Julian Fellowes passe la première moitié de son roman à dézinguer drolatiquement la noblesse anglaise avant d'en prôner les valeurs dans la deuxième partie, avec la même efficacité mais sans être aussi amusant. Charles est borné, ennuyeux et peu enclin aux joies du sexe mais il a la noblesse du coeur et ne jette pas la pierre à la femme adultère. Sa grandeur d'âme pourrait être pénible et trop idéale pour être honnête mais "
Snobs" n'est-il pas le remake malin de "
Madame Bovary"? L'épouse est une arriviste déçue qui rêve de bel esprit mais s'aperçoit que le job consiste à fréquenter surtout des Homais; elle prend un amant séduisant et fat tandis que le mari, en véritable héros romantique, meurt d'amour.
Heureusement, Edith a sans doute lu
Flaubert et elle vire Léon avant de rentrer sagement jouer son rôle de femme de notable auprès de Charles.
Du coup, le roman de Fellowes est plus drôle et beaucoup plus moral que l'original mais ça m'étonnerait qu'on l'étudie encore au lycée dans deux siècles.
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