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Citations sur Les vers dorés de Pythagore (16)

Ne commence rien dont tu puisses te repentir dans la suite. Garde-toi d'entreprendre ce que tu ne sais pas faire, et commence par t'instruire de ce que tu dois savoir. C'est ainsi que tu mèneras une vie délicieuse.
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Homme, libre penseur! te crois-tu seul pensant
Dans ce monde où la vie éclate en toute chose ?
Des forces que tu tiens ta liberté dispose,
Mais de tous tes conseils l'univers est absent.

Respecte dans la bête un esprit agissant.
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Chaque fleur est une âme à la Nature éclose;
Un mystère d'amour dans le métal repose,
"Tout est sensible!" Et tout sur ton être est puissant.
Crains, dans le mur aveugle, un regard qui t'épie
A la matière même un verbe est attaché…
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Pythagore croyait qu'il existe des biens célestes proportionnés à chaque degré de vertu, et qu'il est pour les âmes des rangs différents suivant le corps lumineux dont elles sont revêtues. Le suprême bonheur n'appartient, selon lui, qu'à celle qui a su se recouvrer elle-même par son union intime avec l'intelligence, et dont l'essence, changeant de nature, est devenue entièrement spirituelle. Il faut qu'elle soit élevée à la connaissance des vérités universelles, et qu'elle ait trouvé, autant qu'il est en elle, le Principe et la fin de toutes choses. Alors parvenue à ce haut degré de perfection, attirée dans cette immuable région dont l'élément éthéré n'est plus assujetti au mouvement descendant de la génération, elle peut se réunir, par ses, connaissances, au Tout universel, et réfléchir dans tout son être la lumière ineffable dont l'Être des êtres, Dieu lui-même, remplit incessamment l'Immensité. (pp. 406-407)
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On sait assez que tout ce qu'il y a eu d'homme distingués tant parmi les anciens que parmi les modernes, tous les savants recommandables par leurs travaux ou leurs lumières, se sont accordés à regarder les préceptes de Pythagore comme symboliques, c'est-à-dire comme renfermant, au figuré, un sens très différent de celui qu'ils paraissaient offrir au propre. C'était l'usage des prêtres Égyptiens, chez lesquels il les avait puisés, de cacher leur doctrine sous l'écorce des paraboles et des allégories. Le Monde était à leurs yeux une grande énigme dont les mystères, revêtus d'un style également énigmatique, ne devaient jamais être ouvertement divulgués.

Ces prêtres avaient trois sortes de caractères, et trois manières d'exprimer et de peindre leurs pensées. La première manière d'écrire et de parler, était claire et simple ; la seconde, figurée ; et la troisième, symbolique. Ils se servaient, dans la première de caractères usités par tout le monde, et prenaient les mots dans leur sens propre ; dans la seconde, ils employaient des caractères hiéroglyphiques, et prenaient les mots dans un sens détourné et métaphorique ; enfin ils faisaient usage, dans la dernière, de phrases à double sens, de fables historiques, astronomiques ou de simples allégories. Le chef-d’œuvre de l'art sacerdotal était de réunir ces trois manières, et de renfermer, sous l'apparence d'un style simple et clair, le sens vulgaire, le figuré et le symbolique. Pythagore a cherché cette sorte de perfection dans ses préceptes, et souvent il l'a atteinte ; mais celui de tous les théosophes instruits dans les sanctuaires de Thèbes ou de Memphis, qui a poussé le plus loin cet art merveilleux, est sans doute Moïse.

La première partie de son Sépher, appelée vulgairement la Genèse, et qu'on devrait nommer le Bereshith de son nom originel, est en ce genre l'ouvrage le plus admirable ; le tour de force le plus étonnant qu'il soit possible à un homme de concevoir et d'exécuter. Ce livre, qui contient toute la science des antiques Égyptiens, est encore à traduire, et ne pourra être traduit que lorsqu'on se sera mis en état d'entendre la langue dans laquelle il a été primitivement composé. (pp. 402-404)
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Les théosophes et les sages avaient senti ces difficultés ; ils avaient vu qu'il fallait supprimer tout discours, éloigner tout simulacre ; renoncer à toute enceinte, anéantir enfin tout objet sensible, ou s'exposer à donner de fausses idées de l'essence absolue d'un Être que l'espace et le temps ne pouvaient contenir. Plusieurs osèrent l'entreprendre.

