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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dérangée au début par le style un peu confus, je l'ai oublié très vite en rentrant dans l'histoire belle et tragique de l'amour d'une maman pour sa fille, une adolescente dépressive.

Le livre ne donne que peu d'explications sur le suicide de Sarah, encore moins sur le suicide des adolescents en général. En revanche, il décrit admirablement comment elle s'enfonce dans une spirale de malheur et de mort, devant laquelle ceux qui l'aiment sont impuissants : sa mère, son père, son frère ne parviennent pas à soulager sa souffrance, même un peu, malgré l'amour qui les lie et les stratégies qu'ils mettent en place tour à tour, faire comme si de rien n'était, l'exhorter à aller mieux, l'écouter, la surveiller pour repousser le pire...

Forcément, on se prend à esquisser des jugements sous forme de questions 'comment ont-ils pu fêter Noël et Nouvel An normalement, exactement comme prévu, alors que Sarah avait fait quelques jours avant sa première tentative de suicide?'. Mais ces questionnements n'ont absolument aucun sens, car, comme le rappellent la maman dans le récit et les scientifiques dans la notice annexée, la dépression ne touche pas en priorité les adolescents objectivement les plus défavorisés, loin de là.

Ils n'ont pas de sens, surtout, parce qu'on sent constamment l'amour infini de la maman pour sa fille, allant même presque jusqu'à lui donner le droit de mourir, si vraiment c'est pour elle la seule solution. Cet amour inconditionnel, associé à une incompréhension totale de ce qui ne va pas, et évidemment à beaucoup d'angoisse et de culpabilité, est très émouvant.

Fort et triste, le livre est aussi dérangeant, car il montre comment un proche peut sombrer juste à côté de notre amour, sans qu'on puisse véritablement l'aider.
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Dur d'émettre une critique sur un tel livre, un tel témoignage. La maman de Sarah a sans doute écrit ce livre dans le but de sa propre thérapie. J'ai toujours tendance à me mettre du côté de l'enfant dans ce type d'ouvrage, car le mal-être il nous accompagne toute notre vie. Sarah est née en 1980 et moi 1976, nous sommes donc de la même génération. Les parents des années '80 voulaient le meilleur pour leurs enfants, du coup ils essayaient de nous offrir un confort de vie qu'ils n'avaient pas connu. Mais l'argent ne contribue pas au bonheur même s'il y a un adage qui va dans ce sens. Donc les parents de notre génération travaillaient comme des dingues, sans penser à l'essentiel, le bonheur de leur enfant.

Pour Sarah il y a eu certainement un déclencheur à son mal-être profond. Pour moi c'est très certainement lié à son déménagement, quand on voit la différence entre les deux régions, il est fort possible que Sarah ne se soit jamais adaptée à sa nouvelle vie. Mais avant cela il y a dû y avoir un autre déclencheur lié à la petite enfance que les parents n'ont pas vu ou n'ont pas voulu voir. Car généralement les parents relativisent en disant : ça n'est qu'un enfant c'est rien ça va passé, c'est sans conséquence. Je suis bien placé pour savoir qu'en réalité ça ne passe jamais. Il faut donc percevoir ces premiers signes rapidement et ne pas les négliger. Car après cela tout peut s'amplifier de manière drastique. C'est en tout cas ce que j'ai ressenti lors de cette lecture. Certains parents pensent toujours que ça ne peut pas arrivé à leur enfant, qu'en lui donnant du bonheur et de l'amour que ça suffira. Hélas cela ne suffit pas toujours.

Ce qui est profondément attristant ici c'est que la maman de Sarah voyait que sa fille était rentrée dans une spirale sans fin, mais lorsqu'elle la vu il était déjà trop tard. Beaucoup ont tendance à condamner le suicide. Mais quand le mal-être est là il est parfois la seule échappatoire. Pour ma part j'ai perdu trois amis ainsi, et je ne les ai jamais jugés ou condamnés pour cela, au contraire je les ai compris. On vit dans société sale et répugnante. Dans un film il y a cette réplique qui m'a toujours profondément marqué : La mort est une délivrance pas un châtiment. Pour beaucoup de personnes qui passent à l'acte, c'est à cette délivrance qu'ils pensent, le moment où le mal-être s'arrête enfin.

Dans notre vie on a beau mettre des garde-fous en place quand le mal-être est là il est plus fort que tout. Sarah n'a pas eu l'occasion de mettre des garde-fous en place, mais même si elle l'aurait fait sans doute que son mal-être aurait perduré toute son existence. La spirale de la souffrance est souvent très dur à dépasser. En tout cas c'est ce que ce témoignage poignant nous évoque.

Il est parfois difficile d'aider quelqu'un qui veut pas être aidé, comme il parfois difficile de se rendre compte que confort de vie ne veut pas dire bonheur. Il faut savoir déceler les premiers signes de noirceur. Les jeux d'enfants un peu étranges voir des dessins préoccupants. En tant que parents c'est à nous à voir cela. Ce témoignage poignant nous aide aussi à prendre conscience de cela. A savoir que rien n'est jamais acquis avec notre enfant, et qu'il faut toujours rester à son écoute.
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J'ai 20 ans et j'ai lue ce livre. J'ai à la fois aimé et détesté lire ce livre car il m'a fait du bien d'une certaine façon car Sarah dit tout dans ses lettres, ce que je pense tout bas et il me fait du mal car c'est très dur de voir la mère de Sarah, souffrir de la perte de sa fille.
J'ai pleuré plusieurs fois, mais je l'avoue, j'ai trouvé des similitudes avec moi.
Tout comme Sarah, je ne me sentais pas bien dans mon corps comme dans ma tête mais moi j'ai seulement pensé à partir je n'ai jamais fait. Je n'ai jamais eu le courage de le faire et je ne regrette pas et j'espère ne jamais le regretter. Si je suis resté, c'est pour ma famille , car c'était très dur
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