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Critique de Nadael


Nadael
15 décembre 2016
Wilhelmina, dix-sept ans, a un prénom improbable, une mère virevoltante arpentant les régions de France à longueur d'année pour débusquer la nouvelle Miss, et un père charmeur artiste sculpteur collectionneur de « Jennifer » (entendez par-là une conquête de vingt ans). Malgré la séparation de ses parents, la jeune fille a trouvé son équilibre entre eux, ses ami(e)s du lycée, ses profs et sa passion pour le saxophone. Se faisant désormais appeler Willa, elle a l'air plutôt bien dans ses baskets même si elle se trouve sans importance, insignifiante, transparente aux yeux des autres.

Loin d'être quelconque pourtant, elle a ébloui le beau Iago, frère de Fran, sa meilleure amie, qui, prépare justement son anniversaire… Une soirée chic dans l'hôtel particulier de leurs parents.

Willa est ravie d'être au côté de Fran pour souffler ses dix-sept bougies mais l'attitude bizarre de Iago son amoureux, la surprend et l'inquiète. Alors que la fête bat son plein, lui est dans sa chambre, seul. Esseulée, elle aussi, Willa va faire une rencontre qui va bouleverser sa vie et lui donner un supplément d'âme. Elle va faire la connaissance d'Edern Fils-Albern, un étudiant séduisant et fascinant, taiseux et enveloppant…

Alors que Iago prend de plus en plus ses distances, Willa se rapproche d'Edern et de sa famille. Orphelin de père et de mère (morts tous les deux dans des circonstances suspectes), il vit toujours dans la maison parentale avec son grand frère Roch et sa fiancée, sa petite soeur Marni – aveugle et mélomane – et un couple de domestiques. La demeure décrépite, immense et sombre, dégage quelque chose de l'ordre de l'enchantement et du sortilège, à l'image des aiguilles de la pendule qui chaque soir à 11 heures se figent. Des bruits sourds, des souffles et des frôlements s'insinuent alors dans les couloirs, comme si elle respirait.

En entrant dans la vie d'Edern et dans cette maison, Willa s'engouffre dans le passé en remuant ses zones d'ombre. Et manifestement, cela dérange quelqu'un…

Romantique, envoûtant, émouvant, tendre, bizarre, drôle, inquiétant, palpitant et haletant, tour à tour moderne et baroque, parsemé de trouvailles stylistiques de références littéraires et de jeux de mots, ce roman à la frontière de la chronique adolescente et de l'intrigue policière est tout ça. Quant à Willa, elle fait partie de ces personnages qui parviennent à sortir du livre et habitent longtemps l'esprit du lecteur. Et pour réussir ce tour de passe-passe, Malika Ferdjoukh est une magicienne. La Circé de la littérature jeunesse.
Lien : https://lesmotsdelafin.wordp..
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