On sait, en s'enfonçant dans une antiquité très reculée, que les plus anciens Mages de la Perse n'élevaient aucun temple et n'érigeaient aucune statue. Les Druides en usaient de même. Les premiers invoquaient le Principe de toutes choses sur le sommet des montagnes ; les seconds, dans la profondeur des forêts. Les uns et les autres jugeaient indigne de la Majesté divine de l'enclore dans une enceinte, et de la représenter par une image matérielle. Il paraît même que les premiers Romains partageaient cette opinion. Mais ce culte entièrement intellectuel et dénué de formes, ne saurait subsister longtemps. Il faut, au peuple, des objets sensibles sur lesquels ses idées puissent se reposer. Ces objets s'insinuent en dépit même du législateur qui cherche à les proscrire. Les images, les statues, les temples se multiplient malgré les lois qui les défendent. Alors, si le culte n'éprouve pas une réforme salutaire, il se change, ou en un grossier anthropomorphisme, ou en un matérialisme absolu : c'est-à-dire, que l'homme du peuple, ne pouvant s'élever jusqu'à l'Unité divine, l'abaisse jusqu'à lui ; et que le savant ne pouvant la comprendre et croyant néanmoins la saisir, la confond avec la Nature.

C'était pour éviter cette catastrophe inévitable que les sages et les théosophes avaient fait, comme je l'ai dit, un mystère de l'unité de Dieu, et l'avaient cachée au fond des sanctuaires. Ce n'était qu'après des épreuves multipliées et lorsque l'initié était jugé digne d'être admis au sublime degré de l'autopsie, qu'on soulevait à ses yeux le dernier voile, et qu'on livrait à sa contemplation le principe et la fin de toutes choses, l'Être des êtres, dans son insondable unité. (pp. 367-368)
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Ces philosophes [Pythagore, Socrate, Platon] et leurs nombreux disciples ne mettaient point de bornes aux avantages de l'autopsie, ou, de la théophanie, comme ils nommaient quelque fois ce dernier degré de la science télestique. Ils croyaient que la contemplation de Dieu, pouvait être portée si loin pendant cette vie même, que l'âme non seulement s'unissait à cet Être des êtres, mais qu'elle se mêlait et se confondait avec lui. Plotin se vantait d'avoir joui de cette vue béatifique quatre fois, suivant Porphyre, qui lui-même assurait en avoir été honoré à l’âge de soixante-huit ans.

Le grand but des mystères, était d'apprendre aux initiés la possibilité de cette réunion de l'homme avec Dieu, et de leur en indiquer les moyens. Toutes les initiations, toutes les doctrines mythologiques, ne tendaient qu'à alléger l'âme du poids de la matière, à l'épurer, à l'éclairer par l'irradiation de l'intelligence, afin que, désireuse des biens spirituels, et s'élançant hors du cercle des générations, elle put s'élever jusqu'à la source de son existence. Si l'on examine avec soin les cultes différents qui ont dominé ou qui dominent encore sur la terre, on verra qu'ils n'ont pas été animés d'un autre esprit. La connaissance de l'Être des êtres a été offerte partout comme le terme de la sagesse ; sa ressemblance, comme le comble de la perfection ; et sa jouissance, comme l'objet de tous les désirs et le but de touts les efforts. On a varié dans l'énumération de ses facultés infinies ; mais quand on a osé fixer les yeux sur l'unité de son essence, on l'a toujours défini comme Pythagore : le principe et la fin de toutes choses.

