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Critique de caro64


caro64
02 décembre 2012
Regarder passer les ferries depuis le port de Tanger et se projeter de l'autre côté du détroit de Gibraltar nourrit les rêves du jeune Lakhdar. La liberté, il la puise aussi dans la lecture de romans de série noire, jusqu'au jour où son père le surprend à serrer d'un peu trop près sa cousine Meryem et le jette dehors. Commence alors une vie d'errance où il fait l'apprentissage de la rue, des nuits dans les chantiers ou dans les recoins des médinas et des mosquées. Il va même devenir libraire pour le compte d'un groupe obscur pour la diffusion de la pensée coranique. Toujours flanqué de son copain d'enfance Bassam, il tombe amoureux de Judit, une étudiante espagnole amoureuse de la langue arabe, venue passer quelques jours de vacances au Maroc. Jusqu'à vouloir la rejoindre à Barcelone. Mais sans visa, comment faire ? le Destin, ou le Diable comme il le dit lui-même, va l'y aider après bien des détours.

Cet itinéraire sentimental se déroule sur fond, d'une part, des révolutions arabes et du sanglant attentat de Marrakech derrière lequel pourrait être le Groupe coranique ainsi que Bassam. Et, d'autre part, de la grave crise financière et morale que vit actuellement l'Espagne ébranlée par les manifestations des Indignés. Tout cela sans jamais s'y arrêter. L'actualité ne va pas plus loin que le clin d'oeil pour planter le décor des déboires des personnages en proie avec une vie de plus en plus difficile.

C'est donc plus un roman d'aventures aux allures de roman noir, ou l'inverse, qu'un roman politique. Avec son humour, sa gouaille, sa rage de rester libre et de connaître le monde, Lakhdar est un personnage très attachant. le récit est très bien rythmé, avec un style limpide et prenant à la manière des conteurs arabes. Rue des voleurs fonctionne surtout comme une jolie et légère réflexion sur la quête de soi dans un monde agité, l'exil, l'errance et l'amour de la littérature.




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