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Citations sur Les 100 mots de la guerre (11)

Fréquente chez les voisins des belligérants, la neutralité en temps de guerre n'est jamais absolue ; selon les circonstances et les capacités à agir elle sera ou ne sera pas bienveillante à l'égard de l'un d'eux ; entre 1939 et 1941, les États-Unis sont officiellement neutres, mais leur aide matérielle et financière se porte massivement vers une Grande-Bretagne en guerre contre l'Allemagne nazie. La Confédération helvétique et le royaume de Suède depuis 1815 comptent parmi les rarissimes états constitutionnellement neutres (y compris entre 1939 –1945), la première ne siégeant même pas de plein droit à l'ONU ; leurs combattants respectifs avaient pourtant démontré, durant plusieurs siècles, du Moyen Âge aux temps modernes, une redoutable vigueur au combat. La neutralité n'est pas toujours respectée, ainsi de la Belgique envahie et traversée en 1940 par la Wehrmacht, pour le plus grand malheur de la France dont la ligne Maginot s'arrêtait précisément à la frontière belge.
Formellement, puisque qu'on ne se déclare plus de guerre, la neutralité devient caduque, mais éthiquement, la question se pose toujours en cas de comportement hautement belliqueux ou criminels, notamment sur les populations civiles. Que signifie la neutralité devant un génocide ?…

(p. 84)
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Après la terre ferme, la mer et les airs (depuis 1914), le cyberespace est devenu le quatrième théâtre d'opérations militaires. S'il s'agit bien d'une nouvelle dimension spatiale et technique, elle ne bouleverse pas nécessairement la pensée de la guerre, sa philosophie, ses justifications ni ses objectifs. Pour l'heure, elle n'est pas directement létale et les « virus » informatiques s'apparentent à des armes ne s'attaquant qu'aux machines. Or, avec la surtechnicisation (mécanisation, robotisation et informatisation) du monde moderne, santé, approvisionnement et défense dépendent précisément de machines, et notamment d'ordinateurs. Autrement dit, en « infectant » efficacement des systèmes informatiques critiques, des cyberattaques de grande ampleur pourraient causer des dommages humains terribles au sein des terrains faiblement défendus. Se doter d'un cyber-dispositif offensif et défensif exige un haut niveau de technicité et d'ingénierie, et à l'orée de la décennie 2020 les grandes puissances du cyber étaient pour la plupart celles qui savaient déjà produire de coûteux armements conventionnels et nucléaires.

(pp. 46-47)
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Dans un poème intitulé « Barbara », recueilli dans « Paroles » (1946), Jacques Prévert écrivit devant les ruines de Brest : « Quelle connerie la guerre ! » Depuis, l'affirmation incarne un slogan pacifiste. De fait, tuer les individus qu'on n'aurait jamais croisés ou être tué ou blessé par eux, perdre des proches de mort violente, s'appauvrir et voir abîmé ou détruit ce qu'on a apprécié ou bâti soi-même, tout cela en dégradant l'environnement et en consentant des débauches de temps et d'énergie… dans l'absolu, c'est en effet très con. Mais l'absolu existe-t-il ? N'est-il pas plus absurde encore de renoncer à se défendre contre une volonté accaparatrice ou destructrice décidée à s'imposer par la violence ? En Europe, le point Godwin – en même temps qu'illustration parfaite du devoir de combattre – reste la période 1936–1939 devant le III e Reich. Lui faire préventivement la guerre eut-il été alors une « connerie » ? A posteriori, non, bien sûr. Mais l'Histoire ne repasse pas les (mêmes) plats et, in situ, face à une situation nouvelle, qui peut affirmer avec certitude que faire la guerre, cette fois, ne sera pas une « connerie » ?…

(pp. 41-42)
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Avec la prédominance des guerres asymétriques depuis au moins celle d'Algérie et du Vietnam, les victoires militaires nettes sont devenues plus rares : Israël sur les Arabes coalisés (1967), les États-Unis sur la Grenade (1983), le FPR sur l'armée rwandaise hutu (1994), l'Arménie sur l'Azerbaïdjan (1994), ou encore – même au bout des deux décennies – le Maroc sur le front Polisario (années 1970–1990). Mais au fond, la véritable victoire ne consacrerait-elle pas le triomphe de chacun des camps antagonistes, aucun des deux ne recherchant plus une nouvelle guerre ?…


(p. 127)
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La guerre a presque toujours une odeur. Elle sent le brûlé lorsque le feu dévore habitations de bois ou matériel militaire, et la terre mouillée quand on bivouaque ou crapahute sous la pluie. On y sent aussi les effluves des vivants, humains et animaux : la sueur des proches camarades de chambrée, de marche, de tranchées ou de combats, les excréments et l'urine des mêmes camarades (peur et promiscuité) et ceux des animaux emportés en campagne. Avec le développement des armes à feu (quinzième siècle en Occident), la poudre a rempli les champs de bataille d'odeur acre et entêtante, secondée au vingtième siècle des effluves d'essence des camions et des chars, des explosifs des obus, des gaz de combat (ypérite, dit aussi « gaz moutarde ») ou encore le napalm. Quant à la mécanisation, elle a substitué les odeurs d'huiles de moteur et de caoutchouc à celles d'animaux.


(p. 89)
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une chose est sûre : la possibilité de la guerre est partout et toujours présente, quasiment aucun collectif de nature sociale, ethnique, nationale, religieuse ou linguistique ne pouvant démontrer avec certitude y avoir échappé au cours de son histoire, qui comme acteur, qui comme victime.
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la guerre fait souvent appel aux instincts les plus bas et aux sentiments les moins nobles.
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où et quand commence la dimension instrumentale d’une guerre ? Existe-t-il des conflits aux motivations « pures » et intrinsèques, tout à fait dénués d’arrière-pensées ?
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Tous les stratèges s’accordent à dire que mieux vaut un handicap numérique, topographique ou matériel qu’une faible motivation des troupes.
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PROPAGANDE
Tout régime, toute communauté qui entrent en conflit jouent, voire abusent, des ressorts populaires les plus porteurs, mythiques, mystiques, religieux ou mémoriels ; il faut se hisser à la hauteur des anciens ou les venger, défendre leur mémoire ou la mère-patrie, se protéger de la barbarie de l’ennemi, etc.
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