« L'Esprit dont procèdent les êtres créés, disent les Brahmanes, par lequel ils vivent après en être émanés, vers lequel ils aspirent, et dans lequel ils finissent par être absorbés, cet Esprit est celui dont tu dois ambitionner la connaissance : c'est le Grand-Être. L'Univers est une de ses formes. Il est l'Être des êtres : sans mode, sans qualité, sans passion, immense, incompréhensible, infini, indivisible, incorporel, irrésistible : nulle intelligence ne petit concevoir ses opérations, et sa volonté suffit pour mouvoir toutes les intelligences. Il est la vérité et la science qui ne périt point. Sa sagesse, sa puissance, et ses projets, sont comme une mer immense et sans bornes que nul être n'est en état ni de traverser ni d'approfondir. Il n'y a point d'autre Dieu que lui. L'Univers est rempli de son immensité. Il est le principe de toutes choses sans avoir de principes. Dieu est un, il est éternel. Il ressemble à une sphère parfaite qui n'a ni commencement ni fin. Il règle et gouverne tout ce qui existe par une providence générale, résultante de principes fixes et déterminés. L'homme ne doit point chercher à pénétrer la nature ni l'essence de cet Être ineffable ; une pareille recherche est vaine et criminelle ». (pp. 356-359)
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Ouvrez les livres sacrés des Chinois, des Burmans, des Indiens, des Parses, vous y trouverez des traces non équivoques de ce dogme. Ici, c'est la Providence représentée sous les traits d'une vierge céleste, qui, envoyée par l'Être suprême, fournit des armes pour combattre et subjuguer le génie du mal, et porter à la perfection tout ce qu'il avait corrompu. Là, c'est l'Univers lui-même et les Mondes qui les composent, qui sont signalés comme l'instrument qu'emploie cette même Providence pour arriver à ce but. Telle était la doctrine secrète des mystères. Le Bien et le Mal étaient représentés dans les sanctuaires sous l'emblème de la lumière et des ténèbres : on y donnait à l'initié le spectacle formidable du combat de ces deux principes opposés, et après plusieurs scènes de terreur, on faisait insensiblement succéder à la nuit la plus obscure, le jour le plus brillant et le plus pur.

C'était exactement ce que Zoroastre avait publiquement enseigné. « Ormusd, dit ce théosophe, savait par sa science souveraine, que d'abord il ne pourrait influer en rien sur Ahriman ; mais qu'ensuite il se mêlerait avec lui, et qu'enfin il finirait par le subjuguer, et le changer au point que l'Univers existerait sans mal pendant la durée des siècles ». « Lorsque la fin du Monde sera arrivée, dit-il dans un autre endroit, le plus méchant des esprits infernaux sera pur, excellent, céleste : oui, ajoute-t-il, il deviendra céleste, ce menteur, ce méchant ; il deviendra saint, céleste, excellent, ce cruel : le vice, lui-même, ne respirant que vertu, fera publiquement un long sacrifice de louanges à Ormusd ».

Ces paroles sont d'autant plus remarquables, que l'on ne doit point ignorer que le dogme touchant la chute de l'Ange rebelle, a passé de la cosmogonie des Parses dans celle des Hébreux, et que c'est sur ce dogme seul, mal interprété par le vulgaire, qu'on a fondé la doctrine contradictoire de l'éternité du mal, et des peines qui le suivent. Cette doctrine, à peine connue, a été vivement attaquée. Simon, très mal à propos surnommé le Magicien, força Saint-Pierre lui-même, disputant avec lui, de convenir que les écritures hébraïques n'avaient rien dit de positif à ce sujet. Cela est certain. Ces écritures, telles qu'on peut les connaître par l'interprétation que les Juifs hellénistes en ont donnée, sous le nom de Version des Septante, ne procurent aucune lumière sur ce point important ; mais il est bon de savoir que ces interprètes ont à dessein dissimulé cette lumière, pour ne point divulguer le sens de leur Livre sacré. Si l'on entendait bien la langue de Moyse, on verrait que, loin de s'écarter des traditions théosophiques qu'il avait reçues en Egypte, ce Législateur théocrate y demeure constamment fidèle. L'endroit de son Sépher, où il parle de l'anéantissement du Mal, dans le sens de Zoroastre, est au chapitre IIIème, v. 15, de la partie vulgairement appelée la Genèse, ainsi que j'espère le faire voir un jour.

Mais sans entrer pour l'heure dans la discussion où la vraie traduction de ce passage m'entraînerait, qu'il me suffise de dire que les premiers chrétiens furent très loin d'admettre l'éternité du mal ; car, sans parler de Manès et de ses nombreux sectateurs, qui partageaient l'opinion de Zoroastre, ceux qui sont versés dans ces sortes de matières, savent qu'Origène enseignait que les peines ne seront pas éternelles et que les démons, instruits par le châtiment, se convertiront enfin et obtiendront leur grâce. Il était suivi en cela par un grand nombre de docteurs, au rapport de Beausobre, qui allègue, à ce sujet, l'exemple d'un philosophe d'Edesse, qui soutenait qu'après la consommation des siècles, toutes les créatures deviendront consubstantielles à Dieu. (pp. 348-352)
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J'ai parlé souvent de ce premier ternaire, et même des triples facultés qui s'attachent à chacune de ses modifications ; mais comme je l'ai fait à plusieurs reprises, je crois utile d'en présenter ici l'ensemble, afin d'avoir occasion d'y réunir, sous un même point de vue, l'unité volitive, qui en fait résulter le quaternaire humain, en général, et l'être particulier, qui est l'homme.

