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Citations sur Le piéton de Paris - D'après Paris (44)

L'été, quand il fait très chaud, les bouquinistes femmes n'hésitent pas à plonger dans la Seine. Quelqu'un flâne sur le quai pour ses livres, et souvent aussi, pour voir sortir de l'eau en maillot la sirène ruisselante. Et il crie "Eh, la petite dame, combien le Taine" En quelques brasses, la petite dame atteint la berge, ramasse son peignoir, remonte vers les bibliothèques en séchant ses mains sur ses hanches, cède le Taine, le Flaubert ou le Jean Lorrain au client, et retourne dans l'eau fraîche...
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Sur les quais (I)

Au temps où je dansais la gigue,
J'aurais pu faire un bel enfant.
Mais à présent, ça me fatigue,
Je ne suis plus qu'un ci-devant.

J'en ai marre de l'élégance,
Des romans d'analyse et des chansons d'amour.
Adieu Messieurs ! Vive la France !
Moi, je remonte dans ma tour.

Ne cherchez pas de qui sont ces vers, où triomphent l'insouciance et la rêverie. Ils sont exactement d'un illustre inconnu dans le plus noble sens du terme. J'ai vainement essayé de me faire présenter ce poète, qui me paraît, à l'odeur de ses poèmes, passer la moitié de sa vie dehors. Il aime mieux garder l'anonymat.

936 - [Folio n° 4376 - p. 71]
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Ce n’est pas, à proprement parler, un ghetto comparable à ceux de Pologne, de Roumanie ou de Hollande, c’est un petit pays limité par la rue du Roi-de-Sicile, la rue Ferdinand-Duval, autrefois rue des Juifs, et la rue Vieille-du-Temple, et dont le centre se trouve au coin de la rue des Écouffes et de la rue des Rosiers, où s’ouvre la librairie Speiser, rendez-vous de tous les Juifs du monde. Stephan Zweig ne traversa jamais Paris sans faire une visite à cette boutique. Trotsky venait souvent s’y asseoir. J’y suis entré tout à l’heure pour y apprendre la mort de Zuckermann, qui tenait à cette place, il y a quelque trente ans, un excellent restaurant où nous venions avant la guerre, Charles-Louis Philippe, Michel Yell, Chanvin et moi-même, attirés par une eau-de-vie qui sentait la violette et que le fils du patron nous servait avec une grâce de petit seigneur.
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Et vivre, n'est-ce pas rêver d'un rêve?
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Pour moi, le dixième, et que de fois ne l’ai-je pas dit, est un quartier de poètes et de locomotives. Le douzième aussi a ses locomotives, mais il a moins de poètes. Mettons-nous d’accord sur ce mot. Point n’est besoin d’écrire pour avoir de la poésie dans ses poches. Il y a d’abord ceux qui écrivent, et qui constituent une académie errante. Puis il y a ceux qui connaissent ces secrets grâce auxquels le mariage de la sensibilité et du quartier fabrique du bonheur. C’est pourquoi je pare du noble titre de poète des charrons, des marchands de vélos, des épiciers, des maraîchers, des fleuristes et des serruriers de la rue Château-Landon ou de la rue d’Aubervilliers, du quai de la Loire, de la rue Terrage et de la rue des Vinaigriers. A les voir, à leur sourire en courant sur le trottoir gravé de fatigues, à demander des nouvelles de leurs filles, à voir leurs fils soldats, je me sens réjoui jusqu’aux écrous secrets de mon vieux cœur sans haine.
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On ne guérit pas de sa jeunesse
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Ghetto juif entre-deux-guerres:

"De vieux Juifs, comme on rencontre qu'à Bydgoszcz, Zlatana ou Milowek, se faufilent le soir entre les livres. On s'étonne de les voir Paris, vêtus de touloupes qui balayent le sol, le favori roulé, le cheveu huileux, la main tremblante. Ceux-là, plus libres en France que partout ailleurs, méprisent hardiment le costume chrétien. Affairés et rêveurs, ils vont et viennent dans la boue du ghetto, coiffés de petites toques à courte visière, enveloppés, enhaillonnés de longues de redingotes aile de corbeau, de lévites funèbres. Les yeux profonds, tristes et perdus, le teint rose, parfois effrayant, les oreilles énormes, le corps penché, boiteux, borgnes, tuberculeux neuf fois sur dix, ils traînent d'une boutique à l'autre, chuchotent, glissent, immensément paresseux, et passent et repassent devant les pâtisseries et les merceries saumurées et fétides de ce quartier où les mousquetaires venaient autrefois se battre en duel.p.96/97,
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Le douzième aussi a ses locomotives mais il a moins de poètes. Mettons-nous d'accord sur ce mot. Point n'est besoin d'écrire pour avoir de la poésie dans ses poches. Il y a d'abord ceux qui écrivent, et qui constituent une académie errante. Puis il y a ceux qui connaissent ces secrets grâce auxquels le mariage de la sensibilité et du quartier fabrique du bonheur
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La modernité ? Elle nous a déjà valu une guerre, des catastrophes journalières, du bruit.
Et elle vous prépare des surprises autrement soignées, et combien scientifiques !
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Autrefois, le plaisir a été quelque chose de divin et de suprêmement élégant, c'était l'art par excellence, alors qu'aujourd'hui, on aime vite et sérieusement.
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