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Critique de Radiophogeek


Ce qui était tant redouté par les garants de l'ordre au sein des Isles se produit finalement : le royaume est en crise, menacé par une guerre civile imminente entre deux grandes factions qui se disputent la couronne, après le décès brutal du roi Gregory. D'un côté le prince Oliver, qui vient des duchés de l'Est et fédère autour de lui tous les mécontents et les ambitieux ; de l'autre, le prince Edward de Krondor, qui s'est toujours refusé à faire valoir ses droits ancestraux. Il lui faudra pourtant incarner tout ce que la nation brisée peut encore avoir à défendre, et au plus vite rassembler les ducs indécis comme les plus fidèles à la lignée ConDoin, dans le fol espoir que cette guerre puisse être stoppée avant même de démarrer et que les pourparlers entre les membres du Congrès des Seigneurs puissent reprendre comme le veut la tradition.


Mais Oliver est un arriviste doublé d'un fanatique, dévoreur de richesses comme de pouvoirs, et il ne compte pas abandonner ses prétentions au trône face au prince de Krondor et ses alliés. Déterminé à saigner le royaume tout entier s'il le faut, il déclenchera lui-même les hostilités par l'intermédiaire de ses propres associés dans ce conflit, prenant la cité royale de Rillanon en otage, traquant les moindres émissaires de l'ancienne lignée, poussant enfin le prince Edward à agir lui aussi de son côté. le prince de Krondor rassemble ses armées au coeur des terres, attendant patiemment qu'Oliver vienne jusqu'à lui pour le défier.


Les renseignements fournis par Jim Dasher Jamison et le duc James sont formels, le conflit armé à ce stade ne peut plus être évité et la guerre civile va éclater, ce n'est plus qu'une question de temps avant que l'un ou l'autre des seigneurs inféodés ne provoque une série d'événements catastrophiques dont la nation toute entière pourrait bien ne jamais parvenir à se relever. Pour la seconde fois dans l'histoire du Royaume des Isles, une querelle interne pourrait venir à bout de l'idéal de paix et de sécurité incarné depuis de longs siècles par les descendants ConDoin dont les forces s'amenuisent. S'amenuisent, mais ne disparaissent pas pour autant !


Les jeunes Hal, Martin et Brendan sont les derniers descendants de la plus noble lignée des Isles, et c'est en eux que réside réellement la clé de la victoire pour le clan d'Edward. Si le prince veut mettre toutes les chances de son côté et vaincre Oliver lors de la dernière bataille au coeur d'un royaume déchiré, il lui faut convaincre les trois fils du duc de Crydee de jouer un rôle capital chacun à sa manière dans cette guerre dont personne n'a voulu.


De l'autre côté du spectre existentiel, les cinq magiciens les plus puissants de tout Midkemia se rassemblent autour du souvenir de Macros le Noir, ramené à la vie temporairement par les forces divines pour leur inculquer une dernière leçon avant de les envoyer affronter la Fin de tout. En E'bar, la cité des Elfes des Étoiles, les Maîtres de la Terreur et leurs légions épouvantables se massent sous un dôme érigé à la hâte par les défenseurs de la cité pour les y emprisonner, mais cette mesure de contention ne durera pas éternellement et chacun en est dramatiquement conscient. le temps manque cruellement, ainsi que le nombre qui décroît rapidement, et les derniers espoirs résident dans une alliance improbable entre tous les peuples elfiques de ce monde à l'agonie.


Sur ordre du Conclave et de ses derniers représentants, des magiciens expérimentés comme apprentis se rendent spontanément sur le terrain pour prêter main forte aux Elfes, des pratiquants de toutes les magies venant de tous les horizons de Midkemia, quelles que soient leurs allégeances. La cause défendue à E'bar est la plus grande de toutes, la plus absolue, et rien ne saurait se placer au-dessus, pas même la guerre civile qui secoue les Isles et menace ensuite les autres nations par ricochet.


Une nouvelle armée voit alors le jour, une armée faite de mages, de démonistes, de tisseurs de sorts et de chamans, une armée telle que le monde n'en a jamais connu depuis les grandes Guerres du Chaos il y a bien des millénaires de cela. L'Ennemi ultime fait son apparition sur ce petit monde mortel, et il entend bien en consumer toute la vitalité jusqu'au dernier atome avant de s'attaquer au reste de l'univers et des différents plans d'existences. Pug, Miranda, Magnus et Nakor vont devoir assimiler au plus vite des leçons divines sur le tissu-même de l'existence, de toute réalité cosmique ou mortelle, avant d'enfin pouvoir aborder le problème final directement sur son propre terrain, au coeur du Néant le plus absolu.


