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Critique de Chestakova


Deux récits parallèles pour deux destins dissemblables qu'à première vue tout oppose.
Le roman s'ouvre sur la mise en scène du soldat. le corps est décrit avec précision, odeurs, saleté, souffrance, chaque détail en écho à la guerre, physique, concrète, cruelle, violente. Pas de nom, pas de prénom, pas de passé, ni date, ni lieu, la guerre comme une malédiction de l'humanité, comme un récit métaphorique d'une apocalypse éternelle. Qui écrase tout, hommes, femmes et bêtes. La guerre comme un décor lointain pour plus de présence encore car si l'homme, le lecteur l'apprend vite, a déserté les combats., la violence l'habite encore, elle est aussi capable de s'effacer.
L'autre figure est celle d'un mathématicien est-allemand, l'esprit plutôt que le corps, un savant, poète, sensible, amoureux, citoyen engagé au service d'un idéal d'humanité. Lui est bien campé dans son époque, dans son histoire, victime d'une guerre bien réelle, qui l'envoie au camp de Gurs puis à Buchenwald, une guerre qui a changé de caractère mais reste bien présente 20 ans après sa mort , avec l'effondrement des tours jumelles à New York, alors qu'à Berlin, au fil de l'eau, ses proches commémorent sa mémoire. Lui aussi a déserté en choisissant la mort pour fuir la réalité d'une double trahison, celle de la femme qu'il aime et celle de l'idéal communiste auquel il a si longtemps cru.
J'ai aimé ce récit mosaïque, qui évoque avec force, dans une langue superbe ,que l'humanité est un tout , fait d'une infinité de différences et de fractures, qui en dessinent une forme d'unité à l'envers, un peu comme les nombres portent leur propre logique, à l'infini.
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