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Critique de Arakasi


De tous les auteurs que j'ai découverts à l'adolescence, Alexandre Dumas est l'un de ceux dont je conserve le plus affectueux souvenir. Ma première lecture des « Trois Mousquetaires » à douze ans a été une véritable révélation : non, la littérature classique n'était pas une longue succession d'interminables pavés aussi barbants les uns que les autres. La littérature pouvait être fun, dynamique, enlevée, amusante, attachante et on pouvait même prendre plaisir à s'y plonger ! Forte de cette découverte, je me suis aussitôt jetée à corps perdu dans l'oeuvre du Dumas et celui-ci a longtemps dominé le petit Panthéon de mes auteurs préférés. Puis, le temps passant, on m'a fait comprendre que, oui oui ma p'tite dame, Alexandre Dumas c'est très sympathique, mais ce n'est pas non plus de la littérature bien sérieuse, hein ? Tous ces mousquetaires, ces coups d'épée, ces fusillades, ces catacombes mystérieuses fourmillant de bandits masqués, c'est bien beau quand on sort de l'adolescence, mais il faut savoir passer au stade supérieur et s'attaquer à des auteurs plus respectables comme Hugo, Zola ou Balzac. Jeune et impressionnable comme je l'étais à l'époque, je me suis laissée influencer et j'ai petit à petit abandonné la lecture d'Alexandre Dumas, conservant avec un amour nostalgique ses romans sur mes étagères, mais sans plus les ouvrir, ni songer à en épousseter la poussière accumulée.

Comme j'ai eu tort… Et comme monsieur Fernandez a su admirablement me rappeler dans son remarquable essai, « Les douze muses d'Alexandre Dumas », toutes les choses que j'aimais tant – que j'adorais même – dans l'oeuvre de Dumas. A travers l'exploration de douze grandes thématiques, c'est Dumas tout entier que Fernandez parvient à ressusciter pour nous, Dumas et son inoubliable humour, son indomptable joie de vivre, son insatiable curiosité, sa gaieté, sa verve, son optimisme, sa finesse, son extravagance… Certes, on peut difficilement taxer Dominique Fernandez d'objectivité et son immense admiration pour le jovial romancier mulâtre transparait à chaque page, mais ce bon monsieur a également l'enthousiasme diablement contagieux et le lire c'est s'exposer à retomber illico follement amoureuse de l'oeuvre dumasienne. Je n'étais pas même arrivée au quart de son essai que je passais déjà mon temps à interrompre ma lecture pour aller piocher dans ma bibliothèque des romans de Dumas pour en dévorer sur le vif des pages entières : et hop, un petit extrait des « Mousquetaires » ! Hop, un chapitre du « Comte de Monte-Cristo » ! Hop, deux ou trois pages de « La reine Margot » !

Et, comme si cela ne suffisait pas, l'abominable Fernandez m'a également fait découvrir des dizaines de romans dont j'ignorais complétement l'existence et semblant tous plus affriolants les uns que les autres. Résultat : j'ai déjà planifié une petite razzia à la librairie ce weekend et, si mon porte-monnaie se retrouve subitement allégé d'une somme substantielle en début de semaine prochaine, je saurais à qui jeter la pierre. Monsieur Fernandez, je ne vous dis pas « Merci » ! (Qui plus est, en plus d'être un fanboy d'Alexandre Dumas, l'infâme bougre semble posséder lui-même un fort joli style et il faudra que je me penche aussi sur ses livres, un de ces jours. Ralala, autant dire que je ne suis vraiment pas sortie de l'auberge…)
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