Et tandis que les armées des princes rivaux se font face, c'est toute la magie d'un monde qui se ligue pour sa propre survie, dans les Tour Grises, alors qu'ailleurs loin à l'Ouest les deux derniers Seigneurs Dragons de l'univers se font également face pour un duel à mort dont aucun ne ressortira entier. Les dragons, ces créatures ancestrales et majestueuses entre toutes, détiennent la clé du pouvoir qui permettra peut-être de faire pencher la balance en la faveur de la Vie et de la magie, mais il leur faut un nouveau Seigneur pour les mener à la bataille. Leur chant funèbre s'élance dans les cieux à mesure que le combat prend de l'ampleur...


Tous les pouvoirs combinés devront, enfin, s'unir une toute dernière fois pour affronter le Néant et la chose qui y réside, ce non-esprit apocalyptique qui ne désire rien moins que la fin de tous les univers. Au bout du compte, les amis de jadis se réuniront pour un dernier baroud au coeur de la fureur, Pug et Tomas jouant chacun un rôle que personne ne leur envie. S'il reste encore un monde à reconstruire, après ce déchaînement de puissance brute, ce sera par miracle autant que par la volonté des hommes. Deux guerres, deux causes qui ensemble ne font qu'une, deux faces d'une même réalité qui se courbe et convulse, attendant le signe de sa survie ou de son trépas. Sans doute pour la toute première fois de leur longue existence, les dieux eux-mêmes prient pour une issue favorable, et le futur reste encore à écrire !


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J'ai un rapport assez particulier avec les écrits de Raymond Elias Feist. Il y a tout juste vingt ans de cela, durant l'Été 2004, je découvrais pour la première fois les aventures de Pug l'Apprenti, en format de poche, et j'entamais alors une longue quête personnelle pour obtenir l'ensemble des tomes de cette immense saga en grand format cette fois afin de constituer le début d'une belle bibliothèque très orientée vers la fantasy.


Aujourd'hui, presque vingt ans plus tard, cette longue quête s'achève avec la 500ème et dernière page de ce troisième et dernier tome de ce neuvième et dernier cycle d'une saga-fleuve qui m'aura tenu en haleine de bout en bout. Bien sûr, il y a eu des hauts et des bas, des romans inégaux les uns par rapport aux autres, peut-être quelques déconvenues et déceptions au passage, des erreurs éditoriales aussi parce que oui même chez Bragelonne ça arrive, mais au final... quel plaisir intense j'en ai retiré !


La fin est... comment dire... prévisible. Tous les indices les plus importants étaient déjà présents depuis bien longtemps, et tout tendait vers cette résolution bien précise à la fois sur le plan des mortels comme des pratiquants des arts magiques, en cela cette conclusion n'est pas réellement une surprise et le lectorat a été je pense soit conforté soit déçu par ce manque de prise de risque.


A côté de ça, le développement des personnages reste la grande force majeure de cet auteur et de ses romans, des plus insignifiants humains ou gobelins jusqu'aux plus mystérieux des dieux du vaste cosmos, en passant par tellement de lignées, d'espèces et de dimensions que c'en est presque démentiel.


Comme toute bonne partie de Jeu-de-Rôle sur plateau, à l'ancienne, celle-ci se conclue en rappelant le chemin parcouru, les amis tombés au combat, ceux gagnés dans l'adversité, et avec une aventure épatante que tous les membres pourront se raconter encore et encore à chaque retrouvaille future. de l'émotion en pagaille, de l'action, mais aussi de très solides pistes de réflexions et raisonnements philosophiques personnels à adopter ou non, c'est au lecteur de décider après tout. Tout cela et bien plus encore fait partie de l'ADN des romans de Feist depuis le tout début, et malgré la prévisibilité de la conclusion ça n'en reste pas moins une excellente façon de faire ses adieux à Midkemia et à ses peuples aussi attachants que déroutants parfois.


Je referme cette vingtaine d'années écoulée avec émotion, tout en sachant que de nombreuses autres sagas m'attendent pour les finir elles aussi ! Brooks, Goodkind, Pratchett pour ne citer que ceux-là, mais tant d'autres aussi de nos jours... je suis tellement heureux de cet achèvement personnel, et je remercie Mr. Feist de tout coeur pour ces longues soirées et nuits accumulées à dévorer ces gros bouquins jusqu'à des heures indécentes. Lui et tous les autres ont grandement contribué au développement de mon propre imaginaire et de ma personnalité, et pour cela aussi, un grand merci.


Les Chroniques de Krondor, c'est terminé, mais l'auteur n'en a pas fini quant à lui avec son genre de prédilection : en effet, une nouvelle trilogie a vu le jour ces dernières années, toujours éditée chez nous par Bragelonne, et j'ai vraiment hâte de me jeter dessus maintenant que la voie est libre ! Et vous, amies lectrices et amis lecteurs, qu'avez-vous pensé de la Fin du Magicien ?
Lien : https://radiophogeek.blogspo..
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