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Critique de Judithbou


J'ai eu peur en découvrant ce pavé dans ma boîte aux lettres... j'allais devoir me taper 560 pages de blabla politique de pré campagne municipale écrit par un conseiller en communication de Christian Estrosi. Sympa la lecture d'été... Qu'est-ce qui m'avait pris de demander ce livre ?

Et finalement, de manière "inattendue" je me suis laissée embarquée dans la visite guidée proposée par Christian Estrosi. le style est tantôt lyrique et grandiloquent, mais le plus souvent frais et chantant... J'entendais l'accent niçois en lisant ces phrases typiques, ces mots de nissart éparpillés, et ces expressions du sud. Ah Nissa la Bella... Il me semble d'ailleurs que Monsieur le Maire a dû reprendre en grande partie des discours patrimoniaux prononcés durant ses mandats successifs tant le style m'a semblé parfois oral. ( Et c'était très bien ainsi). J'y ai grappillé une foule de connaissances sur le Comté de Nice, les origines du Carnaval, la Belle Epoque du côté des ouvriers, la fin tragi-comique de Paganini, et les amours de Tchekov.
Sans oublier que l'auteur a su aussi trancher des débats aussi cruciaux que :" les galets à Nice pour ou contre "? " Et Nice a-t-elle été un jour italienne ? Réponse : l'Italie jusqu'en 1860, (date du rattachement de Nice à la France) n'est qu'une fiction géographique selon le mot de Metternich. Donc les Niçois ne peuvent être Italiens. Basta !
Ce bouquin aurait pu s'appeler "dictionnaire amoureux de Nice" car il s'agit en réalité d'un gros pêle-mêle, plein d'anecdotes historiques et culinaires savoureuses : on passe de la pissaladière, aux jeux de boules, en passant par les gnocchis et on finit par le parti communiste Niçois, juste après avoir évoqué le pan-bagnat.. "avec tomates taillées dans le sens horizontal, cébettes, févettes ( ce sont les févettes qui vous donnent la date de consommation parfaite du pan-bagnat, au printemps " quand les panbagnatiers sont mûrs"... petits artichauts volets, radis, oeuf dur, thon, anchois, olives ,hoirs, et tout ce que vous y ajouter, sauf des feuilles de laitue et autres herbes, pourvu ( j('insiste absolument) que ce soit cru (...)"
C'est clairement dans l'anecdote que Christian Estrosi, est le meilleur, dans l'évocation de ses souvenirs d'enfance, dans le quartier du passage à niveau, dans la description du peuple niçois. Oui Estrosi est bien un fils de Nice.. le chapitre qui parle des palmes des Rameaux, tradition purement niçoise est une pure merveille. Celui sur la promenade des Anglais n'est pas mal non plus. Elle commence ainsi " La promenade des Anglais ne conduit nulle part...' "Elle n'a pas été conçue par une autorité publique pour rendre un service au public, elle a été créée par des gens qui, parce qu'ils en avaient les moyens, pouvaient se permettre de gaspiller leur temps dans la contemplation."

Sur la première de couverture, les silhouettes stylisées du château de l'anglais, de la cathédrale Sainte Réparate, du Negresco, du stade Allianz Riviera... et un village perché que je n'ai pas réussi à identifier. Folies architecturales des milliardaires des hauteurs, églises baroques du Vieux Nice, palaces Belle Époque de la Promenade des Anglais, montagnes et bâtiments futuristes en face de la Méditerranée... Un bon résumé du mélange des styles niçois. Une jolie mosaïque représentative de ce livre Nice, l'inattendue.

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