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EAN : 9782824903057
304 pages
République des Lettres (26/05/2016)
4.5/5   3 notes
Résumé :
Texte intégral révisé suivi d'une biographie de Léon-Paul Fargue et d'un article de Joseph Kessel. Noctambule invétéré et marcheur infatigable, Léon-Paul Fargue, sans doute le plus célèbre des "Piéton de Paris", ne cesse d'arpenter Paris au gré des amitiés et des cafés, flânant dans son arrondissement préféré, le Xe, entre la gare du Nord et le boulevard de la Chapelle, allant de la rive gauche à Montmartre et de Clichy à Vincennes, faisant l'aller-retour entre la l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
« le vieux Paris n'est plus. La forme d'une ville
Change plus vite, hélas, que le coeur d'un mortel »

Léon-Paul Fargue, ce merveilleux poète trop peu connu, nous livre ici un véritable bijou paru en 1932, un portrait d'un Paris de l'entre-deux guerres, d'un Paris qui n'est plus, réalisé par un fin connaisseur de cette ville magique, et un flâneur amoureux des lieux et des gens.

« Il y a des années que je rêve d'écrire un « Plan de Paris » pour personnes de tout repos, c'est-à-dire pour des promeneurs qui ont du temps à perdre et qui aiment Paris. »
Voilà comment commence cette promenade, dans laquelle le poète nous prend par la main, pour des déambulations souvent nocturnes, depuis son quartier, celui du dixième arrondissement, « un quartier de poètes et de locomotives », délimité par le boulevard Magenta, Belleville, le boulevard de la Chapelle, et surtout la Gare du Nord et la Gare de l'Est, « vastes music-halls où l'on est à la fois acteur et spectateur », vers tous les autres, Montmartre, les Champs-Elysées, Passy-Auteuil, le Marais, les Quais, le Jardin des Plantes, Montparnasse, Saint-Germain- des-Prés. ..On y rencontre « gens de toutes sortes » comme disait Apollinaire, les uns célèbres, tels Proust, Malraux, Gide et même Trotsky, ou les autres oubliés ou anonymes, tels ces deux jeunes amoureux du Jardin des Plantes.
Et puis, Fargue nous fait le portrait savoureux de ce que sont pour lui le Parisien et la Parisienne, pour terminer, tout d'abord en apothéose, avec une description magnifique et pleine d'humour du monde des Palaces et Hôtels, un monde qu'il connaît si bien puisque l'hôtel est son lieu de résidence, puis, enfin, dans un dernier chapitre intitulé Fantômes, pour évoquer, avec mélancolie, les lieux et les amis qui ne sont plus.

On ne peut qu'être sous le charme de ces « tableaux parisiens », dans lesquels l'auteur fait preuve autant d'humour que de tendresse, d'émotion que d'érudition, de lyrisme que de nostalgie.

C'est magnifique, à lire et à relire sans cesse.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Sur le plan littéraire pur, le quai joue le rôle d’un baromètre et remet les réputations en place. On aura beau lire et relire des courriers littéraires, examiner à la loupe les feuilletons de la critique, les tartines de publicité rédactionnelles, interviewer des mandarins ou des experts, il faudra toujours revenir aux quais pour obtenir une parcelle de la vérité. Car la question, comme pour le sucre ou le papier à cigarettes, demeure la même : « Qu’est-ce qui se vend, qu’est-ce qui ne se vend pas ? » Énigme que M. Robert Ganzo, bouquiniste sur les quais et libraire rue Mazarine, débrouille devant vous avec science et brio. Je n’ose énumérer les noms de mes confrères dont les bouquins ne trouvent pas acheteur, malgré le tapage, les coups de sifflet du snobisme, ou l’influence des corps constitués. Je préfère annoncer à mes amis Paul Valéry, Valéry Larbaud, Claudel, Gide, entr’autres, et, par-dessus les nuées et les ombres, au cher Proust, qu’ils se vendent admirablement. Que cette indication permette à quelques invendables de se reconnaître
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Mon quartier

….Pour moi, le dixième, et que de fois ne l’ai-je pas dit, est un quartier de poètes et de locomotives. Le douzième aussi a ses locomotives, mais il a moins de poètes. Mettons-nous d’accord sur ce mot. Point n’est besoin d’écrire pour avoir de la poésie dans ses poches. Il y a d’abord ceux qui écrivent, et qui constituent une académie errante. Puis il y a ceux qui connaissent ces secrets grâce auxquels le mariage de la sensibilité et du quartier fabrique du bonheur. C’est pourquoi je pare du noble titre de poète des charrons, des marchands de vélos, des épiciers, des maraîchers, des fleuristes et des serruriers de la rue Château-Landon ou de la rue d’Aubervilliers, du quai de la Loire, de la rue du Terrage et de la rue des Vinaigriers. À les voir, à leur sourire en courant sur le trottoir gravé de fatigues, à demander des nouvelles de leurs filles, à voir leurs fils soldats, je me sens réjoui jusqu’aux écrous de mon vieux cœur sans haine….
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On ne saurait nier que la rue de la Paix, le Café de Paris, l’hippodrome de Longchamp, les hôtels de la rue de Varenne, les ambassades, les cercles de la rue du Faubourg- Saint-Honoré aient été, pendant plus de trente ans, les courbes d’un point de mire comme il n’en existera plus. Il me souvient d’avoir écrit, il y a quelque deux ans, un article en l’honneur de Paris, où je disais en substance que les avions ennemis, en cas de guerre, seraient à coup sûr frappés par le murmure d’histoire, d’élégance et d’amour qui se dégage de Paris, et qu’une présence providentielle, qu’une sorte de charme irrésistible leur commanderait de rebrousser chemin afin de laisser intacte sur le relief du monde une plante d’enchantements et de délices qui ne reprendrait pas de si tôt racine.
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Ne me confondez pas, s’il vous plaît, avec les Parnassiens, que, d’ailleurs, j’admire, ayant un faible pour les orfèvres contre les quincailliers. Les Parnassiens étaient hallucinés par le bas-relief. Moi, je me suis laissé appeler par les géographies secrètes, par les matières singulières, aussi par les ombres, les chagrins, les prémonitions, les pas étouffés, les douleurs qui guettent sous les portes, les odeurs attentives et qui attendent, sur une patte, le passage des fantômes ; des souvenirs de vieilles fenêtres, des fumets, des glissades, des reflets et des cendres de mémoire.
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Je disais un soir à Marcel Proust, qui venait précisément de commander pour nous, à minuit, un melon frais au Ritz, que je rêvais de composer un catéchisme à l’usage des belles voyageuses ornées de valises plus belles encore. Catéchisme dont l’idée m’avait été fournie par une conversation que j’avais eue dans un salon avec les plus beaux yeux du Chili :
— À quoi rêvent les jeunes filles fortunées ? — À la vie d’hôtel.
— Quels sont leurs hôtels préférés ?
— Elles préfèrent toutes le même : le Ritz. — Qu’est-ce que le Ritz ?
— C’est Paris.
— Et qu’est-ce que Paris ? — Le Ritz.
« On ne saurait mieux dire », murmurait Proust, qui eut toujours pour cet établissement une tendresse mêlée de curiosité. Il aimait, lui si expansif, qu’on y observât très sérieusement la première et la plus noble règle des hôtels : la discrétion. Discrétion absolue, obturée au ciment armé, et du type « rien à faire ». Il avait été profondément intéressé aussi, un soir, par le métier d’hôtelier, qu’il trouvait un des plus humains de tous et le mieux fait pour recueillir, palpitant, sincère et précis, le secret des êtres.
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