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Martine Courtois (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070324217
544 pages
Gallimard (25/05/1988)
4.38/5   32 notes
Résumé :
Vaste fresque qui va de la préhistoire au début du XXe siècle, cette célèbre Histoire de l'Art n'avait jamais été publiée à ce jour en un seul volume. Issu des cours à l'Université populaire qu'Élie Faure donnait à Paris, ce projet, commencé en 1909, et repris plusieurs fois à chaque réédition avec des ajouts et des compléments, se présente comme une synthèse majeure de tous les arts des différentes civilisations. Cet ensemble symphonique s'impose par la hauteur de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Ce livre datant de près d'un siècle m'a été vivement recommandé. le résultat est clair : je regrette tout aussi vivement de l'avoir acheté (39€) et surtout lu (environ 1.000.000 pages). Pourquoi ? C'est très simple. Peut-être que cette somme d'érudition présentait à sa parution un intérêt quelconque. Je n'en sais rien. le fait de considérer les arts extra-européens pouvait alors paraître innovant (c'était bien après Les Demoiselles d'Avignon) ? Mais le fait de caser tous ceux-ci pêle-mêle dans le chapitre consacré… au moyen-âge en dit long sur la soi-disant ouverture d'esprit de l'auteur.
En cherchant longuement, j'ai trouvé quelques choses plaisantes : la couverture, quelques artistes jusque-là inconnus, l'approche consistant à replacer l'art dans son contexte socio-économique, religieux, politique, culturel au sens large.
Si j'admets qu'il serait injuste de reprocher à un auteur mort depuis longtemps de ne pas respecter la correction politique actuelle, je me questionne sur les raisons de cette réédition. Avoir mis en un seul volume quatre livres est déjà une idée discutable. La lecture de cet ouvrage en est un exercice de musculation irritant. Il faut compter une heure de yoga et de relaxation transcendantale pour chaque heure de lecture. Pour limiter le nombre de pages (1.143), les éditeurs n'ont pas choisi de supprimer les nombreuses préfaces des différentes éditions des quatre ouvrages originaux (j'aurai pu m'en passer !), ou d'agrandir le format, mais de réduire considérablement le nombre des illustrations d'origine. Dans le même état d'esprit, on ne trouve aucune info sur les oeuvres représentées (technique, taille, collection…). Dommage ! Mille fois dommage. Car l'auteur a l'habitude étonnante de passer sous silence pratiquement toute donnée biographique ET - ça, c'est vraiment fort ! - toute donnée concernant les oeuvres des artistes considérés (sauf exception bien sûr, alors c'est la surprise). A propos d'artistes considérés, l'auteur a fait des choix personnels, ce qui est légitime. Mais sa manière de descendre ses « bêtes noires », comme Sandro Botticelli, Albrecht Dürer et l'art allemand en général, William Turner et l'art anglais… à la Kalachnikov (cette fois, il était en avance sur son temps !) est tout simplement ri-di-cu-le.
Et puisque nous sommes dans le ridicule, pour éviter d'employer un adjectif plus fort, le style « lyrique » et surtout grandiloquant, redondant, oppressant de l'auteur m'a très rarement ému, le plus souvent fait sourire, rire voire hurler à la lune !
Vous l'avez remarqué : je ne suis pas un grand fan de ce livre, un ouvrage vraisemblablement plein de bonnes intentions (pavé, enfer et damnation !). Mais le pire est encore à venir : les interminables analyses philosophico-historico-(merci de compléter), prétextes aux envolées lyriques sans parachute déjà citées, sont toutes basées sur un seul principe peu ragoutant : le racisme !
L'auteur explique tout par les forces et faiblesses des « races » espagnole, allemande… etc. Navrant, d'autant que la race supérieure, celle qui a, entre autres, inventé l'art (!!!), c'est bien entendu la race française. le post-scriptum de 1935 n'apporte qu'une chose : la totale incompréhension de l'auteur vis-à-vis de l'art contemporain. D'autres livres de la même époque ont beaucoup mieux vieilli (ceux de H. Read par exemple, ni français, ni raciste, il est vrai). Cet ouvrage ne présente à mon humble avis de scientifique, d'amateur d'art et d'artiste qu'un seul intérêt : pour les historiens… de l'histoire de l'art.
