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Critique de Yanoune


Le Dahlia Noir ou le bouquin....♫♫ je me voyais déjà en haut de l'affiche, en plus gros que n'importe qui mon nom s'étalait, je me voyais déjà adulé et riche.. mais j'ai fini coupée en deux dans un terrain vague en plein dans L.A... ♫♫
Ou alors ♫ ♫ Noir c'est noir... il n'y a plus d'espoir...♫♫ c'est le cas de le dire...

L.A... L.A la cité de l'espoir.. la Cité du désespoir et de ces anges déchus, torturés mutilés...
- Tain c'est glauque !
- Ouais... le pire c'est que c'est vrai... pas du meurtre de fiction... du réel... je suis pas cliente de ce genre de trucs, mais je suis cliente d'Ellroy...
- T'aime pas le glauque mais t'aime Ellroy... t'es complètement siphonnée ma pauvre.
- Peut-être... mouais c'est bien possible, mais tu vois Ellroy...

Avec Ellroy certes tu t'en prends plein la face.. et pour tout.. mais surtout t'es là, avec eux, en même temps... et t'es là pour tout..

Pour L.A... la ville premier personnage du livre... l'ambiance de la ville...
Pour l'époque... reconstitution totale... dans le pire bien sûr. Ellroy le choubidou il s'en fout ! Ça l'intéresse pas le choubidou, pas un kopeck, pas un iota.
Racisme systémique pour tout ce qui n'est pas blanc... encore que, non... racisme pour tout ce qui n'est pas américain... ou chrétien (ça marche aussi...)... ou hétéro... (pour ça aussi ça marche)
violence de tous les instants...
- Donc tu t'es tapée un bouquin, où y sont tous cons ?
- Oui...
- T'es fada !

Bah de temps en temps j'aime bien me faire un coup de glauque, pour voir d'où on est partis et où on est arrivé... Alors certes c'est un roman, mais Ellroy est assez pointu niveau doc, et puis il était môme dans les années cinquante. Et puis il a eu une maman assassinée aussi... (dans le même genre que le Dahlia d'ailleurs...)

Et puis y a pas longtemps j'ai revu L.A Confidential... et je me suis dit je vais me faire/refaire le quatuor de Los Angeles dans l'ordre... (et là je suis un peu à la bourre niveau chroniques vu que j'en suis rendu au tome trois L.A Confidential justement).
Donc si vous voulez Ellroy ne m'était pas inconnu ( j'avais déjà lu d'autres choses, à différents moment de mon existence), et je connaissais donc son style.
Parce que faut le dire, son style, c'est hard-core. C'est pas du best seller pour mou du bulbe, pas de la lecture facile (tant par le contenu que par le style)
Ellroy c'est âpre, rugueux...

Niveau time line on sort juste de la deuxième guerre mondiale...
C'est tout plein d'argot de l'époque... tout plein de haine de l'époque (quoi que on a toujours les mêmes... quand je dis on, c'est pour nous ces cons d'humains.. aucune foi en l'humanité, vu la connerie congénitale qu'on se traîne encore depuis le temps...)
Et c'est assez paradoxal, parce que donc c'est pas si simple à lire, c'est d'une violence exacerbée (limite la gerbe pour plein de trucs), et pourtant et bien j'ai pas réussi à le lâcher, fallait aller jusqu'au bout.. sorte de chemin tortueux, presque chemin de croix parfois...

Oui parce qu'Ellroy se perd parfois dans le bordel interne que ses personnages peuvent ressentir, leur questionnement face à ce meurtre (c'est des flics), face à eux-même, face à leurs désirs, face à leur environnement, leurs situations...
Ellroy c'est très humain, tout en étant suintant d'inhumanité ( ça pègue, ça colle comme de la sueur rance)... le pire et le meilleurs ( y en a pas des masses non plus) se côtoie... avec Ellroy je trouve que le dicton « L'homme est un loup pour l'homme » prend tout son sens...

On reproche souvent à Ellroy ses enquêtes, ses dénouements un peu téléphonés... voire sans intérêt, voire pas croyable...
Et certes, c'est pas faux....
Mais le sujet d'Ellroy n'est pas là. le polar n'est qu'un médiateur, un genre pour faire revivre cette période, et montrer la mentalité..
Je vois ça comme une sorte de prise de conscience, un état des lieux.. qui n'est certes pas vraiment reluisant, du tout même... le polar n'est à mon sens qu'un prétexte... c'est pas le plus important quand on lit Ellroy, enfin pour ce premier tome du quatuor, je l'ai ressenti comme ça.

Au final on s'en fout un peu de savoir qui a tué cette pauvre fille qui rêvait de paillette et de cinéma... c'est pas important... c'est tout le reste qui est important...
D'une importance majeure, pour comprendre un peu... se faire une idée, loin de l'idéalisation, du glam, des paillettes, des jolies pin-up et des barbecues le dimanche après la messe.
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