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Critique de venividiosculavi


Vous connaissez les baïnes, ces petites mers résiduelles des côtes landaises où des courants vous emportent traitreusement vers le large. Une fois pris, le mieux est de se laisser porter sans chercher à s'opposer au courant qui vous ramènera vers le rivage quelques centaines de mètres plus loin. Certes un peu secoué, mais vivant. Je fais de même avec Faulkner. Je me laisse dériver et imprégner des mots, sans chercher à résister au flux du texte en tentant de rationaliser le récit. L'essentiel n'est pas de comprendre mais de ressentir. Et laisser libre cours aux émotions et sensations provoquées. Je le trouve ainsi infiniment plus lisible et passionnant qu'un Joyce ou un Musil. Et l'on découvre alors un univers unique, brut, presque animal, loin de tout ce qui a été écrit ailleurs. Ce roman-ci est un drame familial façon Mauriac, mais un Mauriac bien imbibé de bourbon, qui aurait sniffé un rail de coke, tant le récit est déstructuré (la première partie est exceptionnelle). le procédé pourrait paraitre artificiel s'il n'était au service de cette atmosphère glauque et sauvage (les personnages ont tous une tare plus ou moins marquée) telle que l'a voulue Faulkner. A découvrir, équipé d'une bouée de sauvetage pour être sûr de ne pas s'y noyer.
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