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Critique de Crossroads


Les Assassins.
Simple. Direct. Percutant.
Oubliez la petite maison dans la prairie, bienvenue au Commémorateur dans la city.

D'entrée de jeu, un meurtre fondateur relaté sur quelques dizaines de pages d'une intensité peu commune.
Puis surviennent de nombreux autres crimes semblant n'avoir aucun modus operandi en commun.
L'inspecteur Irving va pouvoir sortir les rames, modèle XXL.
John Costello, toujours traumatisé par l'assassinat de sa petite amie, pourrait bien être la clé de cette monstrueuse affaire à tiroirs.
Karen Langley, responsable des faits divers au New York City Hearld, se verrait bien décrocher la timbale en publiant certaines infos croustillantes au risque d'affoler la populace tout en emmerdant un Irving pourtant loin d'être insensible à ses charmes.
Le Commémorateur est là, tapi dans l'ombre. Nul ne sait qui il est ni quand il frappera à nouveau. Une seule certitude, le monstre est réveillé et il a faim.

Ellory voulait écrire sur les tueurs en série, c'est désormais chose faite.
Le bonhomme a travaillé le sujet, ça se sent.
Sans faire démonstration de ses fructueuses recherches, il parsème son récit des plus beaux spécimens en la matière que la terre ait jamais porté.
Bundy, pas vraiment un goût de paradis, Gacy, Shawcross, Tchikatilo, Le Fils de Sam, Le Tueur du Zodiaque...liste non exhaustive d'êtres cauchemardesques aux nombreuses pulsions létales récurrentes qui leur vaudront l'insigne honneur de figurer au Guinness Book, chapitre grand malade récidiviste.

L'enquête fascine, hypnotise un lecteur devenu lapin pris dans les phares d'une bagnole.
Ellory s'attaque à la psychologie légèrement déviante d'un tel désaxé en s'appuyant sur les connaissances d'un Costello passé maître en la matière tout en laissant planer de sérieux doutes quant à sa possible et entière responsabilité dans cet enfer qu'est devenu La Grosse Pomme. Brillant.

Comme à son habitude, Ellory prend son temps.
L'écriture est précise, argumentée.
L'auteur dépressurise par palier, rajoutant un peu plus d'anxiété à chaque chapitre. Le contexte devient rapidement suffocant. Préparez les bouteilles à oxygène, l'asphyxie guette.

Les Assassins se dévore littéralement. C'est bien connu, l'horreur fascine.
Deux bémols cependant.
Le premier, bénin, concernant la personnalité insupportable d'une Karen Langley faisant figure de mégère acariâtre rapidement imbuvable.
Avis subjectif mais quand même, y a des cours de maintien chez Nadine de qui se perdent.
Le second, beaucoup plus déstabilisant, inhérent à la résolution de ce cauchemar que j'ai trouvé d'une facilité déconcertante au regard de la complexité maîtrisée d'un tel sujet dont Ellory a fait montre au fil des pages.
Déçu je fus.

Les Assassins est un grand bouquin auquel il aura manqué un final mémorable pour devenir incontournable.
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