L'instruction obligatoire a créé cette sous-littérature ; des gens fort capables d'exécuter des travaux difficiles comme de balayer un escalier chaque samedi, se sont mis à lire sans prendre garde qu'ils le faisaient en amateurs, c'est-à-dire en n'y entendant pas grand'chose. Il n'y a pas à s'en plaindre, mais à le constater. Ces gens-là sont le nombre, c'est-à-dire la force. Leurs auteurs préférés tirent à cent mille ; ce sont des commerçants et non des écrivains ; on l'a beaucoup dit, il faut encore le répéter. La plupart d'entre eux sont, avec facilité, moins bêtes que ces romans où ils font effort parfois pour être niais au goût de leur public. Aussi leur doit-on faire cette charité de ne les pas juger avec leurs lecteurs sur les pauvretés qu'ils imaginent.
Il y a deux classes de gens : ceux qui comprennent et les autres. Il y a aussi deux littératures. Aucune république n'y fera rien. La physiologie crée une minorité de sensibilités aristocratiques et tout un peuple d'organismes vulgaires.