L'investissement des entreprises multinationales dans les pays émergents y développe les compétences techniques des jeunes générations. L'épargne occidentale a choisi (par simple appât du gain) de financer l'éducation et la formation de jeunes Chinois, Indiens ou Brésiliens plutôt que celle de ses petits-enfants en Europe.
La connaissance technique est en train de basculer vers quelques grands pays émergents : le nombre de brevets qui s'y déposent chaque année en témoigne.
Pendant qu'en Europe une génération de jeunes au bord du chômage vit avec un iPod sur les oreilles et que lui est intimée l'obligation sociale d'en changer comme de chemise, d'autres en Chine ou au Vietnam, qui n'ont pas encore les moyens de s'en acheter, apprennent au même âge à les fabriquer et savent aujourd'hui les concevoir. Le réveil sera douloureux.
L'entreprise est au service d'une altérité. C'est ce qui donne à l'économie son fondement social. De ce point de vue, une décision économique qui ne prendrait pas en compte sa dimension sociale serait une barbarie ; et une action sociale qui ne tiendrait pas compte de sa dimension économique serait une utopie. On a opposé le social et l'économique, mais ils sont les facettes d'une seule et même réalité. La frontière entre les deux passe par notre conscience.
Oui, je peux toujours continuer à accepter ou à chercher les prix les plus bas dans mon supermarché , et continuer à critiquer le système qui ne donne plus de travail à mes proches voisins. Mais si l'entreprise locale les a licencié, c'est parce que je préfère acheter des produits fabriqués au Vietnam et vendu trois fois moins cher. C'est aussi simple que cela l'économie.
Je suis le système.
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Enième tirade sur le PDG millionaire dont la montagne de fric dérange la conscience (ecrit-il). Celui ne s'est pas converti au bouddhisme, n'a pas fait de séjour dansun monastère trappiste, non il veut simplement changer le monde (vous entendez les violons dans le lointain ?)
Discours convenu, emphase irréelle (lire l'intro et la conclusion). Le petit bien : quelques pages intéressantes sur les négociations entre entreprises (rachat particulièrement).
Allez je passe à autre chose.
La quasi-totalité des processus de l'entreprise, son organisation, ses symboliques, son système de rémunération de la performance, sont orientés vers l'atteinte d'objectifs de profit et l'amélioration de notre propre situation financière. Bardées de stock-options, nos équipes de management ne peuvent exercer pleinement leur libre-arbitre dans la gestion délicate des équilibres de l'entreprise. C'est d'ailleurs la seule fonction de ces instruments financiers. Si vous pensez le contraire, trouvez-m'en une autre.
La mondialisation a été pour les épargnants occidentaux le moyen d'augmenter les fonds qu'ils accumulent au sein du capital des entreprises multinationales depuis quelques décennies. Au risque d'exploiter l'indigence des plus pauvres qui sont aux marges du monde économique, en leur niant, dans leur pays de non-droit, les droits dont eux-mêmes bénéficient, ce qui s'apparente à un retour à l'esclavagisme.