Pour la prochaine édition (les critiques mirifiques ne manquent pas, même sur Babelio), je propose un titre plus réaliste, de façon à mieux informer d'éventuels lectrices et lecteurs sur ce qui les attend : Epopée raciste et franchouillarde sur l'histoire de l‘art – utilisable comme haltère to go.
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Une oeuvre considérable – plus de 1140 pages, qui retrace l'histoire de l'art des cavernes jusqu'au début du XXe siècle.
Une vision personnelle empreinte de philosophie : Il eut comme professeur de philosophie Henri Bergson !.

Dans son introduction à l'art grec – 1923- Elie Faure écrit que les chapitres où il étudie l'art grec dans son livre sont les plus mauvais de son ouvrage. Pour ma part, il y a belle matière à apprendre, mais je n'y ai pas trouvé ce que je recherchai spécifiquement.
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Après avoir lu Gombrich, Arasse et Panofsky, je n'aurais jamais imaginé pouvoir lire mieux. Et pourtant... Bien sûr il est difficile de dire que Faure est meilleur que ces trois immenses historiens, mais non seulement il n'a rien a leur envier sur le fond (même si cette histoire générale, comme le veut l'exercice doit faire des résumés) mais quel style : c'est à proprement parlé de la grande littérature.
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La magnifique "Histoire de l'Art" d'Elie Faure est une oeuvre fondamentale qui fait dialoguer les grandes tendances du génie européen. le style d'Elie Faure, ses longues énumérations, ses phrases qui se retournent sur elles-même, ses principes nourris de terre et d'homme et qui sans cesse y retournent, semblent avoir pris forme dans le choc initial de l'oeuvre d'art, ce moment où une couleur dans un paysage, le déhanchement d'une statue, les reflets d'argent d'une rivière, vous saisissent le coeur et vous marquent pour la vie. Dépassant les systèmes et les doctrines, il décrit la gloire innocente et pure d'un peuple et d'une époque telle qu'exprimée par son grand art. C'est un éternel retour à l'antique, un retour au vrai, cependant troublé d'une nostalgie, d'une inquiétude, le funèbre souvenir d'un effondrement si proche.

Ça fait des années que je me promettais de lire les livres d'Elie Faure. C'est assez peu engageant à lire depuis le début, donc je les ai attaqués par l'index, en recherchant les artistes que j'aime le plus. Finalement ça se lit assez facilement, et, du fait des illustrations, c'est plus court que ce qu'on pourrait croire. le style est flamboyant et la pensée profonde et claire.
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Élie Faure nous offre un savoir encyclopédique inclassable, sur l'histoire de l'Art. Son académisme est complété par une narration parfois épique, parfois lyrique, ce qui en fait un livre original et passionnant. Il nous transmet son amour des arts, nous souhaiterions ne jamais arriver à la fin du 5eme tome.
Élie Faure raconte avec verve plus de 2000 ans d'histoire, c'est titanesque. Un livre vital pour les amoureux des Arts et de la Culture.
Gombrich est venu le compléter mais ne l'a pas égalé.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Velazquez, après cinquante ans, ne peignait plus jamais une chose définie. Il errait autour des objets avec l'air et le crépuscule, il surprenait dans l'ombre et la transparence des fonds les palpitations colorées dont il faisait le centre invisible de sa symphonie silencieuse. Il ne saisissait plus dans le monde que les échanges mystérieux, qui font pénétrer les uns dans les autres les formes et les tons, par un progrès secret et continu dont aucun heurt, aucun sursaut ne dénonce ou n'interrompt la marche. L'espace règne. C'est comme une onde aérienne qui glisse sur les surfaces, s'imprègne de leurs émanations visibles pour les définir et les modeler, et emporter partout ailleurs comme un parfum, comme un écho d'elles qu'elle disperse sur toute l'étendue environnante en poussière impondérable.
