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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Padovani chez les ploucs. Fajardie sait manipuler et hypnotiser le lecteur. certaines scènes sont d'une rare violence... mais quand on quittait un Fajardie, on attendait le suivant avec l'impatience du drogué attendant sa prochaine dose.
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Un grand Fajardie, où Padovani, en Normandie, extraira les racines de 1944 d'une série de crimes

Pour un GRAND fan de Fajardie comme je le suis (j'avais presque les larmes aux yeux en visitant la très sobre et très poignante exposition sur l'auteur disparu en 2008, organisée l'an dernier (2011), en abécédaire, par Jérôme Leroy à Arras), "La théorie du 1 %" se dispute avec "La nuit des chats bottés" le haut du podium de son oeuvre.

Publié en 1981, ce second volet de la série des six "Padovani", après le brillant coup de tonnerre initial que représentait "Tueurs de flics", poursuit la saga du commissaire atypique et de son équipe de policiers semi-déjantés, hostiles au sens commun et à sa puanteur embourgeoisée, vingt ans avant Vargas, et d'une façon autrement subversive.

Au repos dans sa maison de campagne normande, le commissaire est brutalement confronté à une série de crimes spectaculaires, soigneusement ourdis, dont il arrivera, contre le pesant couvercle manié par certains notables villageois, à extraire les racines qui remontent à de tragiques épisodes de l'Occupation et de la Libération.

"Il n'avait pas plu depuis quinze jours.
Une sorte de record pour ce coin de Normandie.
Le type marchait comme un soldat à la parade, ses lourdes bottes cloutées arrachant de légers nuages de poussière au chemin qui grimpait vers la ferme d'Olivier Laurat.
Il faisait un peu incongru, presque obsolète, ce soldat de la Wehrmacht allant ainsi au pas de l'oie.
Surtout en plein mois de septembre 1979."

Avec son style magique, tirant sa force de sa sobriété et de son absence d'effets, proche en ce sens de celui d'un Manchette, "La théorie du 1 %" est sans doute l'un des représentants les plus aboutis de l'école dite du "néo-polar" des années 75-85, et un très grand roman noir en soi.
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« La théorie du 1% », c'est l'histoire d'une vengeance mûrie pendant vint cinq ans, l'élimination méthodique de paysans du village de Pourceauville - le bien nommé - dans le Pays d'Auge, pour des crimes commis en 1944.
La théorie du 1%, c'est le 1% qui peut foutre en l'air des crimes activement préparés pendant quinze ans.

Ayant une maison secondaire dans le village, Padovani, le commissaire anticonformiste qui roule dans un gros Dodge de 2,8 tonnes, prend l'enquête en charge, en se constituant une équipe de francs-tireurs, Primrose l'alcoolique, Mamadou l'érudit et «Hautes-Etudes» le commissaire stagiaire.

« La théorie du 1% » est un morceau de monde d'avant particulièrement attachant, pour l'intrigue, la gouaille, l'humour dévastateur et surtout pour les personnages ; les plus attachants sont les rebelles, Padovani, Mamadou et les deux habitants du village qui refusent de collaborer avec les flics, Bernard Duffay le rouge et Benoit Lebel le vieux réac.

«- Comprendre ? Comprendre quoi ? La cuve d'acide, je ne vois que ça, répondit le capitaine.
- C'est ce que vous préconisez, officiellement ? demanda Mamadou d'un air candide.
Le pitaine se redressa comme si le terrain, tout d'un coup, devenait un peu trop mouvant :
- Façon de parler, c'est tout ! Moi je prends les choses comme elles viennent. C'est la vie, non ?
Mamadou eut un vague sourire et répondit :
« de long en large, comme une croix, s'étend ce qui est accepté. Portes-y le feu de ta haine. »
J'eus presque envie de l'embrasser. Mais, vu son succès auprès des pédés et sa légitime défiance, je me contentai de serrer un peu fort son avant-bras en disant :
- Mamadou, change pas ! Pas d'un iota ! Jamais !
Le pitaine me jeta un regard fou et demanda :
- Qu'est-ce qu'il a dit ?
- Rien. du Paul Eluard. »
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Le terrorisme est sous la plume de Fajardie, un héroïsme.
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