Les trois facultés qui, comme je l'ai dit, distinguent chacune des trois modifications humaines, sont la sensibilité pour le corps, le sentiment pour l'âme, l'assentiment pour l'esprit. Ces trois facultés développent l'instinct, l'entendement et l'intelligence qui produisent, par une mutuelle réaction, le sens commun, la raison et la sagacité.

L'instinct placé au plus bas degré de la hiérarchie ontologique, est absolument passif ; l'intelligence élevée au sommet, est entièrement active, et l'entendement placé au centre est neutre. La sensibilité perçoit les sensations, le sentiment conçoit les idées, l'assentiment élit les pensées : la perception, la conception, l'élection, sont les modes d'agir de l'instinct, de l'entendement et de l'intelligence. L'entendement est le siége de toutes les passions que l'instinct alimente continuellement, excite, et tend à désordonner ; et que l'intelligence épure, tempère, et cherche toujours à mettre en harmonie. L'instinct réactionné par l'entendement, devient sens commun : il perçoit des notions plus ou moins nettes, suivant le plus ou le moins d'influence qu'il accorde à l'entendement. L'entendement réactionné par l'intelligence, devient raison : il conçoit des opinions d'autant plus justes, que ses passions sont plus calmes. La raison ne peut point, de son propre mouvement, arriver à la sagesse et trouver la vérité, parce qu'étant placée au milieu d'une sphère, et forcée d'y décrire, du centre à la circonférence, un rayon toujours droit et subordonné au point de départ ; elle a contre elle l'infini, c'est-à-dire que la vérité étant une, et résidant dans un seul point de la circonférence, elle ne peut être l'objet de la raison qu'autant qu'elle est connue d'avance, et que la raison est mise dans la direction convenable pour la rencontrer.

L'intelligence, qui peut seule mettre la raison dans cette direction, par l'assentiment qu'elle donne au point de départ, ne saurait jamais connaître ce point que par la sagesse qui est le fruit de l'inspiration : or l'inspiration est le mode d'agir de la volonté, qui se joignant au triple ternaire que je viens de décrire, constitue le quaternaire ontologique humain. (pp. 338-340)
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J'ai fait l’histoire du scepticisme ; j'ai montré son origine et les tristes effets de son influence absolue et désordonnée ; non pour ramener les sceptiques de profession, mais pour tâcher d'empêcher de le devenir les hommes qui flottent encore dans l'incertitude. J'ai essayé de leur montrer, par l'exemple d'un des plus grands raisonneurs de l'Allemagne, par l'exemple de Kant, que la raison seule, de quelques talents qu'elle soit accompagnée, ne peut manquer de les conduire au néant. Je leur ai fait voir que cette faculté si vantée, n'est rien par elle-même. Je me suis contenté de l'exemple du professeur de Koenigsberg ; mais si je n'avais pas craint les longueurs, j'aurais ajouté l'exemple de Berkley et celui de Spinosa. Les catastrophes opposées de ces trois savants, forment un contraste frappant. Kant, suivant pas à pas les traces de sa Raison pure, parvient à voir que la connaissance des choses intelligibles est impossible, et trouve la matière ; Berkley conduit par la même raison, prouve que l'existence de la matière est illusoire, et que tout est esprit ; Spinosa, tirant des arguments irrésistibles de cette même faculté, fait voir qu'il n'existe et ne peut exister qu'une seule substance, et qu'ainsi l'esprit et la matière ne font qu'un. Et ne pensez pas, qu'armé de la seule raison, vous puissiez combattre séparément Spinosa, Berkley ou Kant : leurs systèmes contradictoires se heurteront vainement ; ils triompheront de vous, et vous pousseront dans l'abîme ténébreux et sans fond du scepticisme.

Or, comment cela se peut-il faire ? Je vous l'ai dit : c'est parce que l'homme n'est point un être simple. Fixez bien cette vérité. L'homme est triple ; et c'est selon que son unité volitive opère dans l'une ou l'autre de ses modifications, qu'il est porté à voir de telle ou telle manière. Platon l'a dit d'après Pythagore, et moi je vous le dis non seulement d'après Pythagore et Platon, mais d'après tous les sages et tous les théosophes de la terre. (pp. 319-321)
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