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Nous avons vécu deux ou trois siècles avec le sentiment que la Renaissance italienne retrouva, pour notre consolation, la voie perdue de l’art antique, et qu’il n’y avait avant elle et hors d’elle que barbarie et confusion. Quand notre besoin de les aimer nous a fait regarder passionnément l’œuvre laissée par les artistes qui précédèrent, aux derniers temps du moyen âge, l’essor italien, nous avons méconnu et calomnié l’Italie. Nous lui avons reproché l’action qu’elle exerça sur les peuples occidentaux, nous avons refusé de voir que les peuples occidentaux, après l’épuisement momentané de leurs ressources spirituelles, devaient subir la loi commune et demander à des éléments plus neufs de féconder leur esprit. Nous sommes ainsi faits qu’il nous est très difficile de nous placer hors de l’histoire pour la considérer de loin et que nous attribuons trop volontiers une valeur définitive aux sentiments que nos désirs actuels nous dictent. Ce besoin d’absolu qui est notre souffrance et notre force et notre gloire, nous refusons de l’accorder aux hommes qui prirent, pour l’assouvir, un autre chemin que nous.
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L’art, qui exprime la vie, est mystérieux comme elle. Il échappe, comme elle, à toute formule. Mais le besoin de le définir nous poursuit, parce qu’il se mêle à toutes les heures de notre existence habituelle pour en magnifier les aspects par ses formes les plus élevées ou les déshonorer par ses formes les plus déchues. Quelle que soit notre répugnance à faire l’effort d’écouter et de regarder, il nous est impossible de ne pas en-tendre et de ne pas voir, il nous est impossible de renoncer tout à fait à nous faire une opinion quelconque sur le monde des apparences dont l’art a précisément la mission de nous révéler le sens. Les historiens, les moralistes, les biologistes, les métaphysiciens, tous ceux qui demandent à la vie le secret de ses origines et de ses fins sont conduits tôt ou tard à rechercher pour-quoi nous nous retrouvons dans les oeuvres qui la manifestent. Mais ils nous obligent tous à rétrécir notre vision, quand nous entrons dans l’immensité mouvante du poème que l’homme chante, oublie, recommence à chanter et à oublier depuis qu’il est homme, à la mesure des cadres trop étroits de la biologie, de la métaphysique, de la morale, de l’histoire. Or, le sentiment de la beauté est solidaire de toutes ces choses à la fois, et sans doute aussi il les domine et les entraîne vers l’unité possible et désirée de toute notre action humaine, qu’il est seul à réaliser.
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[Sur l'art de Renoir] C'est une transformation lyrique, ingénue, spontanée, dans une forme qui semble naitre et renaitre incessamment d'un foyer sensuel inépuisable, de tout ce qui a dans le monde du rayonnement et de l'éclat, la pulpe duvetée des pêches, les cerises, les grenades, l'écorce des citrons et des oranges, les roses ambrées, les roses sanglantes et les champs de trèfle incarnat, de bleuets et de boutons d'or, et les bouches et les rires et les regards, et le feu des pierres ardentes dans les rides des ruisseaux, et le soleil couchant sur les nuées et ses irisations autour des feuilles. Ces formes massives qui tournent dans un espace transparent définissent la peinture même, exprimant dans la moindre d'entre elles, la gloire de la vie et la puissance de l'été.

Quand un peintre a ce pouvoir là, tout ce que son œil rencontre est instantanément transfiguré. Une main sur une gaze, un collier autour d'un cou, une rose dans des cheveux font penser confusément à une aile de papillon sur le pollen de quelque fleur géante, à un fruit sur du marbre blond, à une lueur de gemme inconnue dans l'obscurité. Tout est frisson, tout est caresse. On pense ici à un Velázquez vieux de trois siècles, ayant reçu cent affluents et dont l'âme aurait emprunté aux brumes légères de la France plus de maturité et de fraicheur à la fois
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L'art qui exprime la vie est mystérieux comme elle. Il échappe, comme elle à toute formule. Mais le besoin de le définir nous poursuit, parce qu'il se mêle à toutes les heures de notre existence habituelle pour en magnifier les aspects par ses formules les plus élevées ou les déshonorer par ses formes les plus déchues
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Suzanne Flon lit Elie FAURE
Suzanne FLON lit une page de Elie Faure.
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