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Critique de JPBouzac


Ce livre datant de près d'un siècle m'a été vivement recommandé. le résultat est clair : je regrette tout aussi vivement de l'avoir acheté (39€) et surtout lu (environ 1.000.000 pages). Pourquoi ? C'est très simple. Peut-être que cette somme d'érudition présentait à sa parution un intérêt quelconque. Je n'en sais rien. le fait de considérer les arts extra-européens pouvait alors paraître innovant (c'était bien après Les Demoiselles d'Avignon) ? Mais le fait de caser tous ceux-ci pêle-mêle dans le chapitre consacré… au moyen-âge en dit long sur la soi-disant ouverture d'esprit de l'auteur.
En cherchant longuement, j'ai trouvé quelques choses plaisantes : la couverture, quelques artistes jusque-là inconnus, l'approche consistant à replacer l'art dans son contexte socio-économique, religieux, politique, culturel au sens large.
Si j'admets qu'il serait injuste de reprocher à un auteur mort depuis longtemps de ne pas respecter la correction politique actuelle, je me questionne sur les raisons de cette réédition. Avoir mis en un seul volume quatre livres est déjà une idée discutable. La lecture de cet ouvrage en est un exercice de musculation irritant. Il faut compter une heure de yoga et de relaxation transcendantale pour chaque heure de lecture. Pour limiter le nombre de pages (1.143), les éditeurs n'ont pas choisi de supprimer les nombreuses préfaces des différentes éditions des quatre ouvrages originaux (j'aurai pu m'en passer !), ou d'agrandir le format, mais de réduire considérablement le nombre des illustrations d'origine. Dans le même état d'esprit, on ne trouve aucune info sur les oeuvres représentées (technique, taille, collection…). Dommage ! Mille fois dommage. Car l'auteur a l'habitude étonnante de passer sous silence pratiquement toute donnée biographique ET - ça, c'est vraiment fort ! - toute donnée concernant les oeuvres des artistes considérés (sauf exception bien sûr, alors c'est la surprise). A propos d'artistes considérés, l'auteur a fait des choix personnels, ce qui est légitime. Mais sa manière de descendre ses « bêtes noires », comme Sandro Botticelli, Albrecht Dürer et l'art allemand en général, William Turner et l'art anglais… à la Kalachnikov (cette fois, il était en avance sur son temps !) est tout simplement ri-di-cu-le.
Et puisque nous sommes dans le ridicule, pour éviter d'employer un adjectif plus fort, le style « lyrique » et surtout grandiloquant, redondant, oppressant de l'auteur m'a très rarement ému, le plus souvent fait sourire, rire voire hurler à la lune !
Vous l'avez remarqué : je ne suis pas un grand fan de ce livre, un ouvrage vraisemblablement plein de bonnes intentions (pavé, enfer et damnation !). Mais le pire est encore à venir : les interminables analyses philosophico-historico-(merci de compléter), prétextes aux envolées lyriques sans parachute déjà citées, sont toutes basées sur un seul principe peu ragoutant : le racisme !
L'auteur explique tout par les forces et faiblesses des « races » espagnole, allemande… etc. Navrant, d'autant que la race supérieure, celle qui a, entre autres, inventé l'art (!!!), c'est bien entendu la race française. le post-scriptum de 1935 n'apporte qu'une chose : la totale incompréhension de l'auteur vis-à-vis de l'art contemporain. D'autres livres de la même époque ont beaucoup mieux vieilli (ceux de H. Read par exemple, ni français, ni raciste, il est vrai). Cet ouvrage ne présente à mon humble avis de scientifique, d'amateur d'art et d'artiste qu'un seul intérêt : pour les historiens… de l'histoire de l'art.
Pour la prochaine édition (les critiques mirifiques ne manquent pas, même sur Babelio), je propose un titre plus réaliste, de façon à mieux informer d'éventuels lectrices et lecteurs sur ce qui les attend : Epopée raciste et franchouillarde sur l'histoire de l‘art – utilisable comme haltère to go.
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