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Frédéric Encel (Autre)
EAN : 9782715403710
127 pages
Presses Universitaires de France (09/09/2020)
3.75/5   2 notes
Résumé :
En 1795, Kant ouvrait la voie « vers la paix perpétuelle ». Pourtant, malgré les projets de « concert européen », malgré la SDN et même l'ONU, à plus forte raison malgré l'idée d'une « sortie de l'histoire », la guerre reste une réalité du monde d'aujourd'hui. Et quand elle ne l'est pas au sens strict, elle se manifeste dans le discours : la lutte contre le Covid-19 n'a-t-elle pas récemment été qualifiée de « guerre », mot censément fédérateur d'une union sacrée ?>Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Livré emprunté à mon fils qui va rejoindre bientôt l'armée et qui s'y prépare à sa manière. Un que sais-je très instructif dont j'ai beaucoup apprécié l'esprit de synthèse.
Je souhaite reprendre tout d'abord l'émouvante dédicace, comme pour rendre à mon tour hommage à celui qui fut certainement un héros de guerre : « À la mémoire de mon père, Bernard Baerlé un mensch. ».
Comme indiqué sur la quatrième de couverture, c'est « afin de mieux promouvoir la paix, [que l'auteur] propose de regarder la guerre bien en face ». Privilégiant, par choix assumé, des cas de figure tirés de l'Histoire de France, et citant des auteurs classiques en la matière, dans un style très agréable, Frédéric Encel réussit à captiver son lecteur tout au long des traditionnelles 128 pages des livres de la collection fondée par Paul Angoulvent. Diversité des 100 mots « choisis » parfois avec malice, mais toujours avec habilité. Belle épigraphe (une des trois) de Raymond Aron qui donne à réfléchir : « L'homme est un être raisonnable. Les hommes, c'est moins sûr. » et surtout conclusion empreinte d'un esprit profondément pacifiste.

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Que sais-je à propos de la guerre ? Pas grand chose. Je ne l'ai jamais connue et encore moins faite. Je n'ai même pas fait mon service militaire. Alors pour ma culture générale j'ai décidé de lire ce livre, au moins en partie.

Finalement j'ai lu quasiment toutes les entrées. Il faut dire que celles-ci constituent de très courts chapitres, qu'on peut lire à sa convenance. Comme tous les bouquins de ce type, l'ouvrage ne fait que 128 pages mais attention c'est un Que sais-je et c'est assez dense. Si vous n'avez jamais vu Frédéric Encel à la télé ou à la radio, il faut préciser qu'il est expert en géopolitique mais aussi très cultivé, bavard et passionnant. Ca a dû être difficile pour lui de se limiter à un format aussi contraint que celui-ci. Car son texte est foisonnant : les phrases sont longues et alambiquées, avec digressions, anecdotes, exemples, lieux et dates de batailles illustres (enfin si vous avez une solide culture historique). Ce style très littéraire m'a surpris. Je me suis même demandé si l'auteur n'était pas plus artiste que stratège, ou si il ne romanticisait pas un peu le phénomène. Que nenni : il déplore et combat cette réalité tout en étant lucide sur son aspect universel et parfois nécessaire. On peut aussi avec lui avoir l'espoir que les combats fassent de moins en moins de morts et causent de moins en moins de souffrance. Cette part d'ange en nous s'oppose à l'idée que la guerre et le tragique reviendraient sans cesse sous la même forme. Au contraire elle évolue et cela la rend passionnante, à condition d'étudier cela au sens large.

Pas toujours facile de s'y retrouver parmi tous ces mots de la guerre dans ce livre parfois confus. de savoir exactement ce que pense Frédéric Encel de son sujet, il manque de pédagogie et ses mots à lui sont souvent compliqués. Mais si on s'en donne la peine, ce petit dictionnaire peut constituer une relativement bonne entrée en matière.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Fréquente chez les voisins des belligérants, la neutralité en temps de guerre n'est jamais absolue ; selon les circonstances et les capacités à agir elle sera ou ne sera pas bienveillante à l'égard de l'un d'eux ; entre 1939 et 1941, les États-Unis sont officiellement neutres, mais leur aide matérielle et financière se porte massivement vers une Grande-Bretagne en guerre contre l'Allemagne nazie. La Confédération helvétique et le royaume de Suède depuis 1815 comptent parmi les rarissimes états constitutionnellement neutres (y compris entre 1939 –1945), la première ne siégeant même pas de plein droit à l'ONU ; leurs combattants respectifs avaient pourtant démontré, durant plusieurs siècles, du Moyen Âge aux temps modernes, une redoutable vigueur au combat. La neutralité n'est pas toujours respectée, ainsi de la Belgique envahie et traversée en 1940 par la Wehrmacht, pour le plus grand malheur de la France dont la ligne Maginot s'arrêtait précisément à la frontière belge.
Formellement, puisque qu'on ne se déclare plus de guerre, la neutralité devient caduque, mais éthiquement, la question se pose toujours en cas de comportement hautement belliqueux ou criminels, notamment sur les populations civiles. Que signifie la neutralité devant un génocide ?…

