel chemin, partant de n'importe où,
A n'importe quelle heure ou à n'importe quelle saison,
Ce serait toujours pareil : il faudrait remettre à plus tard
Sens et idée. Vous n'êtes pas ici pour vérifier,
vous instruire, ou informer la curiosité
ou porter un rapport. Vous êtes ici pour vous agenouiller
Là où la prière a été valable. Et la prière est plus
qu'un ordre de mots, l'occupation consciente
de l'esprit qui prie, ou le son de la voix qui prie.
Et ce pour quoi les morts n'avaient pas de parole, quand ils vivaient,
Ils peuvent vous le dire, étant morts : la communication
Des morts est en langue de feu au-delà de la langue des vivants.
Ici, l'intersection du moment intemporel
est l'Angleterre et nulle part. Jamais et toujours.
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Quatre quatuors 4 : Little Gidding
I

Le printemps du milieu de l'hiver est sa propre saison
Sempiternelle bien que détrempée vers le coucher du soleil,
Suspendue dans le temps, entre pôle et tropique.
Quand la courte journée est la plus brillante, avec le givre et le feu,
Le bref soleil enflamme la glace, sur l'étang et les fossés,
Dans le froid sans vent qui est la chaleur du cœur,
Reflétant dans un miroir aqueux
Un éclat qui est aveugle en début d'après-midi.
Et une lueur plus intense que la flamme d'une branche ou d'un brasier,
Remue l'esprit muet : pas de vent, mais un feu pentecôtiste
Dans la période sombre de l'année. Entre fondre et geler
La sève de l'âme frémit. Il n'y a pas d'odeur de terre
ou d'odeur de chose vivante. C'est le temps du printemps
Mais pas dans l'alliance du temps. Maintenant la haie
Est blanchie pendant une heure avec une fleur transitoire
De neige, une fleur plus soudaine
Que celle de l'été, ni bourgeonnement ni fanaison,
Pas dans le schéma de la génération.
Où est l'été, l'inimaginable
été Zéro ?
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Les hommes creux


Mistah Kurtz-he dead
Un penny pour le Old Guy


I

Nous sommes les hommes creux
Nous sommes les hommes empaillés
Appuyés ensemble
Casque rempli de paille. Hélas!
Nos voix sèches, quand
Nous chuchotons ensemble
Sont silencieuses et vides de sens
Comme le vent dans l'herbe sèche
Ou les pattes de rats sur le verre brisé
Dans notre cave sèche

Forme sans forme, ombre sans couleur,
Force paralysée, geste sans mouvement ;

Ceux qui ont traversé
Avec les yeux directs, l'autre royaume de la mort
Souvenez-vous de nous - si pas du tout - pas comme
des âmes violentes perdues, mais seulement
Comme les hommes creux
Les hommes empaillés.


II

Yeux que je n'ose rencontrer dans les rêves
Dans le royaume des rêves de la mort
Ceux-ci n'apparaissent pas :
Là, les yeux sont
Lumière du soleil sur une colonne brisée
Là, est un arbre qui se balance
Et les voix sont
Dans le chant du vent
Plus lointaines et plus solennelles
Qu'une étoile déclinante.

Laisse-moi ne pas être plus près
Dans le royaume des rêves de la mort
Laisse-moi aussi porter
De tels déguisements délibérés
Manteau de rat, peau de corbeau, bâtons croisés
Dans un champ
Se comporter comme le vent se comporte Pas cette rencontre finale Dans le royaume crépusculaire
Pas plus près-





III

C'est la terre morte
C'est la terre des cactus
Ici les images de pierre
Se dressent, ici elles reçoivent
La supplication de la main d'un mort
Sous le scintillement d'une étoile déclinante.

Est-ce ainsi
Dans l'autre royaume de la mort
Se réveiller seul
A l'heure où l'on
tremble de tendresse
Des lèvres qui s'embrasseraient
Forment des prières à la pierre brisée.


IV

Les yeux ne sont pas là Dans cette vallée creuse Cette mâchoire brisée de nos royaumes perdus Dans ce dernier des lieux de rencontre Nous tâtonnons ensemble
Il n'y a pas d'yeux ici
Dans cette vallée d'étoiles mourantes





Et évitez la parole
Rassemblés sur cette plage de la rivière tumide

Aveugles, à moins que
Les yeux ne réapparaissent
Comme l'étoile perpétuelle
Rose multifoliée
Du royaume crépusculaire de la mort
Seul espoir
Des hommes vides.


V

Ici on fait le tour du figuier de barbarie
Figue de barbarie figuier
de barbarie Ici on fait le tour du figuier de barbarie
A cinq heures du matin.

Entre l'idée
et la réalité
Entre le mouvement
Et l'acte
Tombe l'Ombre
Pour Toi est le Royaume

Entre la conception
Et la création
Entre l'émotion
Et la réponse
Tombe l'Ombre
La vie est très longue

Entre le désir
Et le spasme
Entre la puissance
Et l'existence
Entre l'essence
Et la descente
Tombe l'ombre
Car à toi est le royaume

A toi est
la vie est
à toi

C'est ainsi que finit le monde
C'est ainsi que finit le monde
C'est ainsi que le monde se termine
Pas avec un bang mais un gémissement.
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