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Critique de keisha


A lire sa bibliographie en fin de volume, qui mieux que Dominique Fernandez pouvait proposer cette promenade romaine?

Dans le premier chapitre que je juge parfaitement introductif, Dominique Fernandez expose bien les difficultés de l'exercice:
"Bêtifier sur les monuments célèbres n'est pas plus sot que ricaner des éloges hyperboliques dont une dévotion de plusieurs siècles les a enturbannés. Il faut conserver la tête froide et l'esprit non prévenu; se garder aussi bien de dénigrer les splendeurs prônées par tant de renommés thuriféraires (...), que de se faire le énième commis-voyageur d'un prêt-à-porter culturel pour touristes nigauds. Je réduirai donc Rome aux quelques impressions fortes, et personnelles, que j'en ai reçues au cours de mes nombreux séjours.
Certains lieux, pourtant illustres, paraîtront négligés, parce que l'auteur les a visités par devoir, sans y éprouver d'émotion. Une telle pompe entoure certains des monuments les plus fameux (...) qu'elle décourage d'y ressentir quelque chose qui ne soit pas convenu. C'est là un des malheurs du voyage à Rome : un excès de faste et de puissance gâche par endroits ce qu'on voudrait trouver beau, si l'on n'était rebuté par tant de morgue et de grandiloquence.(...)
Autre obstacle : comment penser par soi-même, devant des oeuvres commentées cent fois par les meilleures plumes?"

Un long passage que j'ai aussi destiné à montrer combien la plume de l'auteur est élégante, et croyez-moi, lorsqu'il décrit et détaille elle est tout aussi agréable et précise.

Parcourant et visitant Rome depuis une cinquantaine d'années, Dominique Fernandez est un guide idéal; certains chapitres pourraient d'ailleurs servir de 'vrai' guide, ne manquent même pas le nom des rues à suivre. Bien évidemment ses choix de préférences et de détestations sont personnels mais fort variés, à chacun d'approuver ou non.

Le palais de Néron, restauré et ouvert en 2000 (enfin, ce qu'il en reste) mais ça devait être superbe!

Fresques de la Domus Aurea de Néron qui inspirèrent les artistes du 16ème siècle
Cette basilique San Clemente est "le quatrième étage d'autres édifices enfouis sous terre."


http://www.centreaccueilrome.com/basiliques/saint-clement
"Je ne connais pas en Europe d'édifice plus hideux."

Monument à Victor Emmanuel
Dominique Fernandez n'oublie pas la culture ("Rome est devenue un désert culturel, où même l'opéra vient de se déclarer en faillite")(Sa description de la soirée à l'opéra du 12 mars 2011, avec Ricardo Muti, m'a fortement impressionnée) mais il évoque les écrivains et cinéastes qui ont fait la grandeur de l'Italie, tout en n'étant pas originaires de Rome! Fernandez en a connu et fréquenté un bon nombre, Pasolini, Moravia, ...

Un livre assez court (230 pages) que j'ai pris plaisir à parcourir, en dépit de certaines énumérations parfois longues si on n'est pas in loco et d'évocations d'éphèbes peints ou sculptés qui auraient pu être plus rares... (mais bon, l'art est ce qu'il est!)(et Caravage et Michel Ange des p'tits malins)
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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