(p. 84)
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Dans un poème intitulé « Barbara », recueilli dans « Paroles » (1946), Jacques Prévert écrivit devant les ruines de Brest : « Quelle connerie la guerre ! » Depuis, l'affirmation incarne un slogan pacifiste. De fait, tuer les individus qu'on n'aurait jamais croisés ou être tué ou blessé par eux, perdre des proches de mort violente, s'appauvrir et voir abîmé ou détruit ce qu'on a apprécié ou bâti soi-même, tout cela en dégradant l'environnement et en consentant des débauches de temps et d'énergie… dans l'absolu, c'est en effet très con. Mais l'absolu existe-t-il ? N'est-il pas plus absurde encore de renoncer à se défendre contre une volonté accaparatrice ou destructrice décidée à s'imposer par la violence ? En Europe, le point Godwin – en même temps qu'illustration parfaite du devoir de combattre – reste la période 1936–1939 devant le III e Reich. Lui faire préventivement la guerre eut-il été alors une « connerie » ? A posteriori, non, bien sûr. Mais l'Histoire ne repasse pas les (mêmes) plats et, in situ, face à une situation nouvelle, qui peut affirmer avec certitude que faire la guerre, cette fois, ne sera pas une « connerie » ?…

(pp. 41-42)
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Après la terre ferme, la mer et les airs (depuis 1914), le cyberespace est devenu le quatrième théâtre d'opérations militaires. S'il s'agit bien d'une nouvelle dimension spatiale et technique, elle ne bouleverse pas nécessairement la pensée de la guerre, sa philosophie, ses justifications ni ses objectifs. Pour l'heure, elle n'est pas directement létale et les « virus » informatiques s'apparentent à des armes ne s'attaquant qu'aux machines. Or, avec la surtechnicisation (mécanisation, robotisation et informatisation) du monde moderne, santé, approvisionnement et défense dépendent précisément de machines, et notamment d'ordinateurs. Autrement dit, en « infectant » efficacement des systèmes informatiques critiques, des cyberattaques de grande ampleur pourraient causer des dommages humains terribles au sein des terrains faiblement défendus. Se doter d'un cyber-dispositif offensif et défensif exige un haut niveau de technicité et d'ingénierie, et à l'orée de la décennie 2020 les grandes puissances du cyber étaient pour la plupart celles qui savaient déjà produire de coûteux armements conventionnels et nucléaires.

(pp. 46-47)
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La guerre a presque toujours une odeur. Elle sent le brûlé lorsque le feu dévore habitations de bois ou matériel militaire, et la terre mouillée quand on bivouaque ou crapahute sous la pluie. On y sent aussi les effluves des vivants, humains et animaux : la sueur des proches camarades de chambrée, de marche, de tranchées ou de combats, les excréments et l'urine des mêmes camarades (peur et promiscuité) et ceux des animaux emportés en campagne. Avec le développement des armes à feu (quinzième siècle en Occident), la poudre a rempli les champs de bataille d'odeur acre et entêtante, secondée au vingtième siècle des effluves d'essence des camions et des chars, des explosifs des obus, des gaz de combat (ypérite, dit aussi « gaz moutarde ») ou encore le napalm. Quant à la mécanisation, elle a substitué les odeurs d'huiles de moteur et de caoutchouc à celles d'animaux.


(p. 89)
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Avec la prédominance des guerres asymétriques depuis au moins celle d'Algérie et du Vietnam, les victoires militaires nettes sont devenues plus rares : Israël sur les Arabes coalisés (1967), les États-Unis sur la Grenade (1983), le FPR sur l'armée rwandaise hutu (1994), l'Arménie sur l'Azerbaïdjan (1994), ou encore – même au bout des deux décennies – le Maroc sur le front Polisario (années 1970–1990). Mais au fond, la véritable victoire ne consacrerait-elle pas le triomphe de chacun des camps antagonistes, aucun des deux ne recherchant plus une nouvelle guerre ?…


(p. 127)
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